En ce début d’année 2025, les Alpes-Maritimes sont confrontées à une recrudescence préoccupante des cas de méningite. Selon l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte d’Azur, pas moins de cinq personnes ont été touchées par cette infection potentiellement mortelle depuis le 1er janvier, dont deux en sont malheureusement décédées. Face à cette situation alarmante, les autorités sanitaires appellent la population à la plus grande vigilance.
Une maladie rare mais redoutable
La méningite est une inflammation des méninges, ces fines membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. Si les formes virales sont généralement bénignes, les méningites d’origine bactérienne peuvent s’avérer extrêmement graves, voire fatales en l’absence de prise en charge rapide. Touchant principalement les enfants, les adolescents et les jeunes adultes, cette maladie se transmet par les sécrétions respiratoires lors de contacts rapprochés.
Les symptômes classiques d’une méningite sont :
- Fièvre élevée
- Maux de tête violents
- Raideur de la nuque
- Vomissements en jet
- Photophobie (gêne à la lumière)
- Troubles de la conscience dans les formes sévères
Devant de tels signes, il est crucial de consulter un médecin en urgence. Plus le diagnostic et la prise en charge antibiotique sont précoces, meilleures sont les chances de guérison sans séquelles.
– Dr Marc Durand, infectiologue au CHU de Nice
La région PACA particulièrement impactée
Si toute la France a connu une augmentation significative des infections invasives à méningocoques en 2024, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur semble payer un plus lourd tribut en ce début 2025. Outre les 5 cas recensés dans les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône déplorent également 13 personnes touchées depuis janvier selon l’ARS.
Face à cette situation préoccupante, les autorités sanitaires régionales ont décidé de renforcer les campagnes de prévention, en rappelant l’importance de la vaccination et des gestes barrières. Des antibioprophylaxies sont également proposées à l’entourage proche des cas avérés afin de limiter la transmission de la bactérie.
La vaccination, meilleure arme contre la méningite
Depuis le 1er janvier 2025, le vaccin contre les méningites à méningocoques est devenu obligatoire dès la naissance, une mesure qui faisait suite à la flambée épidémique observée l’année précédente au niveau national. Auparavant recommandée jusqu’à l’âge de 24 ans, ainsi que pour certaines catégories plus à risque, cette vaccination est désormais incontournable pour tous les nourrissons.
La vaccination est un geste simple, sûr et terriblement efficace pour se protéger de la méningite à méningocoques. Son caractère obligatoire ne doit pas inquiéter, mais au contraire rassurer : c’est une mesure de santé publique destinée à nous protéger collectivement face à une maladie gravissime.
– Pr Florence Brun, pédiatre et membre du Comité technique des vaccinations
Outre la vaccination, de simples mesures d’hygiène permettent de limiter la propagation du germe :
- Se laver régulièrement les mains
- Utiliser des mouchoirs à usage unique
- Éviter les contacts rapprochés avec une personne malade
- Aérer et assainir son logement
Une mobilisation nécessaire de tous les acteurs
Face à cette menace invisible, c’est une union sacrée des pouvoirs publics, des professionnels de santé et de la population qui doit se mettre en place. Médecins, pharmaciens, infirmiers scolaires, mais aussi enseignants et parents d’élèves ont tous un rôle à jouer dans la prévention et le repérage précoce des cas suspects.
Les efforts déployés ces dernières années en matière de sensibilisation et de vaccination ont certainement permis d’éviter le pire. Mais nous ne devons surtout pas relâcher notre vigilance. Chaque cas de méningite est un cas de trop.
– Nathalie Perrin, Directrice générale de l’ARS PACA
Un numéro vert (0 800 XX XX XX) a été activé pour répondre à toutes les questions du public sur la méningite et sa prévention. Des opérations de vaccination exceptionnelles pourraient également être organisées dans les établissements scolaires des Alpes-Maritimes si la situation venait à s’aggraver. Car face à la méningite, nous sommes tous concernés et tous responsables.
Restez vigilants et n’hésitez pas à solliciter votre médecin en cas de doute. Car agir vite, c’est sauver des vies.
