La commune d’Urrugne, dans les Pyrénées-Atlantiques, est le théâtre d’un scénario qui semble se répéter inlassablement. Un Algérien de 23 ans en situation irrégulière, déjà condamné à cinq reprises pour des faits de vols, vient d’être interpellé puis présenté devant le tribunal judiciaire de Bayonne. Malgré une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et une interdiction du territoire français (ITF) de trois ans prononcée en octobre 2020, le jeune homme persiste à revenir en France. Une histoire qui illustre les failles d’un système d’immigration à bout de souffle.
Une situation « digne d’un puits sans fond » selon son avocate
Lors de l’audience ce lundi, l’avocate du prévenu a dénoncé une situation qui s’apparente à « un puits sans fond ». En effet, malgré les multiples condamnations et mesures d’éloignement prononcées à son encontre, cet Algérien de 23 ans persiste à revenir en France, jouant au chat et à la souris avec les autorités. Interpellé samedi matin sans aucun papier sur lui, il explique à la barre du tribunal :
Je vis dans un foyer de la Croix-Rouge à Irun, mais il n’a plus de place pour moi, alors je suis venu manger et prendre une douche en France.
Un parcours délinquant qui se poursuit malgré les condamnations
Le jeune Algérien, arrivé en France en 2018, a déjà été condamné à cinq reprises pour des faits de vols. Malgré une interdiction de séjour prononcée en octobre 2020, il continue de sévir sur le territoire français, en particulier dans la région frontalière avec l’Espagne. Son arrestation samedi matin à Urrugne n’est que le dernier épisode d’un parcours délinquant qui semble ne jamais prendre fin.
Une procureure qui réclame six mois ferme et une nouvelle ITF
Face à cette situation, la procureure de la République adjointe, Stéphanie Veyssière, a requis six mois de prison ferme ainsi qu’une nouvelle interdiction du territoire français de trois ans. Des réquisitions qui témoignent de l’exaspération des autorités face à ce phénomène de délinquance étrangère récidiviste, qui semble échapper à tout contrôle.
Un système d’immigration et de justice à bout de souffle
Au-delà du cas individuel de ce jeune Algérien, cette affaire met en lumière les dysfonctionnements profonds du système d’immigration et de justice français. Malgré les mesures d’éloignement prononcées, de nombreux étrangers en situation irrégulière parviennent à revenir sur le territoire, profitant de la porosité des frontières et de l’inefficacité des contrôles. Les condamnations et les peines de prison semblent également avoir peu d’effet dissuasif sur ces délinquants récidivistes.
Un sentiment d’impunité et de laxisme qui alimente les tensions
Cette impuissance apparente des autorités face à la délinquance étrangère nourrit un sentiment d’impunité et de laxisme qui exaspère une partie croissante de la population. De nombreux Français ont le sentiment que les étrangers délinquants bénéficient d’une mansuétude excessive de la part de la justice, au détriment de la sécurité et de la tranquillité publiques. Cette perception alimente les tensions et les crispations autour de la question migratoire.
Une nécessaire remise en question de la politique migratoire
Face à ces dérives, il apparaît urgent de repenser en profondeur la politique migratoire française. Cela passe par un renforcement des contrôles aux frontières, une application plus rigoureuse des mesures d’éloignement, mais aussi par une réforme de la justice pour la rendre plus efficace et dissuasive face à la délinquance étrangère. Sans une action résolue sur ces différents fronts, les histoires comme celle de cet Algérien risquent de se répéter inlassablement, nourrissant un peu plus chaque jour le malaise et la colère des Français.
La double peine, une solution à envisager ?
Dans ce contexte, le rétablissement de la double peine, qui permettrait d’expulser systématiquement les étrangers condamnés à de la prison ferme, apparaît comme une piste de réflexion. Cette mesure, supprimée en 2003, suscite un intérêt croissant face à l’augmentation de la délinquance étrangère. Ses partisans y voient un moyen de restaurer l’autorité de l’État et de rassurer les citoyens, tandis que ses détracteurs dénoncent une mesure discriminatoire et contraire aux droits de l’Homme.
En attendant, les habitants d’Urrugne et des autres villes frontalières continueront de subir les allers-retours incessants de ces délinquants étrangers qui narguent les autorités. Une situation intenable à long terme, qui appelle des réponses fortes et courageuses de la part des pouvoirs publics. Faute de quoi, le fossé risque de se creuser encore davantage entre une partie de la population et des institutions perçues comme impuissantes et déconnectées des réalités du terrain.