Pour la première fois, le Pape François aborde publiquement les graves accusations de génocide portées contre Israël pour ses opérations militaires dans la bande de Gaza. Des propos forts qui risquent de faire réagir, à découvrir dans un livre à paraître prochainement.
Le Pape brise le silence sur un sujet tabou
Dans des extraits de son nouvel ouvrage publiés par la presse italienne ce dimanche, le souverain pontife n’hésite pas à évoquer les accusations de génocide dont Israël fait l’objet concernant la situation à Gaza. Une première pour un Pape, sur un sujet extrêmement sensible.
D’après certains experts, ce qui se passe à Gaza a les caractéristiques d’un génocide. Il conviendrait d’étudier cela attentivement afin de déterminer si cela correspond à la définition technique formulée par les juristes et les organismes internationaux.
Pape François
Si le Saint-Père ne reprend pas directement ces accusations à son compte, le simple fait qu’il les mentionne publiquement constitue un événement en soi. Le Vatican observe en effet généralement une grande prudence sur ce dossier ultra-sensible.
Plusieurs rapports accablants
Ces derniers mois, plusieurs rapports d’experts et d’ONG ont pointé du doigt les méthodes employées par l’armée israélienne dans ses offensives contre le Hamas à Gaza, les qualifiant de « crimes de guerre » voire de « crimes contre l’humanité ».
Un comité spécial de l’ONU a même publié jeudi un rapport estimant que les opérations israéliennes « correspondent aux caractéristiques d’un génocide ». Des accusations réfutées par Israël, qui affirme agir en « légitime défense » face aux tirs de roquettes du Hamas.
Près de 44 000 morts palestiniens
Selon le dernier bilan communiqué par le Hamas, les combats qui durent depuis plus d’un an à Gaza auraient fait 43 846 morts, en majorité des civils, dont de nombreux enfants. Un bilan extrêmement lourd qui choque l’opinion internationale.
En Israël, 1206 personnes dont de nombreux civils sont mortes dans l’attaque terroriste meurtrière du 7 octobre à Tel Aviv et dans les tirs de roquettes du Hamas. Un millier de civils israéliens sont par ailleurs toujours retenus en otages à Gaza.
Une procédure lancée à la CIJ
Face à ces allégations de plus en plus insistantes de crimes de guerre et de génocide, l’Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de justice (CIJ) pour demander l’ouverture d’une enquête contre Israël. Plusieurs autres pays comme la Turquie, l’Espagne ou le Mexique soutiennent cette démarche.
Selon des sources proches du dossier, les juges de la CIJ envisageraient très sérieusement de donner suite à la procédure, ce qui constituerait une première dans l’histoire du conflit israélo-palestinien. La menace d’un procès pour génocide se précise pour l’État hébreu.
Vives réactions après les propos du Pape
Quelques heures après la publication des extraits du livre du Pape évoquant un possible génocide, Israël a vivement réagi par la voix de son ambassade près le Saint-Siège. Sur les réseaux sociaux, la représentation diplomatique a fermement rejeté les accusations.
Toute tentative d’appeler cette légitime défense par un autre nom revient à isoler l’État hébreu.
Ambassade d’Israël près le Saint-Siège
Ces propos du souverain pontife risquent en tout cas de tendre encore davantage les relations déjà compliquées entre le Vatican et Israël. Ils témoignent d’une prise de conscience croissante au plus haut niveau de la gravité de la situation humanitaire à Gaza.
Le Pape réclame la libération des otages
Dans ses déclarations publiques, le Pape François n’oublie cependant jamais de réclamer aussi la libération de tous les otages israéliens détenus par le Hamas. Cette semaine, il a reçu au Vatican un groupe de 16 ex-otages récemment libérés après des mois de captivité.
Si le chef de l’Église catholique semble prendre de plus en plus ouvertement position sur le dossier palestinien, il tente néanmoins de maintenir un équilibre délicat. Mais en évoquant pour la première fois publiquement les accusations de génocide, il franchit indéniablement un cap dans ce conflit.