Vous pensiez offrir de doux rêves à vos enfants avec leurs jouets préférés ? Détrompez-vous. Selon de récentes révélations, un grand nombre de ces compagnons ludiques seraient en réalité de véritables dangers ambulants. Un constat alarmant qui soulève de sérieuses questions sur la sécurité de nos tout-petits.
Plus de 225 000 jouets « à risques » retirés du marché français
C’est un bilan édifiant qu’a dressé la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) dans son rapport annuel. En 2023, plus de 225 000 jouets jugés non-conformes et dangereux ont dû être détruits en France. Une hausse significative par rapport à l’année précédente, où « seulement » 184 000 jouets avaient subi le même sort.
Mais que reproche-t-on exactement à ces jouets incriminés ? D’après les experts de la répression des fraudes, les risques sont multiples et variés :
- Dangers de suffocation avec des petits éléments ou des accès aux rembourrages dans les peluches
- Risques chimiques liés à la présence de substances cancérigènes au-delà des seuils réglementaires
- Risques de strangulation avec des cordons de déguisements trop longs
- Piles trop facilement accessibles pouvant être avalées
Autant de périls qui n’ont rien d’un jeu pour les enfants qui manipulent ces produits au quotidien. Les autorités tirent la sonnette d’alarme et appellent à une vigilance accrue, en particulier sur un canal de distribution.
Le e-commerce, maillon faible de la sécurité ?
Car si les contrôles s’exercent à tous les stades, de la fabrication à la vente au détail, c’est bien sur les places de marché en ligne que les manquements semblent les plus fréquents. Sur un échantillon ciblé de 70 jouets provenant de 13 plateformes de e-commerce, le taux de non-conformité s’envole à 79% et celui de dangerosité atteint 36%. Des « taux préoccupants » pour la DGCCRF.
Si ce taux peut apparaître élevé, c’est le ciblage qui l’explique : les prélèvements ne sont pas réalisés au hasard, mais sur des jouets qui sont les plus suspectés
souligne François Soubry, porte-parole de la DGCCRF
Il n’empêche, difficile de ne pas s’inquiéter quand on sait le poids croissant pris par le commerce électronique dans les achats des Français, y compris pour les cadeaux des enfants. Un nouveau défi pour les autorités de contrôle.
Mieux vaut prévenir que guérir
En 2023, la DGCCRF assure avoir réalisé des contrôles dans plus de 2000 établissements liés au secteur du jouet. Des opérations qui ont donné lieu à pas moins de 407 avertissements, 93 injonctions de mise en conformité et 18 procédures pénales. Autant de mesures coercitives qui témoignent de la volonté des pouvoirs publics de serrer la vis sur les produits dangereux.
Mais au-delà de la répression, c’est bien la prévention qui semble le maître-mot. Les autorités rappellent ainsi quelques conseils de bon sens aux parents et grands-parents tentés de gâter leurs petits :
- Privilégier l’achat de jouets dans des commerces spécialisés
- Vérifier les mentions obligatoires (âge, coordonnées fabricant, avertissements…)
- Lire attentivement les notices d’utilisation et de montage
- Adapter le jouet à l’âge de l’enfant
- Écarter les jouets inadaptés ou abîmés
Des réflexes indispensables pour s’assurer que l’heure du jeu ne vire pas au cauchemar. Car au royaume de l’enfance, la sécurité n’est définitivement pas un jouet.
Pour aller plus loin
Si vous avez un doute sur un jouet que vous possédez, n’hésitez pas à vous renseigner :
- Consulter la liste des rappels de produits sur le site officiel du gouvernement
- Contacter les associations de consommateurs comme l’UFC-Que Choisir
- Signaler un produit dangereux sur la plateforme SignalConso
En matière de sécurité des jouets, mieux vaut être un parent averti qu’un enfant en danger. Alors, avant de foncer tête baissée sur le dernier gadget à la mode, prenez le temps de bien choisir. Le jeu en vaut la chandelle !