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Agression du maire socialiste de Saint-Brieuc : l’extrême-gauche en question

Le maire PS de Saint-Brieuc agressé à l'arme blanche par un militant antifa. L'homme, aux troubles psy, nie toute abolition du discernement. Une attaque qui interroge sur les dérives de l'extrême-gauche radicale...

Jeudi 26 septembre 2024, vers 9h du matin, une scène d’une violence inouïe s’est déroulée dans le centre-ville de Saint-Brieuc. Hervé Guihard, le maire socialiste de la ville, a été agressé au couteau dans un bar par un militant d’extrême-gauche, proche de la mouvance antifa. Cet événement soulève de nombreuses questions sur la montée des tensions politiques et la radicalisation de certains groupes activistes.

Un militant antifa passe à l’acte

Selon les informations recueillies, l’agresseur présumé, âgé de 45 ans, a frappé l’élu à la tête avec le manche de son couteau, évitant de justesse de le blesser avec la lame. La scène s’est déroulée au Bistrot de la Poste, un établissement de la rue Saint-Gouéno, sous les yeux médusés des clients. L’homme, déjà connu des forces de l’ordre, a dû être maîtrisé par la police à l’aide d’un Taser après une violente altercation.

Le profil de l’assaillant interroge. Décrit comme psychologiquement fragile, il était l’une des parties civiles dans un procès relatif à une attaque contre un festival antifasciste qui s’était tenu la veille à Saint-Brieuc. Lors de l’audience, il aurait exprimé son désir d’être interné en raison de sa détresse personnelle et familiale. Quelques semaines auparavant, il s’était déjà fait remarquer en perturbant un événement culturel.

Le spectre de la violence politique

Cette agression n’est pas sans rappeler d’autres épisodes de violence politique impliquant des militants d’ultragauche. En décembre 2017, Antonin Bernanos, un antifa notoire, avait été condamné à cinq ans de prison dont deux fermes pour l’incendie d’une voiture de police à Paris. Plus récemment, en février 2021, les locaux de Génération Identitaire à Lyon avaient été vandalisés par un groupe se revendiquant de l’antifascisme.

Si la lutte contre l’extrême-droite est un combat nécessaire, on peut s’interroger sur les dérives de certaines franges de l’ultragauche qui n’hésitent pas à recourir à la violence. Comme l’a déclaré le président américain Donald Trump en 2019, faut-il aller jusqu’à classer les “antifas” comme organisation terroriste ? Le débat est ouvert.

Troubles psychiatriques et responsabilité pénale

Un autre enjeu de cette affaire concerne l’état mental de l’agresseur et sa responsabilité pénale. Initialement jugé incompatible avec une garde à vue, l’homme a été hospitalisé en soins psychiatriques après son interpellation. Mais un examen du 1er octobre a estimé qu’il n’était pas atteint d’un trouble ayant aboli son discernement au moment des faits.

Malgré sa fragilité psychologique avérée, il a donc été mis en examen pour “violence sur personne dépositaire de l’autorité publique” avec arme, préméditation et rébellion. L’expert souligne toutefois “une dangerosite comportementale criminelle sérieuse”. Le procès à venir devra déterminer le degré de responsabilité du suspect.

“Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos !” – un slogan antifa

– Slogan scanté par des antifas

Le maire de Saint-Brieuc, cible récurrente

Ironie de l’histoire, Hervé Guihard, le maire PS de Saint-Brieuc, avait déjà été pris à partie par son agresseur par le passé. Durant la campagne des européennes, le militant avait perturbé une réunion publique de Raphaël Glucksmann. Il avait alors traité l’élu de “nazi qui ne soutenait pas les antifas”. Un qualificatif absurde quand on connaît le parcours et les engagements du maire…

M. Guihard n’en est pas à sa première confrontation violente. A la suite de l’attaque, légèrement blessé au visage, il a été conduit à l’hôpital pour observation. Les marques de soutien affluent de toute la classe politique pour dénoncer un acte intolérable. L’enquête devra faire la lumière sur les motivations exactes de l’agresseur.

Une violence politique inquiétante, d’où qu’elle vienne

Au final, cette agression illustre une nouvelle fois les tensions croissantes qui traversent notre société. D’un côté, la menace bien réelle de l’extrême-droite, avec son lot de racisme, de xénophobie et de rejet de l’autre. De l’autre, des groupuscules d’ultragauche qui se radicalisent et basculent dans la violence au nom de l’antifascisme. Entre les deux, des élus de la République pris pour cible.

Il est urgent de trouver les moyens d’apaiser le débat politique. La violence, d’où qu’elle vienne, n’est jamais une solution. Hélas, dans un contexte de crise sociale et identitaire, alors que les partis traditionnels sont fragilisés, les dérives semblent se multiplier. À nous tous, citoyens responsables, de réaffirmer notre attachement à la démocratie et au dialogue respectueux. C’est le seul rempart face à la haine.

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