Le rugby français se divise suite à la récente décision de la Ligue Nationale de Rugby (LNR) concernant les internationaux français retenus comme réservistes pour le match face à l’Argentine ce vendredi. Dans un courrier adressé aux présidents de Top 14, la LNR a en effet indiqué que les 5 joueurs concernés, dont les stars Grégory Alldritt et Maxime Lucu, ne pourront pas être alignés en championnat ce week-end malgré leur statut.
Une convention FFR-clubs au cœur des débats
Pour justifier sa position, la Ligue s’appuie sur l’accord signé avec la Fédération Française de Rugby (FFR) concernant la mise à disposition des internationaux. Selon ce texte, 28 joueurs doivent rester à la disposition du sélectionneur national lors des rassemblements, et ce jusqu’au dimanche, même s’ils ne figurent pas sur la feuille de match.
Une interprétation stricte qui prive donc Alldritt, Lucu, mais aussi Lamothe, Berdeu et Montagne, d’un temps de jeu précieux en club. Et ce alors même qu’ils auraient théoriquement pu être libérés dès le vendredi soir en cas de non-utilisation contre les Pumas.
Inéquité sportive et préjudice pour les clubs concernés
Au-delà du préjudice sportif pour les joueurs eux-mêmes, cette situation soulève également un problème d’équité entre les clubs. Car tous les réservistes ne sont pas logés à la même enseigne en raison des programmations TV du Top 14.
Ainsi, La Rochelle, qui affronte Castres samedi après-midi, ne pourra pas compter sur son troisième ligne international Grégory Alldritt. Même privation pour l’UBB, opposée à Vannes en soirée, avec l’absence de son demi de mêlée Maxime Lucu. À l’inverse, un joueur non retenu pour France-Argentine vendredi et évoluant dans un club jouant dimanche aurait pu être aligné.
On crée une inéquité entre clubs en empêchant certains de récupérer leurs internationaux sur cette journée.
Un président de club de Top 14
Clarifier le statut des réservistes
Si la position de la LNR est juridiquement fondée, elle met en lumière certaines zones d’ombre quant au statut exact des réservistes du XV de France. Certes non retenus officiellement dans le groupe, mais néanmoins soumis aux mêmes contraintes de disponibilité que les 23 sélectionnés.
Une clarification s’impose donc pour l’avenir afin d’éviter que de telles situations ne se reproduisent. Car derrière l’apparente question règlementaire, ce sont bien des enjeux sportifs et d’équité entre clubs professionnels qui se jouent.
- Trouver un équilibre entre besoins de l’équipe nationale et intérêt des clubs
- Clarifier le statut et la disponibilité exacte des joueurs réservistes
- Traiter équitablement les clubs quelle que soit leur programmation TV
Autant de chantiers qui attendent désormais la LNR et la FFR afin de préserver la sérénité autour du XV de France, tout en assurant la bonne marche d’un Top 14 déjà fortement perturbé par les doublons internationaux. Un équilibre précaire qu’il conviendra de consolider sous peine de voir ressurgir ce genre de polémiques à chaque rassemblement.