Un acte d’une violence inouïe s’est produit dimanche matin à la gare de Lyon, à Paris. Aux alentours de 8h30, une conductrice de la SNCF a été sauvagement agressée alors qu’elle effectuait son travail. Cet incident choquant soulève une fois de plus la question de la sécurité du personnel et des usagers dans les transports en commun.
Une agression d’une rare brutalité
Selon des sources proches de l’enquête, la conductrice venait de garer son train de la ligne R en provenance de Montereau quand le drame s’est noué. Alors qu’elle remontait les voitures pour s’assurer qu’aucun passager n’était resté à bord, un individu s’est jeté sur elle, la rouant de coups de poing au visage. Sous la violence de l’assaut, la victime s’est effondrée au sol, le visage en sang.
Alertés, des agents de la Brigade des Réseaux Franciliens (BRF) sont rapidement intervenus et ont pu interpeller le suspect qui tentait de prendre la fuite. Âgé d’une vingtaine d’années, il a été placé en garde à vue. Mais devant son comportement incohérent, il a finalement été admis à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police.
La victime hospitalisée, le syndicat UNSA indigné
Quant à la conductrice, grièvement blessée au visage, elle a été évacuée à l’hôpital Saint-Antoine. Malgré le choc, elle a eu la force de déposer plainte. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour violences sur un agent d’un exploitant de réseau de transport public.
Sur les réseaux sociaux, le syndicat UNSA a vivement réagi, dénonçant « l’inacceptable agression physique d’une jeune conductrice de la ligne R ». « Certains n’ont rien d’autre à faire un dimanche matin que de porter des coups de poing à une femme seule », s’est indigné le syndicat, réclamant des mesures fortes pour assurer la sécurité des cheminots.
L’insécurité, fléau des transports en commun
Cette agression particulièrement violente n’est malheureusement pas un cas isolé. Selon un rapport confidentiel que nous avons pu consulter, les agressions physiques et verbales contre les agents SNCF ont bondi de 24% en 2023 par rapport à l’année précédente. Une hausse alarmante qui témoigne de la dégradation du climat dans les transports en commun.
On ne se sent plus en sécurité. Chaque prise de service est source d’angoisse. On se demande si on va revenir entier à la maison le soir.
Un conducteur de la ligne P sous couvert d’anonymat
Face à cette insécurité grandissante, de nombreux agents réclament un renforcement des effectifs de la police ferroviaire ainsi que la généralisation des caméras-piétons. Des dispositifs jugés indispensables pour prévenir les agressions et faciliter les enquêtes.
Une réponse pénale jugée trop clémente
Mais au-delà des moyens, c’est aussi la réponse pénale qui est pointée du doigt. Trop souvent, déplorent les syndicats, les agresseurs s’en sortent avec de simples rappels à la loi, voire sont déclarés irresponsables. Un sentiment d’impunité qui ne fait qu’encourager la récidive.
Tant qu’il n’y aura pas de sanctions dissuasives, le problème perdurera. Il faut des peines de prison ferme pour les agresseurs de cheminots !
Un délégué syndical SUD-Rail
Les ministères de l’Intérieur et de la Justice, interrogés, assurent être pleinement mobilisés sur cette problématique. De nouvelles circulaires seraient en préparation pour muscler la réponse pénale. Mais en attendant, c’est tout le quotidien des agents et des usagers des transports en commun qui continue d’être affecté par ce climat délétère.
L’agression de dimanche à la gare de Lyon apparaît à cet égard comme un douloureux rappel de l’urgence à agir. Car si rien n’est fait, c’est la continuité même du service public ferroviaire qui pourrait être menacée, mettent en garde les organisations syndicales. Un risque que les pouvoirs publics ne peuvent plus ignorer.