Le gouvernement se retrouve face à un nouveau défi budgétaire alors que la sécurité sociale voit ses dépenses en médicaments remboursés s’envoler. D’après des informations révélées par une source proche du dossier, la facture pourrait dépasser les prévisions de près d’1,2 milliard d’euros sur l’année 2024. Une dérive qui tombe au plus mal, en pleine préparation du budget 2025.
Un “risque” de dépassement des dépenses détecté
Si le ministère de l’Économie et des Finances refuse de commenter le montant exact de ce dépassement, il confirme néanmoins qu’un “risque a été détecté récemment par la direction de la sécurité sociale”. Une alerte qui sonne comme un aveu des difficultés croissantes à maîtriser les dépenses de santé, et plus particulièrement celles liées aux médicaments remboursés par l’Assurance maladie.
Ce signalement intervient quelques semaines seulement après la publication d’un rapport alarmant de la Commission des comptes de la sécurité sociale. Celui-ci prévoyait déjà une explosion du déficit à 18,5 milliards d’euros en 2024, contre 10,5 milliards initialement anticipés.
Un amendement au PLFSS pour “freiner la dépense”
Face à cette dérive, le gouvernement assure vouloir agir vite. Selon nos informations, des amendements devraient être déposés dès l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) au Sénat, qui débute ce lundi. L’objectif affiché est de “freiner davantage la dépense pour tenir compte de ce risque”.
Parmi les pistes envisagées, une source évoque une possible hausse des prélèvements pesant sur les laboratoires pharmaceutiques. Un levier qui permettrait de dégager des économies substantielles, mais qui risque de se heurter à une farouche opposition du secteur.
Un casse-tête budgétaire en pleine préparation du budget 2025
Ce coup dur budgétaire tombe au plus mal pour le gouvernement, en pleines tractations pour boucler le budget 2025. Déjà confronté à un déficit public abyssal, l’exécutif doit trouver des dizaines de milliards d’euros d’économies pour redresser les comptes.
Dans ce contexte tendu, toute dépense supplémentaire apparaît comme un caillou dans la chaussure du ministre de l’Économie. D’autant que la sécurité sociale concentre une part significative des efforts, avec un déficit record attendu à plus de 18 milliards d’euros cette année.
Le gouvernement doit trouver un juste équilibre entre maîtrise des dépenses et accès aux soins. Un vrai numéro d’équilibriste budgétaire !
Un député de la majorité
Des réformes structurelles réclamées pour endiguer la dérive
Au-delà des ajustements de court terme, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer des réformes de fond afin de juguler durablement la dérive des comptes sociaux. Des dépenses de santé à la prise en charge de la dépendance, en passant par les retraites, tous les leviers sont sur la table.
- Mieux réguler les prix et le remboursement des médicaments
- Responsabiliser davantage les patients sur leur consommation de soins
- Renforcer la prévention pour réduire les dépenses curatives
Autant de chantiers complexes et potentiellement explosifs, qui nécessiteront un consensus politique difficile à atteindre. Mais face à l’urgence budgétaire, le gouvernement pourrait être contraint de passer en force pour imposer des mesures d’économies dès 2025. Au risque de provoquer un nouveau bras de fer social.
L’assurance maladie dans le viseur
Principale mise en cause dans cette dérive des dépenses, l’Assurance maladie concentre toutes les attentions. Avec plus de 25 milliards d’euros de médicaments remboursés chaque année, elle représente un enjeu budgétaire majeur pour équilibrer les comptes de la sécu.
Mais entre innovation thérapeutique, vieillissement de la population et chronicisation de certaines pathologies, la facture ne cesse de s’alourdir. Un casse-tête pour les pouvoirs publics, pris en étau entre impératif de maîtrise des dépenses et exigence de solidarité.
La dynamique de hausse des dépenses de santé apparaît difficilement soutenable à long terme sans réformes d’ampleur.
Un expert des finances publiques
Parmi les pistes à l’étude pour contenir la facture, certains évoquent un possible encadrement plus strict des prescriptions, ainsi qu’une responsabilisation accrue des patients, via l’instauration de franchises ou de forfaits. Des options qui ne manqueront pas de susciter de vifs débats, tant l’attachement des Français à leur système de santé reste fort.
Une chose est sûre : entre déficit abyssal, inflation galopante et coût du vieillissement, les dépenses de santé s’imposent comme l’un des principaux défis budgétaires des prochaines années. Au gouvernement de trouver la formule magique pour concilier sérieux budgétaire et solidarité, sans mettre à mal notre modèle social. Un sacré défi en perspective !