C’est désormais officiel : Pascal Affi N’Guessan, figure de proue de l’opposition ivoirienne, briguera la magistrature suprême lors de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025. Réuni en congrès ce samedi à Yamoussoukro, son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), l’a en effet désigné candidat à une très large majorité.
Un opposant historique en quête de rupture
Ancien Premier ministre sous Laurent Gbagbo entre 2000 et 2003, Pascal Affi N’Guessan n’en est pas à son coup d’essai. Déjà candidat malheureux en 2015, il s’était à nouveau présenté en 2020, s’opposant alors au troisième mandat controversé d’Alassane Ouattara. Un scrutin marqué par des tensions et des violences qui avaient fait 85 morts.
Brièvement arrêté à l’époque pour avoir tenté de mettre en place un « pouvoir parallèle », l’opposant assure aujourd’hui vouloir incarner « un projet de rupture ». Parmi ses propositions phares : l’instauration d’une quatrième république, la suppression du Sénat ou encore l’interdiction du cumul des mandats.
Une candidature sous le signe du rassemblement ?
Malgré un accord de partenariat signé l’an dernier avec le parti au pouvoir en vue des élections locales, Pascal Affi N’Guessan assure que « rien n’est exclu » pour la présidentielle à venir. « Aucune alliance n’est exclue », a-t-il ainsi déclaré, se disant notamment ouvert à un rapprochement avec les autres forces d’opposition.
Un appel du pied qui intervient alors que la bataille pour 2025 se précise peu à peu. Outre l’ancien ministre Jean-Louis Billon, qui a déjà annoncé sa candidature, plusieurs autres ténors de l’opposition fourbissent leurs armes à l’image de Charles Blé Goudé. Quant au président sortant Alassane Ouattara, il entretient toujours le mystère sur ses intentions.
L’ombre d’une nouvelle crise ?
Dans ce contexte, Pascal Affi N’Guessan se veut clair : pour lui, le chef de l’État doit renoncer à briguer un quatrième mandat. « Il faut qu’il renonce pour ne pas plonger notre pays dans une autre crise », a-t-il ainsi martelé devant les militants du FPI. Avant d’ajouter, sans détour : « Pour lui est venu le temps de la retraite ».
Des propos qui résonnent avec d’autant plus de force que la Côte d’Ivoire peine encore à cicatriser les plaies des derniers scrutins. Un constat qui pousse certains observateurs à craindre une nouvelle poussée de fièvre à l’approche de 2025. D’autant que le processus électoral connaît déjà quelques accrocs, à l’image de la révision des listes électorales qui vient d’être prolongée faute d’inscriptions suffisantes.
2025, l’élection de tous les enjeux
À trois ans du scrutin, une chose est sûre : la présidentielle ivoirienne sera scrutée avec la plus grande attention, tant elle cristallise les espoirs et les inquiétudes. Pour Pascal Affi N’Guessan, elle doit être l’occasion d’écrire une nouvelle page de l’histoire du pays. Reste à savoir s’il parviendra à convaincre et à rassembler autour de son « projet de rupture ».
Une chose est sûre, cette élection s’annonce d’ores et déjà comme un rendez-vous crucial pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Face aux défis qui s’amoncellent, le pays aura plus que jamais besoin d’un scrutin apaisé et rassembleur. Un défi de taille pour tous les prétendants à la magistrature suprême, Pascal Affi N’Guessan en tête.