Un drame qui aurait pu tourner au cauchemar. Mardi 9 juillet 2024 en fin d’après-midi, un couple de retraités a été violemment agressé en plein cœur du centre-ville d’Alençon, dans l’Orne. Choqué et révolté, le mari, âgé de 89 ans, a choisi de prendre la parole pour dénoncer l’insécurité grandissante qui gangrène les rues de la ville.
Une promenade qui vire au cauchemar
En ce début de soirée estivale, le couple octogénaire décide de s’offrir une petite balade en centre-ville, histoire de profiter de la douceur du soir autour d’un café. Mais alors qu’ils remontent tranquillement la Grande-Rue, un individu visiblement très agité fait irruption sur le trottoir.
« Il insultait toutes les femmes sur son passage » raconte le mari encore sous le choc. « Et d’un coup, sans prévenir, il s’est jeté sur ma femme. Il l’a poussée de toutes ses forces contre la vitrine de l’ancien cinéma. Elle est tombée lourdement sur le trottoir. J’ai vraiment cru qu’il allait la tuer. »
L’intervention salutaire d’un automobiliste
Heureusement, la scène n’a pas échappé à un automobiliste qui passait par là. Voyant ce déchainement de violence contre une personne âgée sans défense, il est immédiatement sorti de son véhicule pour s’interposer.
« Quand il a vu ce type s’en prendre à une dame de cet âge, il lui a mis deux ou trois coups bien sentis pour le calmer. Je ne sais pas ce qui se serait passé s’il n’était pas intervenu. Les choses auraient pu tourner bien plus mal encore. »
témoigne le mari encore très éprouvé
Bilan de l’agression : plusieurs hématomes, des lunettes cassées mais surtout un lourd traumatisme psychologique pour ce couple de retraités qui ne s’attendait certainement pas à vivre pareille mésaventure en allant simplement prendre un café.
Une insécurité grandissante en centre-ville
Pour ce monsieur, cette agression aussi soudaine que violente est révélatrice d’un mal bien plus profond, celui de l’insécurité grandissante dans les artères principales de la ville. « Ça fait plusieurs mois qu’on voit des individus louches traîner en centre-ville, à importuner les passants, les commerçants. Ils sont souvent agressifs, sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue. La police fait ce qu’elle peut, mais on a l’impression qu’ils sont de plus en plus nombreux et qu’on les laisse faire. »
Un sentiment d’abandon et de laisser-aller que l’on retrouve dans les témoignages de nombreux riverains excédés de voir leur ville glisser peu à peu dans une spirale de violences et d’incivilités au quotidien.
Un appel à réagir
« Si on ne fait rien, un jour il y aura un drame. Il est temps que les pouvoirs publics prennent la mesure du problème et agissent avant qu’il ne soit trop tard. On ne peut pas laisser des individus dangereux faire régner la terreur en pleine rue et s’en prendre aux plus faibles » martèle le vieil homme.
Avant de conclure, la voix encore nouée par l’émotion mais déterminé : « Ma femme aurait pu y rester. Elle est encore très choquée. Il ne faut pas attendre qu’il y ait un mort pour réagir. Nos aînés, nos enfants doivent pouvoir se promener dans la rue sans risquer de se faire agresser. C’est un droit fondamental, c’est une question de dignité. »
Une prise de parole courageuse qui met en lumière le calvaire vécu par de nombreux habitants d’Alençon, prisonniers d’un climat d’insécurité grandissant et d’un sentiment d’impunité chez les délinquants de plus en plus prégnant. Un cri d’alarme qu’il est urgent d’entendre avant que l’irréparable ne soit commis et que la peur change définitivement de camp.