Un scandale médical d’une ampleur sans précédent secoue actuellement le monde de la santé en France. Au cœur de la tempête : Frédéric Péchier, un anesthésiste de Besançon accusé d’avoir délibérément empoisonné pas moins de 30 patients, causant la mort de 12 d’entre eux. Alors que la justice vient de le renvoyer aux assises, l’ex-praticien a décidé, par la voix de son avocat, de ne pas faire appel de cette décision. Retour sur une affaire hors norme qui soulève de nombreuses questions.
Un anesthésiste au-dessus de tout soupçon ?
Jusqu’en 2017, Frédéric Péchier exerçait son métier d’anesthésiste dans deux cliniques privées de Besançon. Réputé pour ses compétences et son sang-froid, il était considéré comme un élément clé des équipes médicales. Mais derrière cette façade irréprochable se cachait, selon l’accusation, un secret bien plus sombre.
Car Frédéric Péchier est soupçonné d’avoir sciemment contaminé les poches de perfusion de certains patients, provoquant chez eux de graves complications, allant jusqu’à l’arrêt cardiaque. Son mobile ? Faire ensuite la démonstration de ses talents de réanimateur, mais aussi nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit.
Des actes prémédités ?
C’est en 2017 que l’affaire a éclaté au grand jour, lorsqu’une anesthésiste d’une des cliniques a donné l’alerte après plusieurs arrêts cardiaques inexpliqués survenus pendant des interventions. Une enquête a alors été ouverte, visant rapidement Frédéric Péchier.
Ce dossier est sans précédent dans les annales de la justice française.
– Étienne Manteaux, procureur de la République de Besançon
Au fil des investigations, les soupçons se sont renforcés. Selon les enquêteurs, l’anesthésiste aurait agi de manière préméditée, ciblant délibérément certains patients et certains confrères. Une hypothèse accablante, mais que Frédéric Péchier n’a jamais cessé de réfuter.
Un combat pour prouver son innocence
Mis en examen, puis placé sous contrôle judiciaire en 2017, Frédéric Péchier clame depuis le début son innocence. Pour son avocat, Me Randall Schwerdorffer, l’instruction a été menée à charge, partant du principe que son client était coupable.
Depuis le début, on a une instruction à charge.
– Me Randall Schwerdorffer, avocat de Frédéric Péchier
Alors que l’ex-anesthésiste vient d’être renvoyé devant les assises pour répondre de ces empoisonnements présumés, il a décidé de ne pas faire appel. Une décision motivée, selon son conseil, par la volonté d’aller rapidement au procès pour se défendre publiquement.
Un procès très attendu
Les familles des victimes, elles, attendent ce procès avec impatience. Pour Me Frédéric Berna, avocat de parties civiles, ce sera l’occasion d’entendre enfin les explications de Frédéric Péchier et de confronter les éléments de l’enquête.
Un procès hors norme, à la mesure du séisme provoqué par cette affaire dans le monde médical et au-delà. Car au-delà du cas individuel de Frédéric Péchier, c’est aussi la question de la sécurité des patients et de la confiance envers le personnel soignant qui sera au cœur des débats.
En attendant l’ouverture des assises, l’ex-anesthésiste reste présumé innocent. Mais il sait déjà que le chemin sera long pour tenter de laver son honneur et son intégrité professionnelle, et faire reconnaître cette innocence qu’il affirme avec constance depuis maintenant 6 ans.