À seulement 6 jours du coup d’envoi de son épreuve individuelle de fleuret aux Jeux olympiques de Paris 2024, l’escrimeuse française Ysaora Thibus fait face à un imprévu de taille. L’Agence mondiale antidopage (AMA) vient en effet de faire appel de la décision de ne pas la suspendre suite à un contrôle.
L’AMA sème le doute sur la participation de Thibus
Selon les informations obtenues par l’AFP auprès des avocats d’Ysaora Thibus ce lundi, et confirmant celles du journal L’Équipe, l’AMA a décidé de contester en appel la non-suspension de l’athlète tricolore. Une nouvelle qui vient jeter une ombre sur sa participation à la compétition olympique, prévue ce dimanche 28 juillet au Grand Palais éphémère.
Si l’AMA n’a pour l’heure pas demandé de suspension provisoire dans sa notification d’appel, comme l’a précisé l’avocat de la fleurettiste Me Thierry Chiron, le risque plane néanmoins sur une éventuelle médaille de Thibus. En cas de sanction prononcée ultérieurement par les instances disciplinaires, elle pourrait en effet se voir retirer son résultat obtenu aux Jeux.
Les enjeux pour Thibus et l’escrime française
À 31 ans, Ysaora Thibus visait à Paris une première médaille olympique individuelle, après l’argent décroché par équipes à Rio en 2016. Triple médaillée mondiale en individuel, dont l’argent en 2019, elle fait figure de sérieuse prétendante au podium sur ses terres.
Son éventuelle suspension serait un coup dur pour l’escrime française, qui compte beaucoup sur les épreuves féminines de fleuret pour garnir son tableau des médailles. Outre Thibus, Pauline Ranvier et Solène Butruille peuvent elles aussi viser les sommets. Les fleurettistes tricolores seront également engagées dans le tournoi par équipes le 1er août, où elles tenteront de conserver leur titre acquis à Tokyo.
Un contrôle positif d’Ysaora serait catastrophique pour nous. On croise les doigts pour que l’appel de l’AMA n’aboutisse pas et qu’elle puisse défendre pleinement ses chances.
– Une source au sein de la Fédération française d’escrime
Le point sur les procédures
Si les détails sur la nature de l’infraction reprochée à Ysaora Thibus n’ont pas filtré, l’AMA dispose de la possibilité de faire appel des décisions prises par les fédérations en matière de sanctions antidopage. C’est visiblement l’option choisie dans le dossier de l’escrimeuse française.
La procédure devrait donc suivre son cours pendant les Jeux olympiques, avec le risque de perturber la préparation de Thibus si elle est amenée à s’expliquer. En fonction du calendrier, une décision en appel pourrait intervenir avant ou après son échéance olympique.
- L’AMA a la possibilité de demander une suspension provisoire dans l’attente de l’examen de l’appel. Ce n’est pas le cas pour l’instant concernant Thibus.
- Si l’appel aboutit à une sanction de l’athlète, celle-ci pourrait se voir retirer une éventuelle médaille obtenue aux Jeux, en plus d’écoper d’une suspension.
Dans six jours, Ysaora Thibus entrera en lice au Grand Palais éphémère avec l’ambition d’entrer dans l’histoire de l’escrime française. Malgré le timing délicat, elle tentera de faire abstraction de cette procédure pour se concentrer sur sa quête de l’or. Paris 2024 lui offrira l’occasion de se révéler au grand public et, qui sait, de faire taire les doutes nés de cet imbroglio.
