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Adolescente maltraitée par ses parents à Creil : le choc

Une adolescente de Creil affirme avoir été victime de sévices de la part de ses parents. Rasée, ébouillantée, frappée... Son témoignage soulève de nombreuses questions sur ce qui se passe derrière les portes closes de certains foyers. Les détails de l'affaire sont à découvrir dans notre article.

C’est une affaire qui soulève l’indignation à Creil, dans l’Oise. Samedi 19 octobre, les forces de l’ordre sont intervenues au domicile d’une famille suite à un signalement pour violences aggravées sur mineure. Sur place, ils ont découvert une adolescente de 17 ans dans un état préoccupant : le crâne rasé, des hématomes et une brûlure sur le corps. Selon ses dires, ses parents lui auraient infligé ce traitement après avoir découvert qu’elle fréquentait des garçons.

Une adolescente accuse ses parents de maltraitance

Le calvaire vécu par cette jeune fille se serait déroulé dans le huis clos familial, au sein du quartier sensible du Plateau à Creil, classé quartier de reconquête républicaine. D’après une source proche de l’enquête, l’adolescente a été prise en charge par les secours, souffrant de plusieurs blessures. Un examen médical a révélé un traumatisme crânien, des ecchymoses et une brûlure vraisemblablement provoquée par un liquide bouillant. Trois jours d’incapacité totale de travail lui ont été prescrits.

Face aux enquêteurs, la jeune fille a livré un récit glaçant, accusant son père et sa mère de lui avoir rasé le crâne, de l’avoir frappée et ébouillantée après qu’ils aient appris qu’elle fréquentait des garçons. Un motif qui pose question sur le degré de radicalisation religieuse au sein de cette famille, la mère portant un voile intégral en dépit de son interdiction en France.

Les parents nient les faits et sont placés en garde à vue

Mis en cause, les parents, âgés d’une quarantaine d’années, contestent farouchement la version de leur fille. Ils insinuent même qu’elle se serait auto-infligée ces sévices. Le couple a été placé en garde à vue samedi soir. « Une enquête est en cours pour vérifier les versions de l’adolescente et celle de ses parents, qui divergent totalement », a indiqué le procureur de la République de Senlis.

En attendant d’y voir plus clair, un signalement a été fait auprès du juge des enfants. La victime présumée a quant à elle été prise en charge psychologiquement et confiée à l’Aide sociale à l’enfance. Elle a été placée provisoirement en foyer le temps que sa situation soit évaluée.

Maltraitance infantile : un fléau qui touche tous les milieux

Cette affaire, si elle est avérée, vient rappeler que la maltraitance des enfants n’épargne aucun milieu. Selon l’OMS, la violence à l’encontre des enfants inclut « toutes les formes de mauvais traitements physiques et/ou affectifs, de sévices sexuels, de négligence ou de traitement négligent, ou d’exploitation commerciale ou autre, entraînant un préjudice réel ou potentiel pour la santé de l’enfant, sa survie, son développement ou sa dignité ».

En France, on estime qu’un enfant meurt tous les 5 jours des suites de violences familiales.

– UNICEF France

Face à ce fléau, la vigilance de chacun est primordiale pour repérer et signaler toute situation préoccupante. Au-delà, c’est tout un travail de prévention, de sensibilisation et d’accompagnement des familles en difficulté qui doit être mené pour endiguer ces violences faites aux plus vulnérables.

Le rôle crucial des services sociaux et de la justice

Dans des affaires aussi sensibles que celle-ci, le rôle des services sociaux et de la justice est primordial pour protéger les victimes et faire la lumière sur les faits. L’enquête devra déterminer ce qu’il s’est réellement passé au sein de cette famille de Creil et si les accusations de l’adolescente sont fondées.

Au-delà de l’émotion et de l’indignation légitimes face à un tel récit, il est crucial de respecter la présomption d’innocence et de laisser la justice suivre son cours. Mais cette affaire vient en tout cas poser une nouvelle fois la question épineuse de la détection et de la prise en charge des violences intrafamiliales, souvent commises dans l’intimité du huis clos familial.

L’interdiction du port du voile intégral en question

Un autre aspect troublant de cette affaire est le fait que la mère de la victime présumée portait un voile intégral lors de l’intervention des forces de l’ordre. Rappelons que le port du voile intégral est interdit dans l’espace public en France depuis la loi du 11 octobre 2010.

Au-delà de l’aspect légal, le port d’une telle tenue, et le fait qu’elle soit tolérée au sein du foyer, pose question sur le degré de radicalisation religieuse de cette famille. Un élément qui pourrait avoir son importance dans la compréhension du déroulement des faits.

Bien sûr, il serait réducteur et dangereux de faire des généralités. La grande majorité des familles musulmanes pratiquantes ne sombre pas dans de telles dérives. Mais cette affaire illustre les dangers potentiels des discours et pratiques rigoristes, qui peuvent conduire à des abus et des violences, en particulier à l’encontre des femmes et des enfants.

Un besoin urgent de soutien et de suivi

Quoi qu’il en soit, cette adolescente, qu’elle soit ou non victime des violences qu’elle dénonce, a aujourd’hui plus que jamais besoin de soutien et d’accompagnement. Le placement provisoire décidé par le juge des enfants est une première étape pour assurer sa sécurité et lui offrir un environnement plus serein.

Mais au-delà, c’est un véritable travail de suivi psychologique qui devra être mis en place pour l’aider à se reconstruire et à se projeter dans l’avenir. Si les faits sont avérés, il faudra aussi que la justice passe, dans l’intérêt de la victime mais aussi pour marquer le refus absolu de notre société face à de tels actes.

Cette affaire, qui soulève beaucoup de questions et d’indignation, aura en tout cas le mérite de remettre en lumière le fléau trop souvent invisible des violences faites aux enfants. Elle rappelle l’absolue nécessité de renforcer encore les dispositifs de prévention, de détection et de prise en charge. Car c’est un devoir collectif que de protéger les plus vulnérables et de leur offrir la possibilité de s’épanouir dans un environnement sain et bienveillant.

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