Un séisme boursier secoue l’empire Adani. Depuis l’inculpation pour corruption de son fondateur Gautam Adani par la justice américaine jeudi, les actions de ce conglomérat indien sont en chute libre à la Bourse de Bombay. Un nouveau coup dur pour ce groupe déjà ébranlé cette année par des accusations de fraude. Cette affaire met aussi en lumière les liens troubles entre le milliardaire et le Premier ministre Narendra Modi.
La descente aux enfers boursière d’Adani
Jeudi, les titres d’Adani Enterprises, la holding du groupe, ont dévissé de plus de 23% à la Bourse de Bombay suite à l’annonce de l’inculpation de Gautam Adani. Et le plongeon se poursuit, avec une nouvelle baisse de 4% vendredi matin à l’ouverture. Même punition pour la filiale Adani Green Energy, directement visée par les accusations, qui perdait aussi 4%. En deux jours, la valorisation boursière du conglomérat Adani s’est effondrée.
250 millions de dollars de pots-de-vin
Que reproche la justice américaine au magnat indien de 62 ans, classé 2ème fortune d’Inde ? Selon le procureur fédéral de Brooklyn, Gautam Adani aurait participé au versement de 250 millions de dollars de pots-de-vin à des fonctionnaires indiens. L’objectif : obtenir des marchés dans l’énergie solaire en Inde, au détriment d’investisseurs américains. Des accusations “sans fondement” selon le groupe Adani, qui promet de les contester en justice.
Déjà accusé de manipulation boursière
Mais le mal est fait. Car cette affaire ravive le souvenir du rapport accablant publié en janvier par Hindenburg Research. Ce fonds activiste américain accusait Adani de “manipulation éhontée des actions” et de “fraude comptable sur plusieurs décennies”. Malgré les dénégations d’Adani, son groupe avait perdu plus de 150 milliards de dollars de capitalisation boursière. Et sa fortune personnelle avait fondu de 80 milliards de dollars.
Un empire tentaculaire
Mines de charbon, énergies renouvelables, ports, aéroports, médias… En quelques années, Gautam Adani a bâti un empire diversifié présent dans de multiples secteurs. Une ascension fulgurante pour cet homme d’affaires parti de rien, qui suscite des interrogations. A-t-il bénéficié de passe-droits, voire d’un traitement de faveur de la part des autorités indiennes ?
L’ombre de Modi
Car la grande question qui agite l’Inde est celle des liens entre Gautam Adani et Narendra Modi. Le chef du gouvernement indien et le capitaine d’industrie sont tous deux originaires du Gujarat. Une proximité qui alimente les soupçons de connivence. Pour l’opposition, Adani a bâti sa fortune en profitant des largesses de Modi.
Rahul Gandhi, le leader du parti du Congrès, accuse Adani d’avoir remporté des marchés de manière déloyale grâce à sa relation avec Modi. Il réclame “l’arrestation immédiate” du milliardaire, et accuse le Premier ministre de “le protéger”.
Des attaques balayées par le gouvernement indien. Mais l’affaire Adani vient une nouvelle fois questionner l’impartialité de l’État indien et jeter une ombre sur la probité du régime Modi. Au-delà de la tourmente boursière, c’est bien la nature des liens entre le pouvoir et les grands capitaines d’industrie qui est en question.
Pour Gautam Adani, ces nouvelles accusations constituent un revers cinglant. Lui qui était parvenu à restaurer une partie de la valorisation boursière et de la fortune perdues après le rapport Hindenburg voit ses efforts réduits à néant. Son groupe, son image et ses relations sont de nouveau dans la tourmente. L’avenir dira si l’empire Adani parviendra à se relever de ce nouvel orage.
Car la grande question qui agite l’Inde est celle des liens entre Gautam Adani et Narendra Modi. Le chef du gouvernement indien et le capitaine d’industrie sont tous deux originaires du Gujarat. Une proximité qui alimente les soupçons de connivence. Pour l’opposition, Adani a bâti sa fortune en profitant des largesses de Modi.
Rahul Gandhi, le leader du parti du Congrès, accuse Adani d’avoir remporté des marchés de manière déloyale grâce à sa relation avec Modi. Il réclame “l’arrestation immédiate” du milliardaire, et accuse le Premier ministre de “le protéger”.
Des attaques balayées par le gouvernement indien. Mais l’affaire Adani vient une nouvelle fois questionner l’impartialité de l’État indien et jeter une ombre sur la probité du régime Modi. Au-delà de la tourmente boursière, c’est bien la nature des liens entre le pouvoir et les grands capitaines d’industrie qui est en question.
Pour Gautam Adani, ces nouvelles accusations constituent un revers cinglant. Lui qui était parvenu à restaurer une partie de la valorisation boursière et de la fortune perdues après le rapport Hindenburg voit ses efforts réduits à néant. Son groupe, son image et ses relations sont de nouveau dans la tourmente. L’avenir dira si l’empire Adani parviendra à se relever de ce nouvel orage.
