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Affolement des Bourses : les vraies raisons d’un mini-krach

Le Nikkei s'est effondré de 12% en une seule séance, un mouvement d'une ampleur inédite depuis le "Black Monday". Les places financières du monde entier ont tremblé suite à ce krach express. Quelles sont les raisons derrière cette panique soudaine ?

Un séisme d’une rare violence a secoué les marchés financiers lundi, faisant trembler les Bourses du monde entier. L’épicentre de ce mini-krach express ? Tokyo, où l’indice Nikkei a plongé de 12,4% en une seule séance, un effondrement d’une brutalité inédite depuis le tristement célèbre “Black Monday” d’octobre 1987. Mais quelles sont les raisons profondes derrière cette panique soudaine qui s’est propagée comme une traînée de poudre ?

Un cocktail explosif de facteurs anxiogènes

Si l’affolement des marchés financiers peut sembler surprenant au premier abord, il résulte en réalité d’une combinaison de plusieurs éléments qui ont fait monter la pression ces dernières semaines :

  • La résurgence de l’inflation un peu partout dans le monde, alimentant les craintes d’un resserrement monétaire plus rapide que prévu.
  • Les inquiétudes persistantes autour de la reprise économique post-Covid, fragilisée par les pénuries et les problèmes d’approvisionnement.
  • La crise de l’immobilier en Chine, symbolisée par les déboires du géant Evergrande, qui fait peser un risque systémique.
  • Les tensions géopolitiques, notamment entre les États-Unis et la Chine, qui ravive le spectre d’une guerre commerciale.

Autant d’épées de Damoclès qui planaient au-dessus des indices boursiers, prêts à dégringoler au moindre soubresaut. Et c’est le Japon, en proie à une forte volatilité ces derniers temps, qui a finalement craqué le premier.

Tokyo, épicentre de la secousse

La Bourse de Tokyo s’est effondrée lundi, perdant 12 % en une séance, plus que le « Black Monday » d’octobre 1987.

Un chiffre qui donne le tournis et témoigne de la soudaineté et de la brutalité de ce krach express. Les images de traders abattus et d’écrans rouges sang ont fait le tour du monde, donnant le ton d’une journée cauchemardesque pour les marchés financiers.

Car tel un jeu de dominos, l’effondrement boursier initié au Japon s’est rapidement propagé aux autres places asiatiques :

  • Taïwan a perdu 8,4%, sa plus forte chute depuis 1967
  • La Corée du Sud a chuté de 8,8%, du jamais vu depuis 2008
  • La Chine, bien que plus épargnée, n’est pas restée à l’abri

Preuve de l’interconnexion des économies et des marchés dans un monde globalisé, où le battement d’aile d’un papillon – ou plutôt d’un indice – peut provoquer une tempête à l’autre bout de la planète.

Un vent de panique sur les marchés mondiaux

Après l’Asie, c’est l’Europe qui a ouvert dans le rouge vif, prise dans le tourbillon de la crise financière express :

En Europe, les Bourses ont toutes ouvert dans le rouge, dans un climat de grande fébrilité. L’indice Vix, surnommé « l’indice de la peur », était au plus haut depuis le début de la pandémie de Covid-19, plus encore que lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Un cocktail d’incertitude et de stress qui a aussi contaminé Wall Street, confirmant la tendance globale et nourrissant un peu plus l’angoisse des investisseurs.

Car si l’effondrement des cours peut sembler spectaculaire et ponctuel, il est révélateur de fragilités plus profondes et durables. Les grandes banques centrales se montrent moins accommodantes, les valorisations déconnectent parfois de la réalité des entreprises, les risques géopolitiques et économiques s’accumulent… Autant de signaux qui incitent à la prudence, voire à la défiance.

Quelle suite pour les marchés ?

Après un tel séisme, difficile de prédire l’évolution des indices boursiers dans les jours et semaines à venir. Une chose est sûre : les investisseurs vont scruter avec une attention accrue les prochains indicateurs économiques et autres déclarations des banquiers centraux. Chaque signal sera passé au crible, chaque frémissement sur les marchés décortiqué, par peur de revivre pareille secousse.

À court terme, un rebond technique n’est pas à exclure après une telle débâcle. Mais le soufflé de la reprise post-pandémie semble quoi qu’il en soit partiellement retombé, et l’euphorie de 2021 loin, très loin derrière nous. La volatilité devrait rester de mise dans un contexte incertain, obligeant à naviguer à vue.

En attendant, les marchés retiennent leur souffle. Et espèrent secrètement que ce lundi noir n’était qu’un cauchemar passager, un mauvais souvenir appelé vite à s’estomper. Tout en guettant fébrilement le prochain indice qui flanchera. Car ils le savent : en matière de Bourse, l’histoire a souvent tendance à bégayer.

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