Un phénomène aussi inquiétant qu’alarmant prend de l’ampleur en France : celui des ados tueurs à gages. De plus en plus jeunes, ces assassins n’hésitent pas à ôter la vie pour quelques billets, révélant une criminalité juvénile en pleine mutation. Le récent drame survenu à Marseille, où un adolescent de 14 ans est soupçonné d’avoir abattu un homme, n’est que la partie émergée de l’iceberg. Plongée dans cet univers sombre et violent qui questionne notre société.
La DZ mafia, fer de lance d’un nouveau banditisme
Au cœur de cette problématique se trouve la DZ mafia, un puissant clan de narcotrafiquants marseillais qui n’hésite pas à recruter des mineurs pour exécuter ses basses besognes. Sur les réseaux sociaux, le groupe multiplie les vidéos d’intimidation, affichant fièrement son empire criminel. Une véritable ubérisation du crime qui brouille les pistes et rend le travail des enquêteurs toujours plus ardu.
La DZ mafia est devenue une véritable franchise, avec des ramifications dans toute la France. Et les ados sont leur main-d’œuvre bon marché.
– Christian Sainte, directeur national de la police judiciaire (DNPJ)
Des ados désocialisés, proies faciles pour les clans
Souvent issus de quartiers défavorisés, en échec scolaire et en quête de repères, ces adolescents sont une proie facile pour les clans criminels. Attirés par l’appât du gain facile et la promesse d’une vie meilleure, ils basculent dans la délinquance, enchaînant les “missions” pour le compte de leurs commanditaires sans mesurer les conséquences de leurs actes.
Un engrenage destructeur qui brise des vies et des familles, comme en témoigne la mère d’un jeune tueur à gages arrêté l’an dernier :
Je ne reconnais plus mon fils. C’est comme si ces voyous lui avaient lavé le cerveau. Il était prêt à tout pour leur plaire, quitte à devenir un assassin…
– Témoignage anonyme
Une réponse pénale inadaptée
Face à cette criminalité juvénile d’un nouveau genre, la justice peine à apporter une réponse adaptée. Les peines encourues par les mineurs étant moins lourdes que celles des adultes, les clans n’hésitent pas à les utiliser comme chair à canon, sachant qu’ils risquent peu en cas d’arrestation.
Un constat amer pour les forces de l’ordre qui se sentent souvent démunies face à ce fléau, comme le souligne un enquêteur sous couvert d’anonymat :
On arrête ces gamins, mais quelques mois plus tard, ils sont dehors et recommencent. C’est un cercle vicieux. Il faut durcir la loi.
– Un enquêteur anonyme
Vers une prise de conscience collective
Alors que le phénomène des ados tueurs à gages ne cesse de s’amplifier, une prise de conscience collective s’impose. Au-delà de la réponse sécuritaire, c’est tout un travail de prévention et d’éducation qu’il faut mener en profondeur auprès des jeunes des quartiers sensibles.
Écoles, associations, travailleurs sociaux… Tous les acteurs de terrain doivent se mobiliser pour offrir un avenir et des perspectives à cette jeunesse en perdition. Car derrière chaque ado criminel se cache souvent un enfant en souffrance, victime d’un système qui l’a abandonné.
Le combat contre les ados tueurs à gages et la criminalité juvénile ne fait que commencer. Un combat de longue haleine qui nécessitera l’engagement de tous pour endiguer cette spirale infernale qui gangrène notre société. L’avenir de nos jeunes, et donc de notre pays, en dépend.
