Imaginez une semaine où l’on célèbre à la fois la chute d’un dictateur, où l’on interdit TikTok à toute une génération, où la Fed peut faire trembler les marchés et où le Chili choisit peut-être son destin pour les cinq prochaines années. Du 8 au 16 décembre 2025, le monde retient son souffle. Voici, jour par jour, les moments qui pourraient entrer dans l’histoire.
Une Semaine Sous Haute Tension Géopolitique et Symbolique
Décembre 2025 s’ouvre sur un symbole fort : le premier anniversaire de la chute de Bachar al-Assad en Syrie. Douze mois après la prise de Damas par les rebelles, le pays reste un puzzle instable. Pendant ce temps, l’Europe tente de recoller les morceaux de sa sécurité face à la Russie, l’Australie pose une frontière numérique inédite et les Nobel illuminent Stockholm. Suivons le fil.
Lundi 8 décembre : L’anniversaire qui hante encore Damas
Le 8 décembre 2024, Bachar al-Assad fuyait en hélicoptère. Un an plus tard, la Syrie célèbre – ou pleure – cette journée historique. Les images des foules en liesse dans Alep et Damas restent gravées, mais la reconstruction patine et les tensions communautaires couvent. Ce lundi sera scruté comme un baromètre : la transition tient-elle ou vacille-t-elle ?
À des milliers de kilomètres, Alassane Ouattara prête serment à Yamoussoukro pour un quatrième mandat en Côte d’Ivoire, conforté par une victoire contestée mais massive. En parallèle, Volodymyr Zelensky rencontre à Londres les dirigeants français, allemand et britannique : l’Ukraine veut des garanties de sécurité avant l’hiver.
Autre symbole culturel : le Fort Rouge de Delhi accueille la réunion Unesco sur le patrimoine immatériel. L’Inde, puissance montante, rappelle qu’elle pèse aussi par sa culture millénaire.
Mardi 9 décembre : Babis prend le pouvoir à Prague, la Fed en coulisses
Andrej Babis, milliardaire et figure trumpiste tchèque, est officiellement nommé Premier ministre par le président Petr Pavel. L’Europe centrale bascule un peu plus vers le populisme de droite. À Washington, le comité monétaire de la Fed entame sa réunion décisive : Jerome Powell annoncera-t-il une pause ou une nouvelle baisse des taux ? Les marchés retiennent leur souffle.
En parallèle, la Cour pénale internationale prononce la peine contre le chef milicien soudanais Abd-Al-Rahman. Justice internationale ou justice des vainqueurs ? Le débat continue.
Mercredi 10 décembre : Lumières de Stockholm et choc australien
Le moment le plus noble de l’année : la cérémonie des prix Nobel à Stockholm. Physique, chimie, médecine, littérature, paix… les lauréats 2025 montent sur scène sous les lustres dorés de la Concert Hall. Qui succède à l’impressionnante liste de l’an dernier ?
Le même jour, l’Australie fait trembler la planète numérique : l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 16 ans entre en vigueur. Instagram, TikTok, Snapchat deviennent inaccessibles aux adolescents australiens. Première mondiale qui pourrait faire école… ou provoquer une révolte générationnelle.
Et pendant que Jerome Powell dévoile la décision de la Fed à 19 h 30 GMT, les marchés asiatiques ouvriront déjà sur la nouvelle réalité monétaire.
Jeudi 11 décembre : Salvini face aux juges, grèves et pétrole
À Rome, Matteo Salvini comparaît en appel pour avoir bloqué un navire de migrants en 2019 alors qu’il était ministre de l’Intérieur. L’affaire avait valu à l’Italie une condamnation européenne. Acquittement ou nouvelle sanction ? Le verdict peut peser sur la coalition au pouvoir.
À Lisbonne, première grève générale depuis 2013 contre la réforme du travail. Au même moment, l’Opep publie son rapport mensuel sur le pétrole : les prix du baril restent sous pression avec la montée en puissance des énergies renouvelables.
Vendredi 12 décembre : Meloni reçoit Abbas, grève en Italie
Giorgia Meloni accueille Mahmoud Abbas à Rome. La cheffe du gouvernement italien, souvent perçue comme pro-israélienne, tend la main au président palestinien. Un tournant diplomatique ? Abbas s’exprimera même devant la conférence du parti Fratelli d’Italia. Scène improbable il y a encore deux ans.
En Italie toujours, grève générale contre le budget 2026. Le pays reste fracturé entre le nord industriel et le sud méfiant.
Week-end 13-14 décembre : Commémorations et élections
La Chine commémore officiellement le massacre de Nankin, 88 ans après. Tension maximale avec le Japon, même si Tokyo reste silencieux.
Dimanche, le Chili vote au second tour de la présidentielle. Après une campagne électrique, deux visions s’opposent radicalement : continuité centre-gauche ou rupture libérale-conservatrice. Le résultat pourrait redessiner l’Amérique latine.
Lundi 15 décembre : L’ONU choisit peut-être son futur patron
Au Conseil de sécurité, réunion informelle sur le « leadership pour la paix ». Traduction : on commence à sonder les candidats pour remplacer António Guterres en 2027. Une femme ? Un Africain ? Un Européen de l’Est ? Les tractations souterraines battent leur plein.
Mardi 16 décembre : Rideau sur une semaine folle
Le sommet du flanc oriental de l’UE à Helsinki boucle cette séquence. Face à la Russie, les pays baltes et nordiques veulent des actes, pas seulement des paroles.
En parallèle, le HCR décerne le prix Nansen du réfugié. Toujours un moment d’émotion pure dans un monde qui en manque cruellement.
En une petite semaine, le monde aura commémoré une dictature tombée, interdit les réseaux sociaux à des millions d’ados, récompensé la science, peut-être changé de cap monétaire, choisi un président chilien et posé les jalons de la diplomatie 2026-2030.
Comme chaque année, décembre ne se contente pas de clore l’année : il esquisse déjà la suivante. Et 2025 semble partie pour être explosive.
En résumé : Du 8 au 16 décembre, gardez un œil sur la Syrie, l’Australie, la Fed, Stockholm, Rome et Santiago. Le monde ne prend jamais vraiment de pause en fin d’année. Il accélère.









