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Affaire du Calypso : Un procès révèle la cruauté d’un videur sans empathie

L'affaire du Calypso, où un jeune homme de 19 ans est décédé suite aux coups d'un videur, révèle lors du procès le profil glaçant de l'accusé. Une tragédie qui soulève des questions sur la sécurité en boîte de nuit et la prise en charge des victimes. Le verdict tant attendu par la famille endeuillée est tombé, mais...

C’est une affaire qui a secoué la ville de Beauvais et bien au-delà. Le procès d’Azelarab A., accusé de violences ayant entraîné la mort du jeune Arnaud Lepage en 2011, s’est ouvert ce lundi devant les assises de l’Oise. Un procès attendu depuis plus de dix ans par la famille de la victime, venue en quête de vérité et de justice.

Une soirée qui tourne au drame

Le 23 septembre 2011, Arnaud Lepage, 19 ans, passe la soirée en compagnie d’amis au Calypso, une discothèque de Beauvais. Mais ce qui devait être un moment de fête et d’insouciance vire au cauchemar. Selon l’accusation, le jeune homme aurait été violemment frappé par Azelarab A., 33 ans, videur de l’établissement. Rentré au foyer où il réside, Arnaud est retrouvé sans vie par un ami au petit matin. Les médecins constateront un traumatisme crânien ayant provoqué une hémorragie interne fatale.

Un suspect au profil inquiétant

Très vite, les soupçons se portent sur Azelarab A., connu de la justice. Placé en garde à vue puis mis en examen, il est écroué le 26 septembre. Mais après deux mois de détention provisoire, il est libéré pour raisons de santé et placé sous contrôle judiciaire, un régime qu’il ne respectera pas. Lors des audiences, les experts dressent de lui le portrait d’un homme “sans empathie“, “centré sur lui-même” et adepte de la “victimisation“. Des traits de personnalité qui font froid dans le dos.

Notre sort c’est ça, on est là, on pleure tous les jours, mais il n’y a personne, on nous ignore. Les victimes, on ne s’en occupe pas. Si c’est la justice française…

Alain Lejeune, grand-père d’Arnaud

Une famille meurtrie en quête de justice

Pour les grands-parents d’Arnaud, Alain et Raymonde Lejeune, cette épreuve est un déchirement sans fin. Leur petit-fils était leur unique descendant, leur rayon de soleil. Sa disparition les laisse inconsolables et révoltés face à l’attitude de l’accusé, qualifiée d'”indifférente“. A l’audience, Azelarab A. ira jusqu’à invoquer ses “origines étrangères” pour justifier les accusations dont il fait l’objet. Un argument qui ne convainc personne.

Un verdict tombé en pleine nuit

Après quatre heures de délibéré, le verdict final est tombé dans la nuit du 27 au 28 septembre. La cour a reconnu Azelarab A. coupable de violences volontaires ayant entraîné la mort de la victime et de non-assistance à personne en danger. Il écope de 5 ans de prison, dont 4 avec sursis. Il devra purger sa peine de prison ferme sous bracelet électronique et indemniser les proches d’Arnaud.

Au terme de ce procès éprouvant, les questions restent nombreuses. Comment un tel déchaînement de violence a-t-il pu se produire entre les murs d’un établissement censé assurer la sécurité de ses clients ? Quelles mesures prendre pour que ce type de drame ne se reproduise plus ? Si la décision de justice apporte un début de réponse, elle ne suffira pas à apaiser la douleur d’une famille brisée, condamnée à vivre avec l’absence d’un être cher. Une affaire tragique qui en dit long sur les dérives de notre société.

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