Rebondissement dans l’affaire Pierre Palmade. Le célèbre humoriste vient d’être condamné ce mercredi par le tribunal correctionnel de Melun à 5 ans de prison, dont 2 ans ferme, pour blessures involontaires aggravées suite au grave accident qu’il a provoqué en février 2023 sous l’emprise de la drogue. Une peine conforme aux réquisitions du ministère public, qui n’a pas manqué de fustiger le traitement médiatique de l’affaire.
Retour sur les faits
Le 10 février 2023, sur une route de Seine-et-Marne, la voiture de Pierre Palmade percute de plein fouet un autre véhicule venant en sens inverse. Le bilan est lourd : la femme enceinte perd son bébé, son beau-frère et son fils de 6 ans sont gravement blessés. Les analyses toxicologiques révèlent que l’humoriste conduisait sous l’emprise de cocaïne et de médicaments de substitution. Il est mis en examen pour homicide et blessures involontaires.
Une sortie polémique en boîte de nuit
Quelques mois après le drame, alors qu’il est assigné à résidence dans un hôpital avec un bracelet électronique, Pierre Palmade est aperçu dans une boîte de nuit bordelaise. Une sortie nocturne autorisée par la justice mais qui fait polémique, suscitant l’indignation des victimes et d’une partie de l’opinion. Un « faux pas » rapidement relayé et amplifié par les médias et les réseaux sociaux.
La procureure dénonce la « médiatisation outrancière »
Lors de son réquisitoire, la procureure de la République Marie-Denise Pichonnier est revenue sur cet épisode. Elle a vivement critiqué « la médiatisation outrancière de ces faits », estimant que « le moindre faux pas de monsieur Pierre Palmade sera relayé dans les réseaux et les médias ». Une mise en garde alors que l’humoriste a selon elle « exprimé ses remords très rapidement » et fait preuve d’une « reconnaissance des faits » dès le début de l’enquête.
Le tribunal devra juger cette affaire en faisant abstraction de tout le bruit médiatique qui l’entoure
Marie-Denise Pichonnier, procureure de la République
Une peine aménageable
Sur les 5 ans d’emprisonnement prononcés, 3 ans sont assortis d’un sursis probatoire renforcé pendant 4 ans, avec obligation de soins et de travail. Les 2 ans ferme pourront être aménagés, laissant entrevoir une détention à domicile sous surveillance électronique. Une peine clémente pour les victimes et leurs proches, qui espéraient une sanction plus sévère et s’agacent de voir l’humoriste « s’acheter une conduite », selon les mots de leur avocat.
Une décision attendue pour les autres protagonistes
La décision était également très attendue concernant les deux passagers qui accompagnaient Pierre Palmade le soir du drame. Ces derniers ont été condamnés pour non-assistance à personne en danger : un an de prison ferme et cinq ans d’interdiction du territoire pour l’un, un an avec sursis pour l’autre. Le troisième passager, poursuivi pour trafic de drogue, a écopé de 3 mois avec sursis.
Une affaire hors normes
Depuis le début, l’affaire Palmade a pris une dimension hors norme, suscitant de vives polémiques sur fond de consommation de drogues, de mœurs supposées dépravées et d’homophobie latente. Son traitement médiatique questionne sur les limites du droit à l’information et au respect de la vie privée, y compris pour les personnalités publiques. Une affaire symptomatique d’une époque avide de buzz et de mise en scène de l’intime.
Et maintenant ?
La condamnation de Pierre Palmade marque une étape importante mais pas un point final. L’humoriste a désormais 10 jours pour faire appel de cette décision. Ses avocats pourraient plaider un état de santé incompatible avec la détention et une volonté de repentance sincère. Reste à savoir si la cour d’appel se montrera sensible à ces arguments ou si elle alourdira la peine comme le réclament les parties civiles. Une chose est sûre : cette affaire continuera de défrayer la chronique pendant de longs mois encore.