Vous pensiez profiter d’une baignade rafraîchissante cet été ? Détrompez-vous ! Selon une étude alarmante de l’association Eau et Rivières de Bretagne, une plage française sur cinq est régulièrement contaminée par des bactéries. Pire encore, 5% d’entre elles seraient carrément à éviter. De quoi vous faire réfléchir à deux fois avant de plonger…
Un classement qui fait froid dans le dos
L’association a passé au crible pas moins de 1854 plages de l’Hexagone et de Corse. Verdict : 93 d’entre elles (5,02%) sont classées “à éviter” et 316 “déconseillées” (17,04%). À l’inverse, seules 37,2% obtiennent le label “baignade recommandée”. Parmi les cancres, on retrouve sans surprise les Alpes-Maritimes, le Nord et le Pas-de-Calais, mais aussi des coins a priori plus préservés comme le Calvados ou la côte nord bretonne. Landunvez, Boulogne-sur-Mer ou Saint-Laurent-du-Var trustent ainsi la queue du classement. À l’opposé, les plages de Lège-Cap-Ferret, Palavas-les-Flots ou Etel tirent leur épingle du jeu.
Avec les concentrations de bactéries qu’on observe sur certaines plages, il y a des risques pour les baigneurs.
– Christophe Le Visage, vice-président d’ERB
Les coupables : agriculture et manque de surveillance
Mais d’où viennent ces pollutions inquiétantes ? Pour ERB, les coupables sont tout trouvés : les effluents d’élevage et le manque d’encadrement. L’épandage de lisier dans les champs, notamment en Bretagne, serait ainsi responsable de la contamination d’une soixantaine de plages dans la région. Il faut dire qu’en termes de bactéries, un cochon équivaudrait à une trentaine d’humains !
Pourtant, des millions sont investis dans l’assainissement. Mais ces efforts se concentrent souvent sur les zones très touristiques, au détriment d’autres secteurs. ERB préconise donc :
- Plus d’information et de surveillance sur la qualité des eaux
- Un meilleur encadrement des épandages de lisier
- Des investissements ciblés là où les pollutions sont récurrentes
Reste sur ta serviette ou consulte le classement
En attendant, deux solutions s’offrent à vous. Soit passer vos vacances sagement allongé sur le sable en lorgnant l’eau d’un air méfiant. Soit consulter le classement détaillé de l’association avant de choisir votre lieu de villégiature. La carte interactive sur leur site labelleplage.fr vous permettra d’éviter les mauvaises surprises. Et si vraiment vous ne pouvez vous passer d’une trempette, filez vers la façade atlantique, le sud ou la Corse, globalement mieux lotis.
Un été placé sous le signe de la prudence donc. En espérant que ce cri d’alarme poussera les autorités à agir enfin. Car on rêve tous d’une baignade sans arrière-pensée, non ?