L’affaire des rugbymen français Oscar Jégou et Hugo Auradou, mis en examen pour viol aggravé en Argentine, continue de défrayer la chronique. Me Antoine Vey, l’avocat des deux joueurs, a récemment fait le point sur l’avancée de l’enquête dans une interview accordée au Parisien. Selon lui, ses clients ne devraient pas être entendus par la justice avant “plusieurs semaines ou plusieurs mois”.
Une procédure judiciaire longue et minutieuse
Actuellement placés en résidence surveillée en Argentine dans l’attente de la suite de la procédure, Oscar Jégou et Hugo Auradou n’ont pas encore eu l’occasion de s’exprimer devant les juges sur les faits qui leur sont reprochés. Et cela ne devrait pas arriver de sitôt selon Me Vey, qui explique que les magistrats veulent d’abord “recueillir un maximum d’éléments” avant de procéder aux auditions.
“Ils parleront quand les juges estimeront que les éléments ont été suffisamment discutés et qu’ils voudront confronter les joueurs à ces éléments”, précise l’avocat. Un délai qui pourrait donc s’étaler sur “plusieurs semaines ou plusieurs mois” le temps que l’instruction progresse et que toutes les analyses soient effectuées.
La question de la consommation d’alcool
Parmi les points clés de l’enquête figure la question de la consommation d’alcool des deux rugbymen le soir des faits présumés. Des expertises ont été menées pour tenter de déterminer leur taux d’alcoolémie mais elles se sont révélées peu concluantes selon Me Vey, car réalisées “longtemps après la prise d’alcool”.
Ils sortaient de soirée, ils avaient bu de l’alcool, mais pas du tout au point de perdre leur discernement ou de ne pas se souvenir de ce qu’il s’était passé.
– Me Antoine Vey, avocat d’Oscar Jégou et Hugo Auradou
L’avocat assure que ses clients ont eu “l’honnêteté de dire qu’ils avaient consommé de l’alcool” mais réfute l’idée qu’ils aient pu perdre le contrôle. Il pointe également du doigt les “témoignages discordants” sur le sujet, certains évoquant des joueurs “bien éméchés” tandis que d’autres assurent qu’ils s’amusaient simplement “comme des gens qui font la fête”.
Des “preuves très importantes de leur innocence” ?
Malgré la gravité des accusations, Me Antoine Vey se veut confiant et évoque même des “preuves très importantes de l’innocence” de ses clients qui seraient apparues au fil de l’enquête. Des éléments qui permettront selon lui de faire toute la lumière sur cette affaire et de laver l’honneur des deux sportifs.
Rappelons qu’Oscar Jégou et Hugo Auradou, respectivement âgés de 23 et 21 ans, ont été mis en examen et écroués en Argentine le 16 juillet dernier. Ils sont accusés d’avoir commis un viol aggravé en réunion sur une jeune femme à la sortie d’une boîte de nuit de Mendoza. Des accusations qu’ils contestent fermement.
Leur placement en résidence surveillée a été décidé après plusieurs jours de détention. Une “petite victoire” pour la défense, même si les conditions de cette libération conditionnelle sont “très strictes” selon Me Vey. Les deux hommes ont notamment l’interdiction de quitter le territoire argentin et de prendre contact avec la plaignante.
La suite de la procédure s’annonce longue et complexe, avec de nombreux éléments à analyser et des versions qui s’opposent. Il faudra sans doute encore de longs mois avant que toute la vérité n’éclate dans ce dossier sensible, qui ébranle le monde du rugby français. En attendant, Oscar Jégou et Hugo Auradou restent présumés innocents.