L’affaire Adèle Haenel continue de secouer le cinéma français. Une juge d’instruction vient d’ordonner le renvoi du réalisateur Christophe Ruggia devant le tribunal correctionnel de Paris pour agressions sexuelles aggravées sur l’actrice lorsqu’elle était mineure. Des faits qu’elle avait courageusement dénoncés publiquement en novembre 2019, brisant un tabou dans le milieu du 7e art. Retour sur cette affaire retentissante aux multiples rebondissements.
Adèle Haenel, une prise de parole courageuse
Tout commence le 3 novembre 2019 quand Adèle Haenel, l’une des actrices les plus talentueuses de sa génération, accorde une interview choc au site Mediapart. Elle y accuse le réalisateur Christophe Ruggia, qui l’avait dirigée dans son premier film Les Diables alors qu’elle n’avait que 12 ans, de « harcèlement sexuel » et d’« attouchements » répétés entre ses 12 et 15 ans. Une « emprise » qui l’a « détruite », confie l’actrice.
Il m’embrassait dans le cou, sentait mes cheveux, me caressait le dos de manière très intense pour un enfant. Il me disait qu’il ne s’était jamais senti comme ça avec quelqu’un.
– Adèle Haenel dans Mediapart
Des accusations immédiatement réfutées par le réalisateur qui reconnaît une « relation affective forte et ambiguë » et « peut-être parfois des gestes déplacés » mais nie toute agression sexuelle. Le parquet de Paris ouvre alors une enquête préliminaire, avant que l’actrice ne dépose officiellement plainte deux jours plus tard.
L’onde de choc dans le cinéma français
Les révélations d’Adèle Haenel provoquent un véritable séisme dans le cinéma français. De nombreuses personnalités applaudissent son courage, saluant une prise de parole inédite dans un milieu gangrené par la loi du silence. D’autres femmes sortent du bois pour témoigner du sexisme et des agressions dont elles ont été victimes dans l’industrie du cinéma.
Le mouvement #MeToo, qui avait peiné à s’implanter en France, semble cette fois prendre une nouvelle ampleur. Les langues se délient, les consciences s’éveillent sur l’omerta, l’impunité et les abus de pouvoir qui règnent dans le 7e art, protégeant souvent les artistes masculins au détriment de leurs victimes.
Christophe Ruggia bientôt devant la justice
Après deux ans d’enquête, une juge d’instruction vient de décider le renvoi de Christophe Ruggia, 55 ans, devant le tribunal correctionnel. Il sera jugé les 9 et 10 décembre pour « agressions sexuelles sur mineure de 15 ans par personne ayant autorité ».
Dans son ordonnance, la magistrate a notamment souligné « la survenance d’une contrainte psychologique progressive » imposée par le réalisateur à la jeune actrice et « les répercussions psychologiques » des agressions.
Elle a retenu contre le réalisateur les accusations « circonstanciées » et « constantes » d’Adèle Haenel ainsi que « l’importante différence d’âge entre les deux protagonistes » à l’époque des faits.
Christophe Ruggia encourt jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende dans cette affaire. Son avocat a annoncé qu’il ferait appel de son renvoi en correctionnelle.
Une étape importante pour les victimes
Le procès de Christophe Ruggia sera scruté de près. Au-delà du verdict, cette affaire constitue une étape importante dans la libération de la parole des victimes de violences sexuelles dans le cinéma français. Le courage d’Adèle Haenel a ouvert la voie à d’autres et brisé l’omerta.
Son combat est aussi celui de toutes ces femmes qui ont souffert en silence, écrasées par des rapports de domination dans un milieu particulièrement inégalitaire et sexiste.
– Lisa Azuelos, réalisatrice
Reste à espérer que cette prise de conscience débouche sur de véritables changements en profondeur dans l’industrie du 7e art. Il est urgent d’en finir avec le silence complice qui entoure les abus, de protéger les victimes et de responsabiliser les auteurs de violences sexistes et sexuelles.
Le procès Ruggia constitue un premier pas. Mais il faudra encore de nombreux combats pour faire évoluer durablement les mentalités d’un cinéma français encore trop patriarcal et déséquilibré. Le chemin est long mais l’élan est donné.
Christophe Ruggia bientôt devant la justice
Après deux ans d’enquête, une juge d’instruction vient de décider le renvoi de Christophe Ruggia, 55 ans, devant le tribunal correctionnel. Il sera jugé les 9 et 10 décembre pour « agressions sexuelles sur mineure de 15 ans par personne ayant autorité ».
Dans son ordonnance, la magistrate a notamment souligné « la survenance d’une contrainte psychologique progressive » imposée par le réalisateur à la jeune actrice et « les répercussions psychologiques » des agressions.
Elle a retenu contre le réalisateur les accusations « circonstanciées » et « constantes » d’Adèle Haenel ainsi que « l’importante différence d’âge entre les deux protagonistes » à l’époque des faits.
Christophe Ruggia encourt jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende dans cette affaire. Son avocat a annoncé qu’il ferait appel de son renvoi en correctionnelle.
Une étape importante pour les victimes
Le procès de Christophe Ruggia sera scruté de près. Au-delà du verdict, cette affaire constitue une étape importante dans la libération de la parole des victimes de violences sexuelles dans le cinéma français. Le courage d’Adèle Haenel a ouvert la voie à d’autres et brisé l’omerta.
Son combat est aussi celui de toutes ces femmes qui ont souffert en silence, écrasées par des rapports de domination dans un milieu particulièrement inégalitaire et sexiste.
– Lisa Azuelos, réalisatrice
Reste à espérer que cette prise de conscience débouche sur de véritables changements en profondeur dans l’industrie du 7e art. Il est urgent d’en finir avec le silence complice qui entoure les abus, de protéger les victimes et de responsabiliser les auteurs de violences sexistes et sexuelles.
Le procès Ruggia constitue un premier pas. Mais il faudra encore de nombreux combats pour faire évoluer durablement les mentalités d’un cinéma français encore trop patriarcal et déséquilibré. Le chemin est long mais l’élan est donné.