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Amnesty Israël s’oppose à l’accusation de génocide de sa maison mère

Dissensions rares chez Amnesty: la branche israélienne conteste l'accusation de "génocide" proférée par le siège international contre Israël à Gaza. Elle appelle plutôt à une enquête approfondie sur les "crimes graves" commis dans l'enclave palestinienne depuis l'escalade...

La section israélienne d’Amnesty International s’est désolidarisée de sa maison mère, contestant fermement les accusations de « génocide » portées contre Israël dans la bande de Gaza. Une prise de position inhabituelle qui met en lumière des dissensions internes au sein de la célèbre ONG de défense des droits humains.

Dans un communiqué publié sur son site web, Amnesty Israël a affirmé que « la position d’Amnesty International n’est pas celle d’Amnesty Israël ». L’organisation a précisé qu’elle « n’accepte pas l’accusation selon laquelle Israël commet un génocide, sur la base des informations dont (elle) dispose ».

Une « minorité en désaccord » au sein d’Amnesty Israël

La branche israélienne a souligné « la diversité des voix en son sein », expliquant que si « la position majoritaire est de considérer que l’affirmation selon laquelle Israël commet un génocide est insuffisamment étayée, une minorité au sein de notre section n’est pas d’accord ».

Cette déclaration fait suite à un rapport controversé d’Amnesty International publié en janvier, qui accusait Israël de commettre un « génocide » contre les Palestiniens de Gaza depuis l’attaque du mouvement islamiste Hamas en octobre 2023. L’ONG affirmait se baser sur la définition du génocide établie par la Convention des Nations unies.

Appel à une enquête sur les « crimes graves » à Gaza

Tout en rejetant le qualificatif de génocide, Amnesty Israël s’est néanmoins dite « préoccupée par le fait que des crimes graves ont été commis à Gaza ». L’organisation a jugé que ces crimes « doivent faire l’objet d’une enquête approfondie ».

« Si l’ampleur des meurtres et des destructions perpétrés par Israël à Gaza a atteint des proportions catastrophiques et doit cesser immédiatement, notre analyse minutieuse ne permet pas de conclure que cela répond à la définition du génocide »

a déclaré Amnesty Israël.

La Cour pénale internationale saisie

Cette prise de position intervient alors que la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a été saisie fin janvier par l’Afrique du Sud pour de présumées violations par Israël de la Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide de 1948.

Dans une décision préliminaire, la CPI a appelé Israël à « prendre toutes les mesures en son pouvoir » pour prévenir tout acte de génocide, sans se prononcer sur le fond de l’accusation à ce stade.

Désaccords rares mais significatifs

Les désaccords publics entre les sections nationales d’Amnesty et leur direction internationale restent inhabituels, l’ONG s’efforçant généralement de parler d’une seule voix sur les grandes questions de droits humains.

Cependant, le conflit israélo-palestinien, par sa complexité et sa charge émotionnelle, suscite régulièrement des débats houleux au sein des organisations internationales. La position d’Amnesty Israël illustre les difficultés à qualifier juridiquement les violences qui ravagent Gaza, entre accusations de crimes de guerre et suspicions de génocide.

Au-delà des joutes sémantiques, l’appel d’Amnesty Israël à une enquête indépendante sur les « crimes graves » commis dans la bande de Gaza depuis octobre 2023 souligne l’urgence d’établir les responsabilités et d’obtenir justice pour les victimes civiles de ce conflit qui s’éternise.

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