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Adèle Haenel Affronte Christophe Ruggia Au Tribunal : Un Procès Choc

Adèle Haenel affronte Christophe Ruggia au tribunal, l'accusant d'agressions sexuelles quand elle était adolescente. Un procès choc qui ébranle le cinéma français...

C’est un procès qui s’annonçait explosif. Ce lundi, l’actrice Adèle Haenel a fait face au réalisateur Christophe Ruggia devant le tribunal de Paris. Elle l’accuse d’agressions sexuelles alors qu’elle n’avait que 12 à 14 ans, à l’époque du tournage du film « Les Diables » en 2001.

Des accusations graves

A la barre, Adèle Haenel, aujourd’hui âgée de 35 ans, a livré un témoignage poignant. Elle a décrit les gestes déplacés que Christophe Ruggia aurait eu à son encontre lors de visites régulières chez lui le samedi après-midi, après le tournage éprouvant des « Diables ».

« C’est vraiment trop mignon ce que tu fais ma puce », imite l’actrice en relatant les paroles du réalisateur pour « faire comme si c’était normal ». Avant d’évoquer les baisers dans le cou, les mains baladeuses sous son t-shirt et dans son pantalon…

Face à ces accusations, Christophe Ruggia a tout nié en bloc à la barre. Selon lui, Adèle Haenel aurait « reconstruit les choses » et se serait « radicalisée », notamment depuis l’affaire Polanski et son départ fracassant des César en 2020.

Un tournage traumatisant

Le tribunal a diffusé des extraits du film « Les Diables », où l’on voit notamment la très jeune Adèle Haenel entièrement nue. Des scènes difficiles qui auraient marqué le début d’un traumatisme pour l’actrice.

« Le film, quand je le regarde, je me dis c’est ignoble de faire ça à des enfants. Mais le traumatisme, ce sont les agressions sexuelles », a martelé Adèle Haenel.

Le début d’un « MeToo français » ?

Pour Christophe Ruggia, ces accusations s’inscrivent dans un contexte post-MeToo. « Il fallait lancer un #Metoo en France et c’est tombé sur moi », a-t-il déclaré, estimant être victime d’une sorte de chasse aux sorcières.

Mais pour Adèle Haenel, il est temps que la parole des victimes soit entendue. Même si elle aurait aimé que quelqu’un « défende » l’enfant qu’elle était à l’époque. Car selon elle, le comportement déplacé de Christophe Ruggia « était visible ».

Un procès sous haute tension

Tout au long de l’audience, la tension était palpable entre l’actrice et le réalisateur. Adèle Haenel a plusieurs fois haussé le ton, traitant Christophe Ruggia de « gros menteur ». Ce dernier est resté impassible, évitant soigneusement de croiser le regard de celle qui fut son actrice fétiche.

Les avocats de Christophe Ruggia n’ont même pas souhaité interroger Adèle Haenel, preuve de la pesanteur des débats. L’audience doit se poursuivre ce mardi, dans une ambiance électrique.

Un procès symbolique

Au-delà des faits jugés, ce procès revêt une dimension symbolique forte. C’est l’une des premières fois qu’une actrice française de renom porte publiquement de telles accusations contre un réalisateur, dans un milieu du cinéma encore fortement marqué par l’omerta et le machisme.

Le témoignage d’Adèle Haenel fait écho aux prises de parole de nombreuses femmes dans le sillage de l’affaire Weinstein et du mouvement MeToo. Il pourrait encourager d’autres victimes à sortir du silence et à porter plainte contre leurs agresseurs, y compris quand les faits sont anciens.

Ce procès hors norme est donc scruté de près. Son issue pourrait constituer un tournant dans la lutte contre les violences sexuelles et le sexisme dans le milieu du cinéma, et plus largement dans la société. Car comme l’a rappelé Adèle Haenel, c’est l’affaire de tous de défendre les enfants face à la « violence systémique » qu’ils peuvent subir de la part d’adultes.

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