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Alina Habba Recasée au Ministère Après Rejet Judiciaire

Alina Habba, l’avocate personnelle de Trump, vient de perdre son poste de procureure fédérale du New Jersey… mais Pam Bondi la récupère aussitôt comme haute conseillère. Une décision judiciaire cinglante ou simple jeu de chaises musicales au sommet du pouvoir ? L’histoire complète révèle...

Imaginez la scène : vous êtes nommée à l’un des postes les plus prestigieux du système judiciaire américain, puis une cour d’appel vous éjecte sans ménagement. Et le lendemain, la ministre de la Justice en personne vous ouvre grand les portes de son cabinet. C’est exactement ce qui vient d’arriver à Alina Habba, l’ex-avocate personnelle de Donald Trump.

Un feuilleton judiciaire qui secoue Washington

Depuis plusieurs mois, les nominations de proches de l’ancien et nouvel homme fort de la Maison Blanche font l’objet de batailles juridiques acharnées. Le cas d’Alina Habba est devenu emblématique de cette guerre entre l’exécutif trumpiste et une partie du pouvoir judiciaire.

Retour sur les faits, étape par étape.

Mars 2025 : la nomination par intérim

Tout commence avec la vacance du poste de procureure fédérale pour le district du New Jersey. Donald Trump, fraîchement investi, décide de placer Alina Habba à ce poste stratégique, situé à quelques kilomètres seulement de New York.

La loi permet une nomination par intérim de 120 jours maximum sans validation du Sénat. Au-delà, le processus constitutionnel exige l’accord des sénateurs.

Problème : à l’expiration de cette période légale, l’administration Trump transforme simplement cette nomination temporaire en permanente, sans passer par le vote du Sénat. Une pratique que les opposants qualifient immédiatement de contournement des règles constitutionnelles.

1er décembre 2025 : la décision fatale de la cour d’appel

La justice ne laisse pas passer. Une cour d’appel fédérale confirme une décision de première instance : la nomination permanente d’Alina Habba est invalidée avec effet immédiat.

Le raisonnement des juges est limpide : l’exécutif ne peut pas utiliser indéfiniment les nominations par intérim pour éviter le contrôle du Sénat. La manœuvre est jugée contraire à l’esprit et à la lettre de la Constitution.

« L’exécutif a tenté de contourner les règles en matière de nominations temporaires »

Extrait de l’arrêt de la cour d’appel

Le lundi suivant : la démission… et le recasage express

Mardi 9 décembre, le verdict est tombé depuis une semaine. Pam Bondi, la nouvelle ministre de la Justice nommée par Trump, prend tout le monde de court.

Sur X, elle annonce accepter « à regret » la démission d’Alina Habba du poste de procureure fédérale… tout en révélant immédiatement sa nouvelle affectation : haute conseillère pour les procureurs, directement rattachée à son cabinet personnel.

En clair : Alina Habba perd son titre, mais gagne en réalité une position encore plus proche du cœur du pouvoir judiciaire.

Concrètement, qu’est-ce que cela change ?

  • Elle n’a plus le titre de procureure fédérale du New Jersey
  • Elle n’a plus de bureau dans ce district
  • Mais elle conserve une influence directe sur l’ensemble des procureurs fédéraux
  • Et travaille désormais aux côtés de la ministre elle-même

Alina Habba refuse la capitulation

De son côté, l’intéressée publie un message sans ambiguïté sur les réseaux sociaux.

Se conformer à la décision de justice ? Oui. Considérer cela comme une défaite ? Certainement pas.

Elle présente cette mutation comme une simple adaptation tactique, loin d’être une reddition. Le ton est combatif, presque triomphant.

Les démocrates du New Jersey exultent (à moitié)

Les deux sénateurs démocrates de l’État, farouchement opposés à cette nomination depuis le début, publient un communiqué commun.

Ils se félicitent du départ d’Alina Habba du poste de procureure fédérale. Mais leur satisfaction reste mesurée : ils savent parfaitement que l’intéressée reste dans le premier cercle du pouvoir.

Ils en profitent pour adresser une pique directe à l’administration Trump : pour remplacer ce poste, il faudra présenter « un candidat compétent, ayant une importante expérience en tant que procureur, une intégrité incontestée et un engagement véritable à rendre une justice impartiale ».

Un précédent inquiétant avec Lindsey Halligan

Le cas Habba n’est pas isolé. Moins d’un mois plus tôt, une autre avocate historique de Donald Trump, Lindsey Halligan, a subi exactement le même sort.

Nommée procureure fédérale pour le district est de Virginie selon la même méthode (intérim prolongé indûment), sa nomination a été invalidée par une juge fédérale.

Conséquence directe et spectaculaire : deux inculpations particulièrement sensibles, pilotées par Lindsey Halligan contre James Comey (ancien directeur du FBI) et Letitia James (procureure générale de New York), ont été purement et simplement annulées.

Ces deux personnalités figuraient en bonne place sur la liste des « ennemis » régulièrement dénoncés par Donald Trump.

Un recours annoncé… mais toujours pas déposé

Dans l’affaire Halligan, le ministère de la Justice avait immédiatement annoncé faire appel. Deux semaines plus tard, cet appel n’a toujours pas été déposé.

Dans l’affaire Habba, Pam Bondi a déjà prévenu : son administration va exercer un recours contre la décision de la cour d’appel. Reste à savoir dans quels délais et avec quelle stratégie.

Ce que cela dit de la stratégie Trump 2.0

Derrière ces péripéties judiciaires se dessine une méthode claire : placer des fidèles absolus à des postes clés, même au prix de conflits avec les institutions.

Lorsque la justice bloque, l’administration contourne, recase, promeut autrement. L’objectif reste le même : conserver le contrôle effectif des leviers de pouvoir.

Alina Habba, loin d’être écartée, se retrouve même en position renforcée : plus besoin de gérer un district spécifique, elle conseille désormais l’ensemble des procureurs fédéraux, directement depuis les bureaux de la ministre.

Une chose est sûre : ce dossier est loin d’être clos. Entre recours annoncés, nouvelles nominations à venir et batailles juridiques en cascade, le deuxième mandat Trump s’annonce sous haute tension avec une partie du système judiciaire américain.

Affaire à suivre, très étroitement.

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