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Amélie Oudéa-Castéra Vise la Présidence du CNOSF

Amélie Oudéa-Castéra candidate à la tête du CNOSF : un projet ambitieux pour le sport français. Quels bouleversements pour les fédérations ? À découvrir...

Et si le futur du sport français passait par une figure aussi controversée qu’ambitieuse ? À 47 ans, une ancienne ministre, connue pour son rôle clé dans l’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024, se lance dans une nouvelle aventure : briguer la présidence du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Dans une lettre vibrante adressée aux présidents des fédérations, elle dévoile un projet audacieux, porté par une vision moderne et fédératrice. Mais dans un contexte de divisions internes et de scepticisme, sa candidature peut-elle vraiment transformer le paysage sportif français ?

Un Nouveau Cap pour le Sport Français

Après avoir marqué les esprits lors des Jeux de Paris 2024, cette figure du sport français ne compte pas s’arrêter là. Sa décision de candidater à la tête du CNOSF, officialisée le 16 avril 2025, a surpris plus d’un observateur. Dans son courrier, elle insiste sur une démarche réfléchie, validée par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, et portée par une ambition claire : préserver et amplifier l’héritage des JO. Mais qui est vraiment cette femme, et pourquoi ce choix stratégique ?

Une Candidate au Parcours Éclectique

À 47 ans, elle cumule un parcours aussi riche que varié. Ancienne ministre des Sports et des Jeux Olympiques, elle a orchestré avec brio l’organisation des JO de Paris, un événement salué pour son rayonnement international. Mais avant cela, son CV impressionne : diplômée d’élite, passée par le privé dans des postes à haute responsabilité, elle a également présidé des initiatives comme Rénovons le sport, un think tank visant à repenser la gouvernance sportive. Ce mélange d’expérience politique, de compétence managériale et de proximité avec le terrain sportif fait d’elle une candidate à part.

Pourtant, son annonce a de quoi surprendre. Après avoir envisagé une carrière de députée ou un retour dans le privé, elle choisit finalement le sport, un domaine où elle a déjà laissé une empreinte. Dans sa lettre, elle évoque son attachement au modèle sportif français, qu’elle décrit comme un savant équilibre entre autonomie des fédérations, expertise, bénévolat et ancrage local. « J’ai toujours cru en la force des clubs et des bénévoles », écrit-elle, soulignant son envie de bâtir un projet qui transcende les clivages.

« Je souhaite que l’héritage des Jeux de Paris 2024 ne retombe pas, qu’il ne s’essouffle pas. »

Un Contexte Électoral Explosif

L’élection à la présidence du CNOSF, prévue pour le 19 juin 2025, s’annonce comme un véritable champ de bataille. Depuis le départ de David Lappartient, président sortant qui ne se représentera pas, les jeux de pouvoir se multiplient. Initialement, deux candidats semblaient dominer : Didier Seminet, ex-secrétaire général du CNOSF et président de la Fédération de base-ball, et Cédric Gosse, à la tête de la Fédération de triathlon. Mais l’entrée en lice de cette nouvelle candidate redistribue les cartes.

Le CNOSF, institution clé du sport français, traverse une période de turbulences. En 2021, l’élection de Brigitte Henriques avait révélé des fractures profondes, avec l’exclusion de fédérations majeures comme le judo, la natation ou le tennis. Ces tensions persistent, et le manque de consensus entre fédérations olympiques et affinitaires (celles ne participant pas aux JO) complique la tâche des prétendants. Dans ce contexte, la candidate pourrait-elle devenir une figure de rassemblement ?

Une Alliance Stratégique avec Cédric Gosse

Pour renforcer ses chances, la candidate a noué une alliance inattendue. Cédric Gosse, initialement en lice, devrait se retirer de la course à la présidence pour rejoindre son équipe. Selon les rumeurs, il viserait le poste de secrétaire général du CNOSF, abandonnant ainsi la tête de la Fédération de triathlon. Ce duo, qui s’appuie sur leur collaboration passée au sein de Rénovons le sport, pourrait séduire les fédérations en quête de renouveau.

Cette stratégie n’est pas sans risque. Si Gosse apporte le soutien des fédérations affinitaires, qui représentent environ un quart des voix, la candidate devra aussi convaincre les puissantes fédérations olympiques. Ces dernières, souvent critiques envers la gestion passée du CNOSF, exigent une gouvernance plus inclusive et représentative. Sa proximité avec des disciplines comme le judo ou la natation, forgée lors des JO, pourrait jouer en sa faveur.

Les forces en présence :

  • Fédérations olympiques : Judo, natation, tennis, handball. Puissantes, elles veulent plus de poids dans les décisions.
  • Fédérations affinitaires : Moins influentes, mais unies autour de Gosse.
  • Didier Seminet : Soutenu par le volley et l’aviron, mais peine à fédérer largement.

