Samedi 29 juin, la ville d’Essen en Allemagne a été le théâtre de violences inouïes à l’encontre des forces de l’ordre, en marge d’une manifestation contre le congrès du parti d’extrême droite AfD. Deux policiers ont été sauvagement agressés et grièvement blessés par des protestataires, suscitant l’indignation dans tout le pays. Retour sur un drame qui relance le débat sur la montée des violences politiques.
Policiers roués de coups par des manifestants violents
Les faits se sont déroulés à proximité de la Grugahalle, la salle communale où se tenait le congrès de l’AfD réunissant quelque 550 délégués. Selon le communiqué de la police de Rhénanie du Nord-Westphalie, des individus non identifiés ont violemment attaqué deux policiers, leur donnant des coups de pied à la tête et continuant à les frapper alors qu’ils gisaient au sol. Les deux agents ont été grièvement blessés et hospitalisés. Sept de leurs collègues ont également été blessés plus légèrement lors de cette agression d’une violence inouïe.
Rien ne justifie la violence, a déclaré la ministre de l’Intérieur allemande Nancy Faeser. Contre l’extrémisme de droite et le racisme, nous avons besoin de forces démocratiques fortes et de protestations pacifiques.
Nancy Faeser, ministre de l’intérieur allemande
Onze autres policiers agressés le matin même
Cet incident dramatique n’était malheureusement pas isolé. Dans la matinée, onze autres policiers avaient déjà été pris à partie par des manifestants en partie cagoulés, lors des blocages visant à perturber l’arrivée des délégués de l’AfD. Plusieurs interpellations ont eu lieu mais les auteurs de l’agression sauvage sur les deux policiers restent activement recherchés.
La ville sous haute sécurité face aux risques de violence
Un important dispositif policier, avec un millier d’agents mobilisés, avait été déployé à Essen en prévision des protestations contre le congrès de l’AfD. Les autorités redoutaient des “perturbateurs d’extrême gauche potentiellement violents” et leurs craintes se sont malheureusement avérées fondées. Ces graves incidents ravivent le débat sur la radicalisation d’une frange de la gauche et la menace qu’elle fait peser sur l’État de droit.
L’AfD, un parti qui divise profondément l’Allemagne
Depuis son entrée au Parlement en 2017, l’AfD n’a cessé de provoquer des polémiques et des protestations par ses prises de position radicales sur l’immigration et l’islam. Ce jeune parti, qui surfe sur les peurs identitaires, est accusé de propager des idées racistes et xénophobes. Son congrès à Essen a une nouvelle fois cristallisé les tensions, certains manifestants semblant décidés à en découdre à tout prix avec ce qu’ils considèrent comme une menace fasciste.
La violence politique, un fléau pour la démocratie
Mais comme l’a rappelé Nancy Faeser, rien ne saurait justifier un tel déchaînement de violence, quelles que soient les idées défendues. Les agressions contre les policiers à Essen constituent une ligne rouge inacceptable dans un État de droit. Elles montrent les dérives inquiétantes d’un climat politique de plus en plus polarisé et haineux, où certains n’hésitent plus à s’en prendre physiquement à ceux qu’ils voient comme des ennemis.
Face à cette dérive, c’est l’essence même de la démocratie qui est menacée. Car celle-ci ne peut vivre que dans le respect du pluralisme, le débat contradictoire et le refus de la violence. Les images choquantes d’Essen doivent servir d’électrochoc: il est plus que temps d’endiguer la haine qui gangrène le débat public avant qu’elle ne détruise notre vivre-ensemble. C’est tout l’enjeu des années à venir pour préserver nos libertés fondamentales.