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Affrontements meurtriers en Syrie lors d’une tentative d’arrestation

De violents affrontements ont éclaté en Syrie entre forces de sécurité et partisans armés d'un ex-officier lors d'une opération d'arrestation. Le bilan est lourd des deux côtés. L'homme visé était lié aux crimes de la sinistre prison de Saydnaya...

Un épisode sanglant vient de secouer la Syrie. Selon des sources sécuritaires, de violents affrontements ont éclaté mercredi dans la province de Tartous, dans l’ouest du pays, faisant plusieurs morts dans les rangs des forces de l’ordre mais aussi parmi des hommes armés. Ces derniers tentaient de protéger un ex-responsable du régime de Bachar al-Assad recherché pour son rôle dans les atrocités commises à la prison de Saydnaya.

Une embuscade meurtrière contre les forces de sécurité

L’opération de police qui a mal tourné visait à arrêter Mohammed Kanjo Hassan, ancien directeur de la justice militaire sous la présidence d’Assad. Mais dans le village de Khirbet al-Ma’zah, les forces de sécurité se sont heurtées à une farouche résistance de la part d’habitants et d’hommes en armes, parmi lesquels le frère de l’officier recherché.

Les assaillants ont tendu une embuscade près du village, prenant pour cible un véhicule de patrouille. Résultat : 14 membres des services de sécurité ont été tués et 10 autres blessés dans cet affrontement, qualifié d' »embuscade fourbe » par le nouveau ministre de l’Intérieur Mohammed Abdel Rahman. Trois hommes armés ont également perdu la vie dans ces combats selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des dizaines de personnes ont par ailleurs été arrêtées.

Un responsable lié aux crimes de la prison de Saydnaya

Mohammed Kanjo Hassan, l’homme au cœur de cette opération, est un lourd dossier. Cet ex-officier est accusé par l’OSDH d’être « un des responsables des crimes à la prison de Saydnaya », une geôle tristement célèbre située près de Damas, décrite comme un « abattoir humain » par Amnesty International. Il aurait « prononcé des condamnations à mort et des jugements arbitraires à l’encontre de milliers de prisonniers ».

La prison de Saydnaya est devenue le symbole de la répression brutale exercée par le régime Assad, en particulier depuis le début de la guerre civile en 2011. Des milliers de détenus, entassés dans des conditions atroces, y ont subi tortures et exécutions sommaires. Beaucoup ont été libérés par les rebelles syriens lors de la prise de pouvoir à Damas en décembre dernier.

Un pays meurtri qui peine à tourner la page

Cet affrontement sanglant illustre les immenses défis sécuritaires auxquels la Syrie reste confrontée, même après la chute du régime honni de Bachar al-Assad. Dans certaines régions, les anciens cadres de la dictature peuvent encore compter sur des soutiens armés pour les protéger.

Les nouvelles autorités syriennes ont promis de traduire en justice les responsables des pires exactions commises sous l’ancien régime. Mais cette tâche s’annonce ardue et semée d’embûches comme le démontre ce douloureux épisode. La Syrie devra encore parcourir un long chemin pour panser ses plaies et construire un avenir pacifique, où la loi primera sur les armes.

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