De nouvelles projections fiscales publiées par le gouvernement allemand laissent présager une légère hausse des recettes d’impôts en 2025 par rapport à cette année. Toutefois, le ministre des Finances Christian Lindner prévient qu’il n’y aura aucune marge de manœuvre budgétaire supplémentaire, dans un contexte déjà tendu au sein de la coalition au pouvoir à Berlin.
Selon l’agence de presse allemande DPA, qui a relayé les propos de M. Lindner jeudi depuis Washington, l’État fédéral devrait percevoir 389,7 milliards d’euros d’impôts en 2025, soit 735 millions d’euros de plus qu’anticipé en mai dernier. Une embellie fiscale qui semble cependant bien maigre au regard des demandes de dépenses portées par les partenaires du ministre libéral au sein du gouvernement.
Divergences profondes sur la politique budgétaire
M. Lindner, qui est également président du parti libéral FDP (droite), n’a pas manqué de souligner que “de nouvelles demandes de dépenses ne peuvent pas être satisfaites” et qu’il faudra poursuivre la consolidation budgétaire dans les années à venir. Un message on ne peut plus clair à l’attention des sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz et des écologistes du ministre de l’Économie Robert Habeck.
Cette prise de position intervient alors que des discussions sur le budget 2025 doivent être bouclées d’ici novembre et s’annoncent particulièrement houleuses. Les partenaires de la coalition peinent en effet à s’accorder sur les priorités budgétaires, sur fond de ralentissement économique et d’application stricte du “frein à la dette” défendu bec et ongles par le ministre des Finances.
Première passe d’armes cet été
Une précédente bataille budgétaire avait déjà failli faire tomber le gouvernement en juillet dernier. Selon des sources proches du dossier, les différents partis avaient alors des vues diamétralement opposées sur le niveau de dépenses à autoriser pour l’année prochaine. Alors que les élections de septembre 2025 approchent à grands pas, les divisions risquent de s’accentuer.
Le ministre de l’Économie plaide pour plus de flexibilité
Robert Habeck, le ministre écologiste de l’Économie, a récemment plaidé pour un assouplissement des règles budgétaires. Selon lui, avec davantage de marge de manœuvre financière, l’économie allemande “pourrait enfin sortir de l’impasse”. Il a notamment proposé début octobre une série de mesures avec des primes publiques à l’investissement pour les entreprises, promptement rejetées par son homologue des Finances.
De nouvelles demandes de dépenses ne peuvent pas être satisfaites et nous devons continuer à consolider.
– Christian Lindner, ministre allemand des Finances, 13 octobre 2022
Une croissance revue à la baisse pour 2023
Le manque à gagner fiscal anticipé pour l’année prochaine (-4 milliards d’euros par rapport aux estimations de mai) s’explique en grande partie par la révision à la baisse des prévisions de croissance pour 2023. Alors qu’un rebond était attendu au printemps dernier, les experts misent désormais sur une contraction de 0,2% du PIB allemand cette année, avant un rebond de 1,1% en 2025 – plus optimiste que les 0,8% prévus par le FMI.
L’opposition réclame de nouvelles élections
Face à ces querelles incessantes au sein de la majorité, l’Union conservatrice, principale force d’opposition, réclame d’ores et déjà de nouvelles élections en cas d’échec des négociations budgétaires. Mais au vu du rapport de force actuel, il est peu probable qu’Olaf Scholz se résolve à une telle extrémité.
Un débat budgétaire sous tension en Europe
L’Allemagne n’est pas la seule à connaître de vives tensions autour de son budget. En France également, le gouvernement s’apprête à affronter une opposition résolue lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2024. Preuve que la question des équilibres budgétaires et du niveau de dépenses publiques reste un sujet éminemment clivant en Europe, malgré le contexte économique dégradé.
Robert Habeck, le ministre écologiste de l’Économie, a récemment plaidé pour un assouplissement des règles budgétaires. Selon lui, avec davantage de marge de manœuvre financière, l’économie allemande “pourrait enfin sortir de l’impasse”. Il a notamment proposé début octobre une série de mesures avec des primes publiques à l’investissement pour les entreprises, promptement rejetées par son homologue des Finances.
De nouvelles demandes de dépenses ne peuvent pas être satisfaites et nous devons continuer à consolider.
– Christian Lindner, ministre allemand des Finances, 13 octobre 2022
Une croissance revue à la baisse pour 2023
Le manque à gagner fiscal anticipé pour l’année prochaine (-4 milliards d’euros par rapport aux estimations de mai) s’explique en grande partie par la révision à la baisse des prévisions de croissance pour 2023. Alors qu’un rebond était attendu au printemps dernier, les experts misent désormais sur une contraction de 0,2% du PIB allemand cette année, avant un rebond de 1,1% en 2025 – plus optimiste que les 0,8% prévus par le FMI.
L’opposition réclame de nouvelles élections
Face à ces querelles incessantes au sein de la majorité, l’Union conservatrice, principale force d’opposition, réclame d’ores et déjà de nouvelles élections en cas d’échec des négociations budgétaires. Mais au vu du rapport de force actuel, il est peu probable qu’Olaf Scholz se résolve à une telle extrémité.
Un débat budgétaire sous tension en Europe
L’Allemagne n’est pas la seule à connaître de vives tensions autour de son budget. En France également, le gouvernement s’apprête à affronter une opposition résolue lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2024. Preuve que la question des équilibres budgétaires et du niveau de dépenses publiques reste un sujet éminemment clivant en Europe, malgré le contexte économique dégradé.