En pleine campagne pour les élections européennes, les affiches du Rassemblement National ont été la cible de dégradations répétées sur les panneaux officiels dans différents quartiers de Nice. Excédé par cette situation, le responsable local du parti, Benoît Kandel, a décidé d’interpeller la mairie et la préfecture des Alpes-Maritimes pour réclamer une surveillance active grâce aux nombreuses caméras de vidéoprotection de la ville.
Des affiches vandalisées à répétition
Depuis le 27 mai, le constat est sans appel : de nombreuses affiches à l’effigie de Jordan Bardella, tête de liste du RN pour ce scrutin, ont été déchirées ou carrément arrachées des panneaux électoraux niçois. Un phénomène malheureusement fréquent en période de campagne, mais qui semble cibler particulièrement le parti de Marine Le Pen dans la capitale azuréenne.
Face à ces actes qu’il juge “constitutifs d’une infraction”, Benoît Kandel a choisi de réagir en adressant un courrier au maire de Nice Christian Estrosi, ainsi qu’au préfet du département. Il y rappelle le rôle important que doit jouer l’édile dans le bon déroulement des opérations électorales sur sa commune.
Solliciter la vidéosurveillance urbaine
Mais le militant RN va plus loin, en demandant explicitement que le vaste réseau de caméras de vidéoprotection déployé à Nice soit mis à contribution pour “assurer une surveillance active des panneaux”. Une requête qui peut surprendre, le parti ayant souvent critiqué par le passé l’usage jugé excessif de ces dispositifs de surveillance.
Benoît Kandel en appelle même à des “interpellations en flagrant délit par la police municipale pour peu que des instructions soient données en ce sens”. Il s’étonne par ailleurs de constater que les affiches de Valérie Hayer (liste LREM) demeurent intactes aux côtés de celles, dégradées, de Jordan Bardella. Une situation qui le pousse à brandir la menace d’une saisine de la justice.
Enjeux électoraux et stratégie politique
Au-delà de la dénonciation légitime d’actes délictueux, cette démarche du RN s’inscrit clairement dans un contexte politique tendu. À Nice comme ailleurs, la campagne des européennes voit s’affronter durement les différentes listes en présence, et tout particulièrement celle du Rassemblement National, donnée en tête dans les sondages, et celle de la majorité présidentielle.
En interpellant le maire de Nice, Benoît Kandel cherche à mettre Christian Estrosi face à ses responsabilités, tout en soulignant les supposées inégalités de traitement dont serait victime son parti. Une manière habile de se poser en victime et de mobiliser ses sympathisants, à quelques jours d’un scrutin crucial pour le RN et pour Marine Le Pen.
Reste à savoir si la mairie de Nice donnera suite à cette demande pour le moins inhabituelle, et comment la préfecture réagira à son tour. Une chose est sûre, cet épisode illustre une nouvelle fois la tension extrême qui caractérise cette campagne des européennes, et la détermination du Rassemblement National à ne rien laisser passer dans la dernière ligne droite.