Un fait divers d’une rare violence met en lumière le fléau grandissant de la violence dans les couples d’adolescents. À Rosières-près-Troyes, dans l’Aube, un garçon de seulement 13 ans est accusé d’avoir roué de coups et aspergé d’essence sa petite amie âgée de 15 ans. Un acte d’une brutalité inouïe qui soulève de nombreuses interrogations sur les origines d’un tel déchaînement à un si jeune âge.
Une agression d’une extrême violence
Les faits se sont déroulés dimanche 21 juillet dans un entrepôt de Rosières-près-Troyes. Lors de leur intervention, les policiers ont découvert une adolescente de 15 ans blessée au visage. Selon les premiers éléments de l’enquête, son petit ami de 13 ans l’aurait frappée à plusieurs reprises à mains nues et avec un bâton, sous l’emprise d’une violente crise de jalousie. La victime souffre d’une fracture du nez, de contusions multiples et s’est vue prescrire 10 jours d’ITT (incapacité totale de travail).
Mais l’horreur ne s’arrête pas là. Plus tard dans la soirée, le mis en cause aurait renversé un bidon d’essence sur la jeune fille en la menaçant de mort, actionnant un briquet à plusieurs reprises. Un scénario glaçant, même si par miracle, l’adolescente n’a pas été brûlée. Le petit ami nie toute intention d’homicide.
Un agresseur déjà connu de la justice
L’enquête a rapidement révélé que ce n’était pas la première fois que l’adolescent s’en prenait à sa petite amie. Il était déjà poursuivi par la justice pour lui avoir donné un coup de couteau à l’abdomen le 31 mai dernier. Un acte déjà très inquiétant qui n’avait visiblement pas suffit à stopper sa violence.
La violence chez les jeunes couples, un phénomène préoccupant
Si cet événement est particulièrement choquant de par le très jeune âge des protagonistes, il met en lumière un problème de société majeur. La violence dans les relations amoureuses des adolescents est un fléau largement sous-estimé. Une étude réalisée en 2022 par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) révélait que près d’une fille de 15 ans sur dix avait déjà subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un petit ami.
“Il faut déconstruire dès le plus jeune âge les stéréotypes et les comportements qui banalisent la violence. L’école a un rôle essentiel à jouer pour promouvoir le respect et l’égalité dans les relations amoureuses.”
Sandrine Bouchait, présidente de l’Union nationale des associations familiales (UNAF)
Des pistes pour enrayer le phénomène
Face à l’ampleur du problème, les pouvoirs publics et les associations multiplient les actions de sensibilisation auprès des jeunes :
- Campagnes d’information dans les établissements scolaires
- Formation des professionnels au contact des adolescents pour mieux repérer et prendre en charge les victimes
- Renforcement de l’éducation à la vie affective et sexuelle pour promouvoir des relations saines et égalitaires.
Mais au-delà de la prévention, c’est toute une culture de la violence qu’il faut déconstruire. Cela passe aussi par une meilleure prise en charge des auteurs, souvent eux-mêmes victimes de violences familiales, pour briser le cycle infernal. Un immense défi qui nécessite une mobilisation de tous pour que plus jamais, des drames comme celui de Rosières ne se reproduisent.
