La disparition inquiétante de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal depuis 6 jours soulève une vague d’émotion et de mobilisation en France. Virulent critique du régime algérien, il aurait été arrêté à son arrivée à l’aéroport d’Alger samedi dernier et serait depuis aux mains des services de sécurité, mis au secret pour « intelligence avec l’ennemi ». Une situation qui fait craindre le pire pour ce combattant de la liberté.
Un intellectuel engagé, une voix libre en danger
Figure emblématique de la scène littéraire algérienne et francophone, Boualem Sansal est connu pour ses prises de position courageuses dénonçant la dérive autoritaire et la corruption du pouvoir en place. Naturalisé français en 2024 par le président Emmanuel Macron en personne, il incarne l’attachement indéfectible aux valeurs de liberté, de raison et d’humanisme face à l’arbitraire et à l’obscurantisme.
Mais c’est justement cet engagement sans concession qui lui vaut aujourd’hui d’être dans le collimateur des autorités algériennes. D’après des sources concordantes mais non officielles, il aurait été interpellé dès sa descente d’avion en provenance de Paris, puis emmené par les services de sécurité. Un silence assourdissant entoure depuis son sort, faisant redouter une détention au secret et même un risque de condamnation à de la prison.
Une mobilisation tous azimuts en France
Face à cette situation, c’est un véritable élan de solidarité qui se met en place côté français pour tenter d’obtenir des informations et d’intercéder en faveur de Boualem Sansal. Le président Emmanuel Macron lui-même, « très inquiet », suit le dossier de près. « Il exprime son attachement indéfectible à la liberté d’un grand écrivain et intellectuel », souligne son entourage.
La classe politique n’est pas en reste, de l’ancien premier ministre Édouard Philippe qui appelle les autorités françaises et européennes à agir, au maire de Nice Christian Estrosi qui exhorte les artistes et écrivains à se mobiliser, en passant par les députés et sénateurs de tous bords. Tous s’accordent pour réclamer la libération immédiate de Boualem Sansal et dénoncer l’inacceptable répression de la liberté d’expression.
Boualem Sansal incarne tout ce que nous chérissons : l’appel à la raison, à la liberté et à l’humanisme contre la censure, la corruption et l’islamisme.
Édouard Philippe, ancien premier ministre
Un nouveau coup dur dans les relations franco-algériennes
Cet événement marque une nouvelle dégradation dans les relations déjà tendues entre la France et l’Algérie. Malgré les tentatives répétées de main tendue d’Emmanuel Macron ces dernières années, le dialogue reste au point mort, miné par les crispations mémorielles et les surenchères nationalistes.
La possible détention arbitraire d’un ressortissant et intellectuel de renom comme Boualem Sansal constitue un affront supplémentaire qui rendra toute normalisation encore plus délicate. Certains, comme la députée RN Laure Lavalette, y voient même une réponse cinglante aux « gages » donnés par le président français, raillant l’échec de sa politique d’apaisement.
Le symbole d’un régime qui se durcit
Au delà du cas personnel de Boualem Sansal, c’est la trajectoire inquiétante de l’Algérie qui se trouve pointée du doigt. Le pouvoir en place, fragilisé par la contestation populaire et les difficultés économiques, semble plus que jamais tenté par la fuite en avant sécuritaire et la confrontation avec ses anciens tuteurs français.
En s’attaquant à une figure aussi respectée pour ses combats démocratiques, les dirigeants algériens lancent un message clair de fermeté à l’égard de toutes les voix dissidentes, au risque de se couper un peu plus de la communauté internationale. Une dérive autoritaire qui menace les fragiles acquis des années post-Bouteflika.
Une vigilance de tous les instants
À l’évidence, l’affaire Boualem Sansal est loin d’avoir livré tous ses ressorts et rebondissements. Dans l’immédiat, l’urgence est d’obtenir des informations fiables sur sa situation et son état de santé, tout en maintenant une pression maximale sur les autorités algériennes pour éviter toute maltraitance ou décision de justice expéditive.
Mais au-delà, c’est un soutien dans la durée qu’il faudra apporter à cet écrivain de conviction et, à travers lui, à tous les acteurs de la société civile algérienne qui refusent de renoncer aux principes universels de liberté et de dignité. Car nul doute que Boualem Sansal, en digne héritier de la plume engagée d’un Albert Camus, n’a pas dit son dernier mot face à l’arbitraire. Puisse sa voix continuer de porter, et son exemple de nous inspirer.
À l’évidence, l’affaire Boualem Sansal est loin d’avoir livré tous ses ressorts et rebondissements. Dans l’immédiat, l’urgence est d’obtenir des informations fiables sur sa situation et son état de santé, tout en maintenant une pression maximale sur les autorités algériennes pour éviter toute maltraitance ou décision de justice expéditive.
Mais au-delà, c’est un soutien dans la durée qu’il faudra apporter à cet écrivain de conviction et, à travers lui, à tous les acteurs de la société civile algérienne qui refusent de renoncer aux principes universels de liberté et de dignité. Car nul doute que Boualem Sansal, en digne héritier de la plume engagée d’un Albert Camus, n’a pas dit son dernier mot face à l’arbitraire. Puisse sa voix continuer de porter, et son exemple de nous inspirer.