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Afghanistan : Coupure Télécom Paralyse le Pays

L’Afghanistan est plongé dans le silence numérique : plus d’Internet ni de téléphone. Comment cette coupure paralyse le pays et quelles en sont les raisons ? Lisez pour comprendre...

Imaginez un instant un monde où votre téléphone devient un simple morceau de plastique, incapable de vous connecter à vos proches, à votre travail ou au reste du globe. En Afghanistan, ce cauchemar est devenu réalité. Depuis deux jours, le pays est plongé dans une obscurité numérique sans précédent, avec une coupure totale des réseaux Internet et téléphoniques. Cette situation, orchestrée par les autorités talibanes, bouleverse la vie quotidienne, paralyse l’économie et isole des millions de personnes. Que se passe-t-il réellement dans ce pays où la connectivité, déjà fragile, vient de s’effondrer ?

Une coupure historique sous le régime taliban

Depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021, l’Afghanistan vit sous un régime strict, marqué par des restrictions drastiques conformes à leur vision rigoriste de la loi islamique. Cependant, la décision de couper complètement les réseaux de télécommunications, y compris Internet et la téléphonie mobile, marque un tournant inédit. C’est la première fois qu’une telle mesure est appliquée à l’échelle nationale depuis leur prise de contrôle. Selon des observateurs spécialisés dans la cybersécurité, la connectivité dans le pays est tombée à moins de 1 % de son niveau habituel, un effondrement qui a des répercussions profondes.

Les raisons exactes de cette coupure restent floues, mais un responsable gouvernemental, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a indiqué que la mesure serait maintenue jusqu’à nouvel ordre. Cette décision, qui touche environ 8 000 à 9 000 pylônes de télécommunications, semble avoir été planifiée avec soin, avec une mise hors service progressive des infrastructures. Mais pourquoi les talibans ont-ils choisi de plonger leur pays dans un silence numérique ?

Un impact dévastateur sur la vie quotidienne

Pour les Afghans, cette coupure est bien plus qu’une simple panne technique : c’est une catastrophe qui touche tous les aspects de la vie. Un commerçant de Kaboul, âgé de 42 ans, résume la situation avec amertume : “Sans téléphone ni Internet, nous sommes aveugles.” Les marchés, habituellement animés par les appels et les commandes passées via des applications, se retrouvent à l’arrêt. Les livraisons, les transactions bancaires, et même les interactions sociales dépendent désormais des rares moyens de communication encore disponibles, souvent inexistants.

“C’est comme un jour férié forcé. Tout le monde reste chez soi, et le marché est totalement paralysé.”

Un commerçant afghan

Les citoyens, privés de leurs outils numériques, se retrouvent isolés, incapables de contacter leurs proches ou de poursuivre leurs activités. Un Afghan résidant à Oman témoigne de son angoisse : “Je suis totalement coupé de ma famille à Kaboul. Je ne sais pas ce qui se passe, je suis vraiment inquiet.” Ce sentiment d’isolement est amplifié par l’absence d’alternatives viables, car les infrastructures de télécommunications du pays, déjà limitées, reposent en grande partie sur la fibre optique, désormais hors service.

Une économie au bord de l’asphyxie

Le secteur économique est l’un des plus durement touchés par cette crise. Les services bancaires, les douanes, et même les petites entreprises locales dépendent des réseaux de télécommunications pour fonctionner. Sans accès à Internet, les transactions numériques, qui représentaient une lueur d’espoir pour moderniser l’économie afghane, sont à l’arrêt. Les vols internationaux à destination du pays ont également été annulés, selon les données de suivi du trafic aérien, aggravant l’isolement du pays sur la scène mondiale.

Pour mieux comprendre l’ampleur de la crise, voici les secteurs les plus affectés :

  • Commerce : Les commerçants ne peuvent plus coordonner leurs livraisons ou communiquer avec leurs clients.
  • Banque : Les transactions en ligne, vitales pour les échanges économiques, sont suspendues.
  • Transport : L’annulation des vols internationaux limite les échanges avec l’extérieur.
  • Administration : Les services douaniers et administratifs, dépendants des réseaux numériques, sont paralysés.

Cette situation est d’autant plus dramatique que l’Afghanistan avait investi dans un réseau de fibre optique de plus de 9 350 kilomètres, promu comme une priorité pour sortir le pays de la pauvreté et le connecter au reste du monde. Ce projet, en grande partie hérité des gouvernements précédents, semble aujourd’hui compromis par les décisions des autorités actuelles.

