Les accusations de « génocide » portées par Amnesty International contre Israël concernant la situation à Gaza ont été vivement rejetées par les autorités israéliennes. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a qualifié le rapport de l’ONG de « fabriqué de toutes pièces » et « basé sur des mensonges ».
Israël dénonce un rapport « entièrement faux »
Publié ce jeudi, le rapport d’Amnesty accuse Israël de « commettre un génocide » contre les Palestiniens de la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023. Selon l’organisation, les forces israéliennes ont traité les Gazaouis « comme un groupe de sous-humains, indigne du respect des droits humains et de la dignité », démontrant une « intention de les détruire physiquement ».
Ces allégations ont été fermement contestées par la diplomatie israélienne. « L’organisation déplorable et fanatique Amnesty International a une fois de plus produit un rapport fabriqué de toutes pièces, entièrement faux et basé sur des mensonges », a fustigé un porte-parole.
Israël rappelle le massacre du Hamas
Le communiqué ministériel rappelle en effet que le conflit en cours a été déclenché par « le massacre génocidaire du 7 octobre 2023 », perpétré par le Hamas contre des civils israéliens. Cette attaque sans précédent a fait 1208 morts côté israélien selon un bilan de l’AFP.
Depuis, Israël affirme subir « des attaques quotidiennes sur sept fronts différents » de la part du mouvement islamiste palestinien. Les autorités assurent se défendre « en pleine conformité avec le droit international ».
Un lourd bilan pour les Palestiniens de Gaza
De son côté, la bande de Gaza paie un très lourd tribut à cette nouvelle guerre. Selon des données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l’ONU, 44 532 Palestiniens y ont été tués depuis le 7 octobre, en grande majorité des civils.
Le rapport d’Amnesty de 300 pages estime que ces éléments suffisent « pour conclure qu’Israël a commis et continue de commettre un génocide » à Gaza. L’ONG appelle la communauté internationale à ne pas en être « complice ».
Des accusations récurrentes et controversées
Ce n’est pas la première fois qu’Amnesty ou d’autres organisations accusent Israël de crimes graves envers les Palestiniens. Mais jamais encore le terme de génocide, extrêmement fort et juridiquement complexe, n’avait été employé de manière aussi directe.
De telles accusations suscitent systématiquement l’ire des autorités israéliennes, qui les jugent biaisées et déconnectées des réalités du conflit avec les groupes armés palestiniens. Elles provoquent aussi des débats au sein même du camp pro-palestinien, certains y voyant une forme de soutien, d’autres craignant une contre-productivité.
Le recours au terme de génocide, s’il marque les esprits, risque de braquer le dialogue et de rendre encore plus difficile toute solution négociée.
Un diplomate occidental
Mais pour Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty, il est urgent d’agir au vu de la situation humanitaire catastrophique à Gaza. L’ONG réclame notamment un embargo sur les armes à destination d’Israël et des sanctions ciblées.
Une situation de plus en plus intenable
Sur le terrain, les appels à la désescalade peinent à se faire entendre. Après plus de 9 mois d’affrontements meurtriers, aucune des deux parties ne semble prête à déposer les armes. La spirale de violences et de représailles paraît sans fin.
Prise en étau entre les bombardements israéliens et la main de fer du Hamas, la population de Gaza sombre chaque jour davantage dans la pauvreté et le désespoir. Plus de 80% dépendent désormais de l’aide humanitaire pour survivre, dans une bande de terre surpeuplée soumise à un blocus.
Dans ce contexte, le rapport-choc d’Amnesty International, malgré les vives critiques d’Israël, a le mérite de braquer les projecteurs sur une crise dont l’ampleur reste largement sous-estimée. Il appelle surtout la communauté internationale à sortir de son inertie et à agir urgemment pour mettre fin à l’engrenage tragique dans lequel Israéliens et Palestiniens s’enfoncent chaque jour davantage.