La nuit de jeudi à vendredi a été le théâtre de violents affrontements à Amsterdam en marge de la rencontre de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv. Selon plusieurs sources, des supporters israéliens ont été pris pour cible et agressés à la sortie du stade, dans ce qui est qualifié de « lynchage de masse » par Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Un « lynchage de masse antisémite » dénoncé par le Crif
S’exprimant sur BFMTV, Yonathan Arfi a vivement condamné ces agressions, les qualifiant de « lynchage de masse » et « d’agression systématique sur des supporters israéliens ». Selon lui, il s’agit de « l’antisémitisme le plus crasse » et les supporters visés l’ont été « non pas seulement au nom du conflit qui se passe à Gaza mais aussi parce qu’ils sont juifs ».
Le Crif dénonce un dispositif de sécurité insuffisant et parle de scènes rappelant « la Russie des années 1890 ou l’Allemagne des années 1930 ». Des personnes auraient été blessées et d’autres seraient portées disparues suite à ces violences.
Les autorités néerlandaises réagissent
Face à ces événements, les autorités néerlandaises ont fermement condamné ces « attaques antisémites ». Une enquête est en cours pour identifier et arrêter les auteurs de ces agressions. Le pays s’engage à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de la communauté juive.
Le Centre Simon-Wiesenthal a également réagi, exigeant une protection immédiate de tous les lieux fréquentés par la communauté juive à Amsterdam. L’organisation parle d’un véritable « pogrom » rappelant les heures sombres de l’Histoire.
Inquiétudes avant France-Israël au Stade de France
Ces violences interviennent à quelques jours d’un match amical France-Israël prévu au Stade de France. Yonathan Arfi se dit « inquiet » mais favorable au maintien de la rencontre, estimant qu’une annulation enverrait un mauvais symbole. Il appelle en revanche à un important dispositif de sécurité dans et autour du stade.
« Si nous délocalisions ce match, si nous l’annulions en France, quel symbole ce serait ? […] Je crois qu’il faut au contraire tenir ce match, mettre les moyens de sécurité nécessaires sur place » mais aussi « dans les rues de Paris »
Yonathan Arfi, président du Crif
Le président du Crif s’inquiète également de la banalisation du slogan “Free Palestine”, devenu selon lui « un cri de ralliement haineux, pour justifier des violences inacceptables ». Il y voit « un immense défi lancé à l’Europe ».
Une enquête en cours, des mesures attendues
Si les circonstances exactes des affrontements restent à éclaircir, ces événements soulèvent de vives inquiétudes quant à la sécurité des supporters israéliens et de la communauté juive en général. Les regards sont désormais tournés vers les autorités néerlandaises et françaises pour prendre les mesures qui s’imposent.
Au-delà de l’enquête en cours pour retrouver les auteurs de ces violences, c’est un véritable plan d’action qui est attendu pour prévenir de tels débordements à l’avenir. Sécurisation des abords des stades, lutte contre l’antisémitisme, dialogue entre communautés… Les chantiers sont nombreux pour que le sport ne soit plus le théâtre de telles exactions.
Car c’est bien la haine de l’autre, sur fond de conflit au Proche-Orient, qui semble avoir pris le dessus sur l’esprit sportif lors de cette sombre soirée amstellodamoise. Un triste constat qui appelle une réponse ferme de nos sociétés, pour que les stades restent des lieux de partage et de fraternité.