Un Projet pour Réinventer le CNOSF

Si sa candidature détonne, c’est aussi par la vision qu’elle porte. Dans sa lettre, elle promet un projet « fort et fédérateur », centré sur plusieurs axes :

1. Valoriser l’héritage des JO : Les Jeux de Paris 2024 ont boosté la visibilité du sport français, mais l’élan risque de s’essouffler. Elle propose des initiatives pour maintenir l’engouement, comme des programmes de formation pour les jeunes athlètes et des campagnes pour encourager la pratique sportive.

2. Renforcer l’autonomie des fédérations : Face à des critiques sur la centralisation du CNOSF, elle veut donner plus de pouvoir aux fédérations, tout en favorisant les synergies entre elles.

3. Moderniser la gouvernance : Digitalisation, transparence, inclusion… Elle mise sur une gestion moderne pour redonner du lustre à une institution parfois perçue comme poussiéreuse.

Ces idées, si elles séduisent sur le papier, devront surmonter un obstacle majeur : le scepticisme de certaines fédérations. Pour beaucoup, le CNOSF a perdu de son influence, éclipsé par des instances comme le Comité international olympique ou les ministères. Saura-t-elle redonner un souffle nouveau à cette institution ?

Les Défis d’une Gouvernance Inclusive

Le CNOSF est un microcosme où cohabitent des intérêts divergents. Les fédérations olympiques, qui portent le drapeau français aux JO, estiment souvent être sous-représentées face aux fédérations affinitaires. Cette fracture, exacerbée lors des dernières élections, a fragilisé l’institution. La candidate, avec son passé de ministre, est bien placée pour comprendre ces tensions, mais son positionnement reste délicat.

En 2021, l’exclusion de fédérations majeures du conseil d’administration avait provoqué un tollé. Handball, équitation, judo… Ces disciplines, piliers du sport français, s’étaient senties reléguées. La candidate, alors proche du tennis, avait elle-même dénoncé cette situation. Aujourd’hui, elle promet une gouvernance plus équilibrée, mais cela implique des choix difficiles. Favoriser les fédérations olympiques risque de mécontenter les affinitaires, et vice-versa.

« C’est un choix que je fais avec humilité, détermination et l’envie de porter un projet moderne et utile. »

Un Pari sur l’Héritage Olympique

Les Jeux de Paris 2024 ont été un triomphe, tant sur le plan sportif qu’organisationnel. Mais leur héritage reste incertain. Infrastructures sous-utilisées, baisse de l’engouement pour le sport amateur, manque de financement… Les défis sont nombreux. La candidate voit dans le CNOSF une plateforme pour transformer cet héritage en un moteur de croissance pour le sport français.

Parmi ses propositions, on note un accent mis sur la pratique sportive pour tous. Elle souhaite multiplier les initiatives dans les écoles et les clubs locaux, s’appuyant sur le réseau de bénévoles qui fait la force du modèle français. Elle envisage aussi des partenariats avec le privé pour financer des projets ambitieux, comme la rénovation de complexes sportifs ou la création de centres de formation.

Objectif Action proposée
Héritage JO Programmes de formation et campagnes de sensibilisation
Autonomie fédérations Décentralisation et synergies accrues
Modernisation Digitalisation et transparence

Une Élection à Haut Risque

L’élection du 19 juin 2025 sera un test décisif. Face à Didier Seminet, soutenu par des fédérations comme le volley et l’aviron, la candidate devra mobiliser un large éventail de soutiens. Son alliance avec Cédric Gosse lui donne un avantage, mais rien n’est joué. Les fédérations olympiques, encore hésitantes, seront déterminantes. Si elle parvient à les rallier, elle pourrait imposer une nouvelle dynamique au CNOSF.

Pourtant, les critiques ne manquent pas. Certains lui reprochent son passé de ministre, jugé trop politique, ou son manque d’expérience à la tête d’une fédération. D’autres doutent de sa capacité à unir un mouvement sportif divisé. Mais avec son énergie et sa vision, elle pourrait bien surprendre.

Vers un Renouveau du Sport Français ?

La candidature de cette femme ambitieuse est plus qu’une simple course à un poste. C’est un pari sur l’avenir du sport français, à un moment où il doit se réinventer. Entre héritage olympique, gouvernance moderne et inclusion, son projet a de quoi séduire. Mais dans un CNOSF fracturé, la route vers la présidence s’annonce semée d’embûches.

Reste une question : saura-t-elle transformer les divisions en force collective ? Le 19 juin 2025, les fédérations trancheront. D’ici là, son projet continue de faire débat, entre espoirs de renouveau et défis colossaux. Une chose est sûre : le sport français est à un tournant.

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