Une restriction progressive et ciblée

La coupure nationale n’est pas arrivée sans signes avant-coureurs. Depuis plusieurs semaines, les connexions Internet étaient devenues lentes et instables dans plusieurs régions du pays. Les autorités talibanes avaient déjà commencé à limiter l’accès à Internet dans certaines provinces, comme Balkh, Badakhshan, Takhar, Kandahar, Helmand, Nangarhar et Uruzgan. Cette restriction progressive a culminé avec la décision de couper totalement les réseaux à l’échelle nationale.

Le porte-parole de la province de Balkh avait justifié ces mesures en septembre, expliquant qu’elles visaient à “prévenir le vice”. Cette déclaration soulève des questions sur les motivations réelles des talibans. Cherchent-ils à contrôler l’information, à limiter l’influence extérieure, ou à renforcer leur emprise sur la population ? La coupure des réseaux de fibre optique, qui transportent à la fois les données Internet et les services téléphoniques, semble indiquer une volonté délibérée de restreindre l’accès à l’information.

Pourquoi une telle décision ?

Les talibans, dirigés par leur chef suprême, ont justifié ces restrictions par leur volonté d’imposer une vision stricte de la morale islamique. En coupant Internet, ils pourraient chercher à limiter l’accès à des contenus qu’ils jugent inappropriés ou contraires à leurs valeurs. Cependant, cette mesure va bien au-delà d’une simple censure. En paralysant les communications, les autorités affectent non seulement la liberté d’expression, mais aussi la capacité des Afghans à subvenir à leurs besoins fondamentaux.

Certains observateurs estiment que cette coupure pourrait également être liée à des préoccupations de sécurité. En limitant les communications, les talibans pourraient chercher à empêcher la coordination d’opposants ou la diffusion d’informations sensibles. Cependant, sans communication officielle claire, les spéculations vont bon train, laissant la population dans l’incertitude.

Un pays déconnecté du monde

L’Afghanistan, déjà isolé sur le plan international en raison de son régime et de ses défis économiques, se retrouve encore plus coupé du reste du globe. Les Afghans vivant à l’étranger, comme cet homme à Oman, expriment leur désarroi face à l’impossibilité de contacter leurs proches. Cette situation renforce le sentiment d’abandon ressenti par de nombreux citoyens, qui dépendaient d’Internet pour maintenir un lien, même ténu, avec le monde extérieur.

Voici un aperçu des conséquences internationales de cette crise :

Aspect Impact
Relations internationales Suspension des vols et rupture des communications officielles.
Diaspora afghane Inquiétude et impossibilité de contacter les proches restés au pays.
Économie mondiale Perturbation des échanges commerciaux avec l’Afghanistan.

En privant le pays de ses moyens de communication, les talibans risquent d’aggraver une situation déjà précaire, éloignant encore davantage l’Afghanistan des opportunités de développement et de coopération internationale.

Quel avenir pour la connectivité en Afghanistan ?

La question qui se pose désormais est de savoir combien de temps cette situation durera. Sans annonce officielle sur la durée de la coupure, les Afghans restent dans l’incertitude. Les infrastructures de télécommunications, bien que limitées, représentaient un espoir pour moderniser le pays et le sortir de l’isolement. Leur mise hors service volontaire soulève des interrogations sur les priorités des autorités talibanes.

Les talibans ont promis de mettre en place des “mesures alternatives” pour répondre aux besoins de connectivité, mais aucune information concrète n’a été fournie. En attendant, les Afghans doivent trouver des moyens de s’adapter à cette nouvelle réalité, où les outils numériques, autrefois omniprésents, sont devenus inaccessibles.

Pour résumer les enjeux majeurs de cette crise :

  • Isolation : Les Afghans sont coupés de leurs proches et du reste du monde.
  • Économie : Les secteurs clés comme le commerce et la banque sont à l’arrêt.
  • Contrôle : Les restrictions numériques renforcent l’emprise des talibans sur l’information.
  • Incertitude : Aucune date de rétablissement des réseaux n’a été communiquée.

En conclusion, cette coupure des télécommunications en Afghanistan marque un tournant dramatique pour un pays déjà confronté à de nombreux défis. Elle révèle les tensions entre le désir de contrôle des autorités talibanes et les besoins fondamentaux d’une population qui aspire à rester connectée. Alors que le pays s’enfonce dans l’obscurité numérique, une question persiste : combien de temps les Afghans devront-ils vivre dans ce silence imposé ?

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