ActualitésSociété

Affaire Chahinez Daoud : Un Terrible Assassinat Enfin Jugé

Chahinez Daoud, assassinée par son ex-conjoint en 2021. Malgré l'appel de Mounir Boutaa, la justice le renvoie aux Assises pour "assassinat". Les avocats des parties s'expriment sur cette décision très attendue...

C’est une décision très attendue qui vient de tomber dans l’affaire Chahinez Daoud, cette mère de famille sauvagement assassinée par son ex-compagnon en mai 2021 à Mérignac. Malgré l’appel interjeté par Mounir Boutaa, qui contestait la préméditation de son acte, la chambre de l’instruction a tranché : il sera bel et bien jugé pour “assassinat” devant la cour d’assises de la Gironde.

Retour sur un féminicide qui a bouleversé la France

Le 4 mai 2021, Chahinez Daoud, 31 ans, est abattue de plusieurs balles puis brûlée vive par son ex-conjoint Mounir Boutaa, 44 ans, dans la rue, à quelques mètres de la maison où elle vivait avec leurs trois enfants à Mérignac, près de Bordeaux. Un crime d’une rare violence, qui met en lumière les défaillances de tout un système dans la protection des femmes victimes de violences conjugales.

Car Chahinez Daoud avait déposé plusieurs plaintes contre son ex-compagnon, déjà condamné pour violences conjugales. Mais malgré le bracelet électronique qu’il portait, il avait réussi à s’approcher d’elle pour commettre l’irréparable ce jour-là, avant de prendre la fuite. Rattrapé, il a toujours nié avoir prémédité son geste.

La préméditation au cœur des débats

C’est justement sur la question de la préméditation que Mounir Boutaa avait fait appel de sa mise en accusation devant les assises. Mais pour la chambre de l’instruction, les faits sont clairs : il sera jugé pour “assassinat”, et non pour “meurtre”, qualification qu’il espérait.

Cette question de la préméditation sera à nouveau contestée durant le procès. Mounir Boutaa n’est pas encore coupable.

– Me Anaïs Divot, avocate de Mounir Boutaa

Du côté des parties civiles en revanche, on se félicite de cette décision, qui “reprend par exemple les premières déclarations de Mounir Boutaa en garde à vue qui avait déclaré avoir “accompli sa mission””, souligne Me Julien Plouton, avocat de la famille de Chahinez.

Un procès très attendu

Plus de deux ans après les faits, et alors que la date du procès n’est pas encore connue, les parents de Chahinez Daoud, parties civiles, attendent ce moment crucial. Dans une interview au Figaro en mai dernier, pour les 2 ans de la mort de leur fille, ils confiaient leur douleur et leur soif de justice :

Rien ne me rendra ma fille, mais j’espère que la justice sera à la hauteur, que la peine sera exemplaire. Il faut protéger les autres femmes.

– Le père de Chahinez Daoud

Un procès qui sera aussi l’occasion de revenir sur les failles qui ont conduit à ce terrible féminicide, pointées du doigt dans un rapport accablant. Suivi du conjoint violent, évaluation du danger, effectivité des décisions de justice… De nombreux dysfonctionnements avaient été mis en lumière. Avec l’espoir que le drame de Chahinez serve au moins à améliorer la protection des victimes.

Le combat continue pour les proches

En attendant le procès, les proches de Chahinez Daoud poursuivent leur combat. Une association a été créée en sa mémoire, pour venir en aide aux femmes victimes de violences. Des hommages et des marches sont régulièrement organisés, pour ne pas oublier.

Car au-delà de l’horreur de son assassinat, c’est aussi la personnalité solaire de Chahinez que ses proches veulent mettre en avant. Une jeune femme pleine de vie, “toujours souriante” et “prête à aider les autres”, comme la décrivent ceux qui l’ont connue. Des qualités que même les pires violences n’auront pas réussi à lui enlever.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.