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Agriculteurs Britanniques Protestent Contre Nouvelle Taxe Controversée

Vive tension chez les agriculteurs britanniques ! Des milliers manifestent contre une taxe sur la succession des fermes, dénonçant une "trahison" du gouvernement travailliste. Jusqu'où ira leur colère ? Le bras de fer ne fait que commencer…

Des milliers d’agriculteurs britanniques ont manifesté ce mardi dans le centre de Londres, pour dénoncer un projet controversé de taxe sur la succession des fermes annoncé par le gouvernement travailliste. Bravant des conditions météorologiques difficiles, les agriculteurs, venus pour certains en tracteur, ont exprimé leur colère devant Downing Street, accusant le gouvernement de “trahison”.

Selon le président du National Farmers Union (NFU), principal syndicat agricole britannique, en annonçant cette taxe, le gouvernement “a détruit le contrat” qui le liait aux agriculteurs depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a promis que les manifestations “se poursuivraient” aussi longtemps que nécessaire et qu’un vaste mouvement de “lobbying massif” des députés était aussi prévu.

Une exonération fiscale remise en cause

Jusqu’à présent, les exploitations agricoles britanniques pouvaient bénéficier d’une exonération totale des droits de succession, une mesure destinée à faciliter la reprise des fermes. Mais le gouvernement a annoncé fin octobre que cette exemption ne s’appliquerait plus aux exploitations dont la valeur dépasse 1 million de livres sterling (environ 1,2 million d’euros) à partir d’avril 2026.

Ces fermes seront désormais soumises à un taux d’imposition de 20%, soit la moitié du taux habituel des droits de succession. Une mesure qui suscite l’inquiétude et la colère d’une grande partie du monde agricole.

Le gouvernement tente de rassurer

Face à la fronde, le Premier ministre Keir Starmer a tenté de calmer le jeu en assurant lundi comprendre les “inquiétudes” des agriculteurs. Il a affirmé que “la grande majorité des exploitations agricoles” ne seraient pas affectées par cette nouvelle taxe, précisant que le seuil réel à partir duquel ces droits de succession seraient payés pourrait en réalité s’élever à 3 millions de livres (3,6 millions d’euros) grâce à certains abattements fiscaux.

Il a également souligné que pas moins de 5 milliards de livres (6 milliards d’euros) étaient consacrés à l’agriculture dans le budget pour les deux prochaines années. Des arguments qui peinent cependant à convaincre les principaux intéressés.

Une bataille de chiffres

En effet, une véritable bataille de chiffres a lieu autour de cette réforme. Selon le Trésor, les trois quarts des agriculteurs échapperont à cette taxe. Mais la NFU s’appuie elle sur des données du ministère des Affaires rurales, selon lesquelles 66% des entreprises agricoles ont une valeur supérieure à un million de livres.

“Nous avons une énorme méfiance vis-à-vis de ces chiffres, sur lesquels le ministère et le Trésor n’arrivent même pas à s’entendre”, a fustigé Tom Bradshaw, le président de la NFU. “Nos propres données suggèrent que 75% des fermes commerciales, celles qui produisent la nourriture de ce pays, seront dans l’oeil du cyclone”.

Un secteur déjà fragilisé par le Brexit

Cette controverse intervient alors que le monde agricole britannique est déjà fragilisé depuis le Brexit. Sortis de l’Union européenne, les fermiers britanniques ne bénéficient plus des fonds de la politique agricole commune (PAC) et ont souffert de pénuries de main d’œuvre.

Pendant ce temps, de l’autre côté de la Manche, les agriculteurs français sont eux aussi mobilisés depuis lundi, notamment contre la signature par l’UE d’un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, grands producteurs de viande. Un contexte tendu de part et d’autre qui illustre les défis auxquels fait face le monde agricole dans une économie mondialisée.

Ce bras de fer autour de la taxe sur les successions agricoles risque en tout cas de durer. Les agriculteurs britanniques semblent déterminés à défendre ce qu’ils considèrent comme un droit acquis de longue date. Le gouvernement parviendra-t-il à les convaincre du bien-fondé de sa réforme ? Rien n’est moins sûr à ce stade. Cette crise met en lumière les tensions qui peuvent exister entre impératifs budgétaires et préservation d’un secteur stratégique comme l’agriculture.

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