Un vent glacial souffle sur la Saône-et-Loire. Le temps semble s’être arrêté en novembre 1990, figé dans l’horreur du meurtre de Carole Soltysiak, 13 ans. Poignardée, violée puis brûlée dans un bois près de Montceau-les-Mines, l’adolescente laisse derrière elle une famille brisée et une énigme qui hantera la région pendant plus de trois décennies. Mais aujourd’hui, un frisson d’espoir parcourt l’enquête : de nouveaux éléments font surface et un troisième suspect vient d’être mis en examen. Le cold case serait-il en passe d’être résolu ?
L’affaire qui a glacé le sang de toute une région
17 novembre 1990. Carole Soltysiak passe un après-midi insouciant avec des amis avant de rentrer chez elle, accompagnée de son petit-ami. Le couple se sépare à quelques centaines de mètres du domicile. Plus personne ne reverra Carole vivante. Le lendemain, c’est un chasseur qui fera la macabre découverte : à 15km de là, dans un bois, git le corps sans vie et dénudé de l’adolescente. Violée, poignardée à quatre reprises en pleine poitrine, les auteurs ont tenté de dissimuler leur crime en embrasant sa dépouille.
Dans mes cauchemars, je vois ma fille se faire violer.
Betty Soltysiak, mère de Carole
Pendant des années, l’enquête piétine. Jusqu’en 2000, où deux suspects, Alain et François, sont mis en examen. Des aveux partiels sont prononcés, mais rien ne permet d’établir les responsabilités ou un mobile. Un troisième homme, Madjid, est soupçonné mais l’internement pour troubles psychiatriques met un terme à cette piste. Depuis, plus rien. Les deux mis en examen n’ont jamais été jugés.
Le pôle “cold cases” relance l’enquête et met en examen un 3ème suspect
Fin 2022, le pôle dédié aux affaires non résolues de Nanterre s’empare du dossier. Un an plus tard, coup de tonnerre : un homme de 62 ans, originaire de Montceau-les-Mines, est mis en examen pour viol et meurtre sur mineur de 15 ans. De nouveaux éléments auraient permis ce tournant décisif, après des années “d’immobilisme et d’indifférence” de la justice selon Me Didier Seban, avocat de la mère de Carole.
Betty Soltysiak, la mère de la victime, est convaincue que trois individus sont impliqués. Selon elle, deux autres jeunes filles auraient échappé de peu au funeste sort de Carole ce jour-là. Elle espère qu’avant son dernier souffle, les avocats lui diront enfin ce qui s’est passé.
Une affaire parmi les sinistres “disparues de l’A6”
Le drame de Carole Soltysiak s’inscrit dans une série noire de meurtres non élucidés qui ont endeuillé la Saône-et-Loire dans les années 80-90. Les disparues de l’A6, seul point commun jusqu’ici : la proximité géographique des crimes. Une association de familles de victimes, parmi lesquelles celles de Christelle Blétry, Sylvie Aubert, Virginie Bluzet ou encore Vanessa Thiellon, s’est constituée pour faire bouger les lignes. Leur ténacité sera-t-elle enfin récompensée ?
Même si la prudence reste de mise, l’espoir renait pour les proches de Carole. Après 34 ans d’errance judiciaire, la vérité sur cet effroyable crime est peut-être sur le point d’éclater au grand jour. L’heure de la justice aurait-elle enfin sonné pour Carole Soltysiak ?
