En ce 14 février, jour des amoureux, offrir un bouquet de fleurs n’est peut-être pas le geste le plus sain. L’association de consommateurs UFC-Que Choisir vient en effet de tirer la sonnette d’alarme sur la présence massive et invisible de pesticides dans les fleurs coupées, y compris des substances interdites en Europe. De quoi transformer ce symbole d’amour en véritable menace pour la santé.
100% des fleurs contaminées selon les tests
Pour son enquête dévoilée ce jour, l’UFC-Que Choisir a analysé en laboratoire 15 bouquets de roses, gerberas et chrysanthèmes achetés en fleuristes, grandes surfaces et sur internet début janvier. Le constat est sans appel : l’intégralité des échantillons s’avère contaminée par des cocktails de pesticides. Le bouquet le plus chargé cumule jusqu’à 46 substances chimiques distinctes !
Aujourd’hui, aucune réglementation ne limite ces résidus toxiques sur les fleurs coupées
UFC-Que Choisir
Parmi ces pesticides détectés, certains sont des cancérogènes avérés et des perturbateurs endocriniens menaçant directement la santé de ceux qui les manipulent au quotidien. Un risque d’autant plus préoccupant qu’aucune limite réglementaire n’existe sur la présence de ces substances dans les fleurs coupées, dont 80% sont importées de pays autorisant encore des produits hautement toxiques et bannis dans l’UE.
Des risques encore méconnus pour le consommateur
Si l’impact sur les professionnels du secteur est indéniable, qu’en est-il pour le grand public qui achète et manipule ces fleurs ? L’évaluation est en cours mais les premières données inquiètent. Suite au décès d’une fillette d’une leucémie probablement liée à l’exposition de sa mère fleuriste pendant sa grossesse, l’Anses a été mandatée pour étudier les risques encourus par les travailleurs de la filière horticole et leurs enfants. Des recherches qui pourraient être élargies aux consommateurs.
L’UFC-Que Choisir exige des mesures d’urgence
Face à ce constat alarmant, l’association réclame la mise en place immédiate d’une réglementation stricte sur les taux de résidus de pesticides autorisés dans les fleurs coupées. Elle demande aussi l’interdiction d’importer des fleurs traitées avec des substances prohibées en Europe, ainsi qu’un renforcement des contrôles. Enfin, elle milite pour une obligation d’étiquetage sur l’origine et les traitements des fleurs vendues.
Quelques conseils pour limiter les risques
En attendant une évolution de la législation, l’UFC-Que Choisir prodigue quelques conseils aux consommateurs pour réduire leur exposition :
- Privilégier les fleurs issues de l’agriculture biologique, exemptes par définition de pesticides de synthèse.
- Choisir des fleurs de saison et d’origine française, ayant nécessité moins de traitements. Une option également plus écologique en limitant le transport.
- Manipuler les fleurs avec des gants et les placer hors de portée des enfants, plus sensibles aux substances chimiques.
- Aérer régulièrement les pièces contenant des bouquets pour limiter l’inhalation des émanations de pesticides.
Si ces révélations jettent un froid en ce jour censé célébrer l’amour, elles ont le mérite de nous alerter sur un danger méconnu. Espérons qu’elles conduisent rapidement à une prise de conscience et à des mesures concrètes des autorités pour que la passion des fleurs rime avec la protection de notre santé et de notre environnement. En attendant, la vigilance reste de mise !