ActualitésInternational

Afrique du Sud : Cyril Ramaphosa réélu président, un nouveau départ ?

Cyril Ramaphosa, fraîchement réélu président d'Afrique du Sud, fait face à une multitude de défis. Entre crise économique, chômage record et inégalités sociales grandissantes, parviendra-t-il à redresser le pays ? Analyse des enjeux de ce nouveau mandat...

Les élections présidentielles sud-africaines viennent de s’achever avec la réélection de Cyril Ramaphosa. Mais au-delà de ce scrutin, c’est tout un pays qui s’interroge sur son avenir. Entre crise économique persistante, chômage record et inégalités sociales grandissantes, les défis sont immenses pour le président Ramaphosa. Parviendra-t-il, au cours de ce nouveau mandat, à redresser la barre et à offrir un nouveau départ à l’Afrique du Sud ?

Une économie sud-africaine en berne

Premier défi de taille pour Cyril Ramaphosa : relancer l’économie du pays, en proie à une crise structurelle depuis plusieurs années. Avec une croissance atone, une monnaie en chute libre et une dette publique qui s’envole, l’Afrique du Sud peine à retrouver le chemin de la prospérité.

Le secteur minier, pilier traditionnel de l’économie, est particulièrement touché. Grèves à répétition, infrastructures vieillissantes, concurrence internationale féroce… Les mines sud-africaines ne sont plus le fleuron qu’elles étaient. Un symbole fort du marasme ambiant.

Il est impératif de moderniser notre outil de production et de regagner en compétitivité. C’est une question de survie pour notre industrie minière.

– Gwede Mantashe, ministre des Ressources minérales et de l’Énergie

Chômage et inégalités, l’autre fléau sud-africain

Corollaire de cette crise économique, le chômage atteint des sommets en Afrique du Sud, avec près d’un actif sur trois sans emploi. Une situation explosive, qui nourrit frustrations et ressentiments, notamment chez les jeunes des townships. Car derrière ces chiffres se cache une autre réalité : celle des inégalités sociales abyssales qui minent le pays.

  • Plus de 55% des Sud-Africains vivent sous le seuil de pauvreté
  • 10% des ménages les plus riches captent 65% des richesses nationales
  • L’indice de Gini place l’Afrique du Sud parmi les pays les plus inégalitaires au monde

Face à cette bombe à retardement sociale, Cyril Ramaphosa a promis d’agir. Reste à savoir comment, tant les marges de manœuvre budgétaires sont étroites. Une équation économique et sociale à hauts risques pour le président.

Restaurer la confiance, priorité politique du nouveau mandat

Au-delà de l’économie, c’est aussi sur le terrain politique que se joue l’avenir du pays. Miné par les affaires de corruption, rongé par les luttes de clans au sein de l’ANC, le parti au pouvoir, le système politique sud-africain traverse une crise de confiance majeure.

L’ombre de Jacob Zuma, prédécesseur controversé de Ramaphosa, continue de planer. Ses réseaux clientélistes perdurent, ses soutiens restent influents. Assainir la vie politique, rompre avec l’ère Zuma, telles sont les promesses de campagne martelées par Cyril Ramaphosa. Un véritable défi quand on connaît la résistance des caciques de l’ANC, peu enclins à lâcher leurs prébendes.

Le peuple sud-africain attend un sursaut éthique de ses élites, un nouveau contrat moral. L’impunité doit cesser, l’exemplarité doit redevenir la norme.

– Thuli Madonsela, ancienne médiatrice de la République

Restaurer la confiance dans les institutions, assainir la gouvernance, réformer l’ANC… Cyril Ramaphosa joue son crédit politique sur ces enjeux. Car sans rebond de la vie démocratique sud-africaine, pas de nouveau départ économique et social possible. Tout est lié.

Un second mandat décisif pour le destin de l’Afrique du Sud

C’est peu dire que ce second mandat de Cyril Ramaphosa s’annonce crucial pour le pays. L’Afrique du Sud des prochaines années se jouera dans sa capacité à impulser un sursaut national. Économique, bien sûr, avec une relance de la croissance et de l’emploi. Mais aussi politique, avec une refondation éthique des institutions.

Les défis sont immenses, les attentes démesurées. Mais le président Ramaphosa peut compter sur quelques atouts. Son expérience d’homme d’affaires et de négociateur, sa stature internationale, le capital de sympathie dont il dispose encore. Des cartes maîtresses pour réussir son pari : celui de la renaissance sud-africaine.

Une renaissance de la nation “arc-en-ciel”, unie dans sa diversité. Un nouveau départ pour cette jeune démocratie, construct encore fragile né des cendres de l’apartheid. Le second mandat de Cyril Ramaphosa sera celui de tous les possibles. Ou celui des espoirs déçus. L’avenir de l’Afrique du Sud est plus que jamais suspendu aux choix de son président.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.