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Alain Delon : Ses armes saisies, enquête classée sans suite

72 armes, dont certaines de catégories A et B, ainsi que plus de 3000 munitions, ont été saisies chez Alain Delon en février. L'enquête vient d'être classée sans suite, l'acteur n'ayant pu être auditionné en raison de sa vulnérabilité. Retour sur cette affaire qui met en lumière la passion méconnue du monstre sacré du cinéma pour les armes.

C’est une affaire qui a fait grand bruit en février dernier. Une perquisition au domicile d’Alain Delon à Douchy-Montcorbon, dans le Loiret, a mis au jour un véritable arsenal : pas moins de 72 armes, dont certaines de catégories A et B, ainsi que plus de 3000 munitions. Si la star française a toujours été un grand amateur et collectionneur d’armes, il semble que cette passion ait été menée en toute illégalité pendant de longues années. Mais coup de théâtre ce vendredi : le procureur de la République de Montargis, Jean-Cédric Gaux, vient d’annoncer le classement sans suite de la procédure.

Une décision justifiée par l’état de santé d’Alain Delon

Si cette issue peut surprendre, elle s’explique avant tout par l’impossibilité d’auditionner Alain Delon, aujourd’hui âgé de 88 ans. « Compte tenu de sa vulnérabilité et après avis médical », a précisé le procureur dans un communiqué, il n’a pas été possible d’entendre la star sur les raisons et les circonstances de la détention de cet impressionnant arsenal. Il faut dire que l’état de santé du monstre sacré du cinéma s’est considérablement dégradé ces dernières années, notamment depuis son AVC en 2019.

Une collection d’armes aux origines mystérieuses

L’enquête a néanmoins permis de lever le voile sur l’origine de certaines de ces armes. D’après les auditions des enfants et des employés d’Alain Delon, « ces armes avaient été acquises par Alain Delon qui les détenait depuis de nombreuses années », et « étaient utilisées par les différents membres de la famille, à titre de loisirs, dans le stand de tir de la propriété ». Certaines avaient même été mises aux enchères en 2014, comme sa Winchester de la série « Au nom de la loi ».

Ces armes à feu étaient utilisées par les différents membres de la famille, à titre de loisirs, dans le stand de tir de la propriété.

Jean-Cédric Gaux, procureur de la République de Montargis

Une passion qui n’était un secret pour personne

La passion d’Alain Delon pour les armes n’était en réalité un secret pour personne dans le milieu du cinéma. De nombreux films ont mis en scène l’acteur une arme à la main, de « Le Samouraï » à « Un flic ». Une légende raconte même qu’il dormait avec un revolver chargé sous son oreiller ! Son stand de tir privé à Douchy-Montcorbon était également connu des initiés. Mais le nombre et la puissance des armes retrouvées lors de la perquisition laissent sans voix.

La destruction de l’arsenal ordonnée

Si Alain Delon échappe donc à toute poursuite, le procureur a en revanche ordonné la destruction de l’ensemble des armes et munitions saisies. Une mesure radicale qui vise à empêcher tout risque lié à cet arsenal hors normes. C’est tout un pan de la vie d’Alain Delon, de ses passions les plus intimes, qui part ainsi en fumée. Un crève-cœur sans doute pour ce collectionneur invétéré, mais une décision de bon sens face à l’ampleur de cette collection illégale.

Un crépuscule douloureux pour l’icône du cinéma français

Plus largement, cette affaire illustre le crépuscule difficile que traverse Alain Delon. Affaibli, sous curatelle renforcée depuis avril, il doit affronter les assauts du temps et la guerre fratricide que se livrent ses enfants. Celui qui fut pendant des décennies le flamboyant symbole du cinéma français vit aujourd’hui retranché, loin des regards, dans sa propriété du Loiret. Un repli sur ses passions, ses secrets, son jardin intérieur, dont ces armes étaient sans doute le dernier vestige. Avec leur saisie et leur destruction, c’est un peu de la légende Delon qui s’évapore.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : même désarmé, même vulnérable, Alain Delon reste debout. Car comme il le disait lui-même dans Le Samouraï : « Il est toujours temps de mourir. Et quand son heure est venue, on n’a plus le choix. » Une philosophie de vie qui résonne plus que jamais en cet été 2024, alors que le samouraï affronte, stoïque et digne, les derniers combats de son existence.

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