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Affrontements meurtriers entre l’armée tchadienne et Boko Haram

Des affrontements sanglants entre l'armée tchadienne et les jihadistes de Boko Haram ont fait de nombreux morts parmi les militaires. Le président tchadien a lui-même dirigé une opération de riposte face à cette nouvelle attaque meurtrière du groupe terroriste dans la région du lac Tchad.

La région du lac Tchad est une nouvelle fois endeuillée par des affrontements meurtriers entre l’armée tchadienne et les jihadistes de Boko Haram. D’après une annonce faite par le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, plusieurs militaires ont perdu la vie et d’autres ont été blessés lors d’un violent accrochage survenu samedi. Cette attaque s’inscrit dans un contexte de recrudescence des offensives de Boko Haram qui ensanglantent la zone depuis plusieurs mois.

Le président tchadien en première ligne

Face à la gravité de la situation, le chef de l’État tchadien a tenu à s’impliquer personnellement dans la réponse militaire à cette attaque. Mahamat Idriss Déby, qui a accédé au pouvoir en 2021 après la mort de son père Idriss Déby Itno au combat contre des rebelles, s’est rendu dans la province du Lac pour diriger une opération baptisée “Haskanite”. Pendant deux semaines, il a coordonné les manœuvres des forces armées tchadiennes depuis le front, avant de regagner la capitale N’Djamena ce samedi.

C’est quelques heures seulement après le départ du président que l’accrochage a eu lieu, dans l’après-midi de samedi, sur l’île de Karia au nord-ouest de Kaiga-Kindjiria. Selon l’état-major de l’armée tchadienne, les combats ont duré plusieurs heures et “plusieurs éléments terroristes ont été neutralisés”. Mais cette victoire a un goût amer, car elle s’accompagne de lourdes pertes dans les rangs de l’armée.

Un lourd tribut payé par l’armée tchadienne

Si le bilan officiel n’a pas encore été communiqué, de nombreuses informations circulent déjà sur l’ampleur des pertes subies par les forces tchadiennes. Des sources militaires évoquent la mort d’une dizaine d’officiers, dont plusieurs hauts gradés, ainsi que de nombreux blessés. Sur les réseaux sociaux, des pages liées à l’ethnie zaghawa, celle du président Déby, font état du décès d’officiers issus de leur communauté.

Interrogé par l’AFP sous couvert d’anonymat, un officier de l’état-major tchadien a confirmé qu’il y avait eu “plusieurs hauts gradés qui sont tombés” et que “d’autres ont été blessés et évacués”. Ces pertes viennent s’ajouter aux dizaines de militaires tués lors de l’attaque dévastatrice d’une base de l’armée fin octobre, qui avait déjà endeuillé le pays.

Boko Haram, une menace constante

Malgré les efforts de l’armée tchadienne et la mobilisation personnelle du président Déby, le groupe jihadiste Boko Haram continue de semer la terreur et la mort dans la région du lac Tchad. Actif depuis plus d’une décennie, ce mouvement fondamentaliste islamiste s’en prend fréquemment aux populations civiles et aux forces de sécurité des pays riverains du lac.

Pour les soldats tchadiens qui sont en première ligne face à cette menace, le risque est permanent. En mars 2020, une offensive de Boko Haram contre une base militaire avait fait près de 100 morts, le plus lourd bilan pour l’armée tchadienne dans sa lutte contre les jihadistes. Et à chaque nouvelle attaque, ce sont des dizaines de familles qui perdent un père, un fils, un frère.

Je présente mes sincères condoléances aux familles des martyrs tombés en défendant la patrie lors de cet accrochage et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

Mahamat Idriss Déby Itno, Président du Tchad

Un combat de longue haleine

Au-delà de l’hommage rendu par le président Déby aux soldats tombés au combat, c’est toute une nation qui est en deuil. Mais malgré le chagrin et la douleur, l’armée tchadienne reste déterminée à poursuivre sa lutte sans relâche contre Boko Haram et les autres groupes jihadistes qui menacent la sécurité et la stabilité de la région.

Car si les pertes sont lourdes, abandonner le combat serait encore plus dramatique pour les populations civiles qui vivent sous la menace constante des exactions des fondamentalistes. Pour les militaires tchadiens, il s’agit donc de continuer à tenir tête à l’ennemi, avec courage et abnégation, pour défendre leur pays et protéger les innocents.

Un combat difficile et douloureux, qui a déjà coûté la vie à des centaines de soldats, mais un combat nécessaire pour espérer un jour retrouver la paix dans cette région meurtrie par des années de violence. Et dans cette lutte de longue haleine contre le terrorisme jihadiste, le Tchad sait qu’il peut compter sur le soutien de la communauté internationale, qui a tout intérêt à voir Boko Haram et ses semblables défaits et la stabilité revenue autour du lac Tchad.

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