C’est une image qui est restée gravée dans la mémoire des amateurs de football. Le 12 septembre 2009, lors d’un bouillant derby entre Manchester City et Arsenal, Emmanuel Adebayor, fraîchement transféré chez les Citizens, marque contre son ancien club avant de traverser tout le terrain pour aller célébrer de façon provocatrice devant le parcage des supporters des Gunners. Un épisode marquant sur lequel l’attaquant togolais est revenu sans langue de bois.
« Je n’ai pas été autorisé à entrer dans le centre d’entraînement d’Arsenal »
Invité à s’exprimer sur cet événement par la chaîne australienne Optus Sport, Adebayor a tenu à resituer le contexte de son départ houleux d’Arsenal quelques mois auparavant. Alors qu’il avait décidé de rester chez les Gunners malgré les sollicitations, le club londonien lui a brutalement signifié qu’il n’était plus désiré :
« Quand j’ai fait une bonne saison en 2008, tout le monde m’appelait. Mais je suis rentré de vacances, j’ai eu une réunion rapide avec le patron et il m’a dit : « Nous n’avons plus besoin de toi ». Le lendemain, je suis arrivé au terrain d’entraînement… ils avaient bloqué la porte. Je n’ai pas été autorisé à entrer dans le centre d’entraînement d’Arsenal. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que c’était fini. »
Une glissade sur les genoux devenue culte
Quelques semaines après cet épisode, Adebayor s’engage avec Manchester City. Pour son premier match face à son ancien club, l’attaquant togolais est conspué par les fans d’Arsenal tout au long de la rencontre. Lorsqu’il marque le 3e but des Citizens à la 80e minute, Adebayor laisse exploser sa rage. Il sprint alors comme un dératé jusqu’au virage des Gunners avant de s’agenouiller et de glisser devant eux les bras en croix, dans une célébration aussi iconique que polémique.
« C’était mon moment ! »
Interrogé sur d’éventuels regrets vis-à-vis de cette célébration provocatrice, Adebayor a balayé l’idée d’un revers de main. Pour lui, c’était une réponse naturelle à la façon dont il a été traité par son ancien club :
« À ce moment précis, je me suis dit : « Rendons-leur la monnaie de leur pièce ! ». J’ai couru vers le but et à chaque enjambée, les émotions montaient. J’ai sauté, glissé sur les genoux… C’était mon moment ! Les supporters d’Arsenal n’arrêtaient pas de chanter et de me traiter de tous les noms. C’était dur à encaisser donc quand j’ai marqué, toute la frustration est sortie d’un coup. »
Un buteur né malgré une fin en demi-teinte
Après trois saisons pleines à Arsenal (62 buts en 142 matchs), Emmanuel Adebayor aura connu une carrière en dents de scie. Que ce soit à Manchester City, au Real Madrid, à Tottenham ou à Crystal Palace, le buteur togolais aura souvent fait parler de lui, pour le meilleur comme pour le pire. Mais cette célébration restera comme le summum de sa capacité à se transcender dans les grands rendez-vous. Un moment d’anthologie qui résume bien le caractère bouillant d’un joueur qui n’a jamais laissé indifférent.
