Dans les quartiers Nord de Marseille, son surnom est sur toutes les lèvres. Ahcène Mabrouk, plus connu sous les pseudonymes de “DSK” ou “Le Gros”, fait régner la loi du silence. Multi-condamné, ce narcotrafiquant notoire vient d’écoper de 11 ans de prison pour son rôle de chef d’un important réseau de stupéfiants. Mais son horizon judiciaire s’assombrit encore : il est maintenant mis en examen dans deux affaires d’assassinat.
Le parcours criminel d’Ahcène “DSK” Mabrouk
À 36 ans, Ahcène Mabrouk a déjà un lourd passé judiciaire. Avec sept condamnations à son casier, “DSK” s’est forgé une solide réputation dans le milieu marseillais. Entre septembre 2018 et juin 2019, il a dirigé d’une main de fer l’un des plus gros points de deal de la cité de La Busserine, dans le 14ème arrondissement. Un rôle pour lequel il vient d’être condamné à 11 ans de réclusion et 100 000 euros d’amende.
Mais cette lourde peine n’est peut-être que le début des ennuis judiciaires pour celui qu’on surnomme aussi “Nounours”. Interpellé en octobre 2021 dans l’archipel colombien de San Andrés, il a été rapatrié en France au printemps dernier. Et c’est maintenant pour deux affaires d’assassinat qu’il est entendu par une juge d’instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille.
La loi du silence dans les quartiers Nord
Si les surnoms d'”Ahcène Mabrouk” sont connus de tous dans les cités marseillaises, rares sont ceux qui osent les prononcer publiquement. Car “DSK” est un homme craint, qui fait régner la terreur sur son territoire. « Il contrôlait tout le trafic de stups à La Busserine », confie un habitant sous couvert d’anonymat. « Personne n’osait le défier, tout le monde savait de quoi il était capable ».
Dans ces quartiers, la loi du silence est la règle. Ceux qui parlent prennent des risques énormes.
Un policier de la BAC Nord
Un constat amer partagé par les forces de l’ordre, qui peinent à récolter des témoignages malgré l’interpellation du caïd. « Dans ces quartiers, la loi du silence est la règle », déplore un policier de la BAC Nord. « Ceux qui parlent prennent des risques énormes ».
Deux affaires d’assassinat sur les bras
C’est justement pour faire tomber cette omerta qu’Ahcène Mabrouk a été placé en garde à vue ce mardi 9 juillet. Les enquêteurs espèrent le faire parler sur son implication présumée dans deux assassinats, pour lesquels il a été mis en examen.
Si les circonstances exactes de ces crimes restent floues, le profil du suspect, lui, colle parfaitement. « Pour ces réseaux, éliminer physiquement la concurrence ou faire taire les “balances” fait partie du business model », explique un enquêteur chevronné. « Et DSK avait les moyens et la réputation pour commanditer ce genre de contrat ».
Une nouvelle étape dans la lutte contre la criminalité organisée
Pour la justice, ces mises en examen sont une victoire importante dans la lutte contre les réseaux mafieux qui gangrènent la cité phocéenne. Elles illustrent la volonté des autorités de s’attaquer aux plus hautes sphères de la criminalité organisée.
« Mettre hors d’état de nuire des individus comme Ahcène Mabrouk envoie un message fort », souligne une source judiciaire. « Cela montre que personne n’est intouchable, quel que soit son niveau d’influence ».
Reste maintenant à transformer l’essai, et à obtenir la condamnation de “DSK” dans ces sordides affaires d’assassinats. Un nouveau défi pour la justice marseillaise, déjà mobilisée sur tous les fronts pour endiguer les violences liées au trafic de drogue. Avec l’espoir qu’un jour, le bruit des balles cesse enfin de résonner dans les cités phocéennes.