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Alliance LR-RN : Bertrand cingle Ciotti pour des avantages ministériels

Xavier Bertrand accuse Éric Ciotti d'avoir scellé une alliance LR-RN uniquement dans le but d'obtenir un poste de ministre avec voiture et chauffeur. Le président des Hauts-de-France cingle le patron de LR...

La polémique enfle au sein de la droite française. Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, a violemment attaqué Éric Ciotti, patron des Républicains, suite à la décision de ce dernier de sceller une alliance avec le Rassemblement National en vue des élections législatives anticipées. Invité sur le plateau de France 5 mardi soir, l’ancien ministre n’a pas mâché ses mots.

« Éric Ciotti a fait ce choix uniquement pour avoir une voiture avec chauffeur en tant que ministre », a asséné Xavier Bertrand, visiblement remonté contre le député des Alpes-Maritimes. Selon lui, le patron de LR aurait « certainement toujours eu en lui des idées d’extrême droite » et devient de fait un « militant », voire un « supplétif » du parti de Marine Le Pen.

Une stratégie qui divise la droite

L’annonce choc de l’alliance entre Les Républicains et le Rassemblement National il y a une semaine a fait l’effet d’une bombe au sein de la droite. De nombreux cadres du parti ont condamné ce rapprochement, à l’instar de l’ancien président Nicolas Sarkozy qui a qualifié Éric Ciotti de « supplétif » dans une interview au JDD dimanche dernier.

Xavier Bertrand, qui avait été l’un des premiers à réclamer l’exclusion pure et simple d’Éric Ciotti des Républicains, a ironisé sur sa volonté de « sauver sa circonscription » et d’accéder à un maroquin ministériel en cas de victoire de Jordan Bardella aux législatives. Une stratégie qui ne semble pas porter ses fruits selon lui :

Il pensait entraîner nombre de députés sortants, ça n’a pas été le cas. Chez nous, les gens ont des valeurs, se tiennent droit et se battent.

Xavier Bertrand

Les militants LR divisés

Si les principales figures des Républicains affichent une unité de façade dans leur rejet de l’alliance avec l’extrême-droite, la base militante semble beaucoup plus partagée. Éric Ciotti s’appuie d’ailleurs sur ce soutien pour poursuivre son projet de rassemblement du « camp national », malgré les critiques.

Xavier Bertrand a demandé la tenue d’un vote interne pour clarifier la ligne, mais ce scrutin n’a pour l’heure pas été organisé. Le patron de la région Hauts-de-France entend cependant aller au bout de sa démarche, quitte à acter la scission d’un parti de plus en plus tiraillé entre son aile centriste et sa frange la plus radicale.

Une décision invalidée en justice

Le bureau politique des Républicains avait pourtant acté l’exclusion d’Éric Ciotti lors d’une réunion extraordinaire la semaine passée. Mais cette décision a été retoquée par la justice, pour des questions de procédure. Un revers cinglant pour les opposants à l’alliance, qui se retrouvent à court d’options.

Dans ce contexte tendu, chaque prise de parole compte. Et Xavier Bertrand ne semble pas prêt à désarmer face à celui qu’il considère désormais comme un « adversaire politique ». La bataille pour l’avenir de la droite ne fait que commencer, à quelques semaines d’un scrutin législatif à haut risque qui pourrait redistribuer les cartes du paysage politique français.

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