Le bras de fer entre Altice France et ses créanciers vient de prendre un nouveau tournant. Selon des informations exclusives, l’opérateur télécoms, croulant sous une dette colossale de plus de 24 milliards d’euros, a déposé une nouvelle offre de restructuration dans l’espoir de convaincre une bonne fois pour toutes ses porteurs de dette. Un pari risqué pour le groupe qui joue son va-tout dans ces négociations tendues.
Une offre alléchante pour réduire la pression financière
D’après des sources proches du dossier, cette nouvelle proposition, envoyée mardi dernier, comprend un paiement immédiat en cash de 2,6 milliards d’euros aux créanciers dits sécurisés, ceux qui détiennent des garanties sur leurs actifs. En échange de cette importante injection de liquidités, Altice France espère obtenir une réduction considérable de sa dette qui passerait ainsi de 20 à 14,2 milliards d’euros.
Mais la contrepartie demandée est de taille. Le groupe propose en effet à ses créanciers de monter à hauteur de 30% au capital, ce qui obligerait son propriétaire, le milliardaire Patrick Drahi, à partager le pouvoir. Un sacrifice nécessaire pour desserrer l’étau financier ? La dette restante serait quant à elle assortie d’un taux d’intérêt de 7%.
Un échec cuisant fin 2024
Cette nouvelle offre intervient quelques mois seulement après un précédent round de négociation qui s’était soldé par un échec. Fin novembre 2024, à l’issue de plusieurs semaines de tractations, les créanciers avaient massivement rejeté une première proposition de restructuration jugée insuffisante.
Altice France, qui croule sous une montagne de dettes liée à sa stratégie d’acquisitions et d’investissements massifs des dernières années, joue gros dans ces négociations. Si cette nouvelle offre venait à être rejetée, le spectre d’un défaut de paiement se profilerait à l’horizon, avec des conséquences potentiellement dramatiques.
Course contre la montre et bras de fer en coulisses
Depuis plusieurs mois, c’est une véritable course contre la montre qui se joue en coulisses. Chaque camp, épaulé par des armées de banquiers et d’avocats, tente de faire plier l’autre. Les créanciers réclament des garanties supplémentaires tandis qu’Altice cherche à préserver au maximum le contrôle de Patrick Drahi sur son empire.
Les négociations sont très tendues. Chacun campe sur ses positions mais il va bien falloir trouver un terrain d’entente. L’avenir du groupe en dépend.
Confie une source proche des discussions
Car au-delà de la dette, c’est bien la pérennité et l’indépendance d’Altice France qui sont en jeu. Si les créanciers venaient à prendre le contrôle, nul doute que la stratégie du groupe serait profondément remise en question, avec à la clé de probables cessions d’actifs et une cure d’austérité.
Vente de BFMTV et RMC pour réduire la pression
D’ailleurs, Patrick Drahi a déjà dû se résoudre à se séparer de certains joyaux pour calmer le jeu. En janvier dernier, il annonçait ainsi la vente des chaînes BFMTV et RMC au groupe Berlys pour un montant estimated de 200 millions d’euros.
Une décision difficile pour le magnat des télécoms, très attaché à ses médias, mais rendue nécessaire pour envoyer un signal positif aux créanciers et réduire la pression sur les finances du groupe. D’autres cessions pourraient suivre dans les prochains mois si les négociations sur la dette n’aboutissent pas.
L’avenir d’Altice en suspens
Plus que jamais, l’avenir d’Altice France est suspendu à l’issue de ce nouveau round de négociations avec ses créanciers. Après des années de croissance effrénée à coup d’emprunts, l’heure des comptes a sonné. Patrick Drahi joue son va-tout avec cette ultime offre, espérant convaincre une majorité de porteurs de dette.
S’il échoue, c’est un véritable séisme qui pourrait secouer son empire, avec un risque de démantèlement et de perte de contrôle. Le combat est loin d’être gagné mais le milliardaire est connu pour sa ténacité sans faille. Réussira-t-il ce nouveau pari ? Réponse dans les prochaines semaines.