Imaginez un jeune entrepreneur prometteur, souvent présenté comme un génie précoce de la tech, soudainement accusé de pratiques contraires aux engagements pris avec une entreprise partenaire. C’est exactement ce qui arrive à Ben Pasternak, connu pour avoir fondé une plateforme dédiée aux memecoins. Les allégations sont lourdes et pourraient ternir durablement sa réputation dans l’univers crypto.
Un scandale qui secoue l’écosystème crypto et IA
Dans le monde effervescent des cryptomonnaies, où les alliances se font et se défont à la vitesse de la lumière, une nouvelle controverse vient de surgir. Elle met en scène deux figures bien connues : Ben Pasternak et Avi Patel, le dirigeant de Kled, une société spécialisée dans la collecte de données pour l’intelligence artificielle. Les accusations portent sur des ventes de tokens jugées non autorisées, violant apparemment un accord clair.
Cette affaire n’est pas anodine. Elle illustre les tensions souvent invisibles derrière les projets blockchain et IA, où la confiance entre partenaires est cruciale. Quand cette confiance est rompue, les conséquences peuvent être immédiates sur les marchés.
Qui est Ben Pasternak ?
Ben Pasternak est un nom qui résonne dans la tech depuis plusieurs années. Australien d’origine, il s’est fait connaître très jeune en développant des applications mobiles à succès. À seulement 16 ans, il avait déjà créé des jeux viraux qui attiraient des millions d’utilisateurs.
Son parcours l’a ensuite mené vers la cryptomonnaie. Il a lancé Believe, une plateforme innovante permettant à quiconque de créer facilement des memecoins en mentionnant simplement un compte spécifique sur les réseaux sociaux. Cette simplicité a séduit beaucoup d’utilisateurs, faisant de Believe un acteur notable dans l’explosion des tokens humoristiques.
Mais derrière ce succès, Pasternak a aussi investi dans d’autres projets, dont Kled. C’est là que les problèmes auraient commencé.
Kled : une entreprise au cœur de l’IA
Kled est une startup qui propose une approche originale pour alimenter les modèles d’intelligence artificielle. L’idée est simple mais efficace : rémunérer les utilisateurs qui contribuent à améliorer les datasets en réalisant des tâches comme l’annotation d’images, la rédaction d’essais ou l’upload de photos personnelles.
Ces données collectées sont ensuite vendues à des entreprises d’IA pour entraîner leurs algorithmes. Dans un contexte où la qualité des données devient un enjeu majeur, Kled se positionne comme un intermédiaire précieux entre les individus et les géants de la tech.
L’entreprise a même développé une application mobile lancée en septembre dernier, marquant une étape importante dans son développement.
L’accord initial et ses clauses précises
Quand Pasternak a investi dans Kled, un accord verbal puis formalisé aurait été passé concernant ses tokens. L’engagement était clair : pas de ventes sur le marché ouvert. En cas de besoin de liquidités, il devait privilégier des transactions de gré à gré (OTC) ou même envisager une destruction de tokens pour préserver la stabilité du prix.
Cet accord visait à protéger le projet naissant. Les ventes massives sur le marché peuvent en effet provoquer des chutes brutales, effrayant les investisseurs et nuisant à la crédibilité de l’ensemble.
Malheureusement, selon les déclarations du CEO de Kled, cet engagement n’aurait pas été respecté.
Les premières ventes contestées
À peine un jour après le lancement de l’application mobile de Kled, le 24 septembre, Pasternak aurait transféré la majeure partie de ses tokens via une opération OTC à un tiers non identifié. Ce tiers aurait ensuite commencé à vendre ces tokens sur le marché ouvert, provoquant une pression baissière immédiate.
L’équipe de Kled s’est retrouvée en mode gestion de crise. Ils ont dû organiser en urgence des rachats OTC pour limiter les dégâts et stabiliser le cours. Une situation stressante qui a mobilisé des ressources importantes.
Pasternak aurait justifié cette vente par des besoins liés à des obligations fiscales. Une explication qui n’a pas convaincu l’équipe dirigeante, d’autant que l’identité de l’acheteur initial reste inconnue.
Des promesses non tenues à répétition
L’histoire ne s’arrête pas là. Selon les accusations, Pasternak aurait ensuite rompu plusieurs fois les accords sur les prix des transactions OTC. À quatre reprises, il aurait changé d’avis sur les modalités convenues.
Face à cela, l’équipe de Kled a choisi de racheter directement sa position. Cela a réduit sa part de 6 % environ à 3,5 %. Pasternak aurait alors assuré qu’il conserverait le reste sans le vendre.
Mais une semaine avant les déclarations publiques, les ventes auraient repris. Nouvelle panique, nouveaux rachats organisés par les soutiens de Kled, ramenant la participation de Pasternak à environ 1,7 %. Et pourtant, les ventes auraient continué.
La réaction publique d’Avi Patel
C’est finalement Avi Patel qui a décidé de rendre l’affaire publique via un long message sur les réseaux sociaux. Il explique avoir hésité longtemps avant de parler, préférant régler les choses en privé.
« Je n’avais pas envie de faire ce post. La seule chose que je voulais, c’était ne plus jamais penser ou parler de cette personne. »
Mais face à la répétition des incidents, il a jugé nécessaire d’alerter la communauté. Il décrit un comportement qu’il considère comme inacceptable pour un acteur de l’écosystème.
Il conclut en conseillant aux autres projets de ne pas collaborer avec Pasternak, une déclaration forte qui pourrait avoir des répercussions durables.
Le silence de Ben Pasternak
De son côté, Ben Pasternak n’a pas répondu publiquement aux accusations. Son compte sur les réseaux sociaux principaux est inactif depuis le 20 octobre. Un silence qui contraste avec son activité habituelle.
Récemment, il avait annoncé le lancement d’une nouvelle startup dans l’IA, baptisée Agentic Labs. L’annonce avait été faite sur LinkedIn, mais les publications ont depuis été supprimées, alimentant les spéculations.
Ce retrait soudain des réseaux pourrait être interprété comme une volonté d’éviter la polémique, ou simplement comme une concentration sur de nouveaux projets.
Les liens entre Believe et Kled
Il est important de comprendre comment ces deux projets étaient connectés. À l’origine, Believe servait de rampe de lancement pour divers tokens, dont ceux liés à Kled. Pasternak recevait une part des allocations pour chaque token créé via sa plateforme.
En juillet dernier, les deux entités se sont séparées. Kled a récupéré l’intégralité des frais générés, marquant une indépendance totale. Cette séparation n’a apparemment pas effacé les engagements antérieurs concernant les tokens personnels de Pasternak.
Les conséquences sur le marché des tokens Kled
Les ventes répétées ont inévitablement impacté le cours du token Kled. Chaque vague de vente a créé une pression à la baisse, obligeant les soutiens du projet à intervenir pour soutenir le prix.
Cette instabilité n’est pas anodine dans un marché aussi volatile. Elle peut décourager les nouveaux investisseurs et remettre en question la viabilité à long terme du projet.
Cependant, les interventions rapides de l’équipe et des whales ont permis de limiter les dégâts les plus graves.
Une affaire révélatrice des risques dans la crypto
Cette controverse met en lumière plusieurs problèmes récurrents dans l’univers des cryptomonnaies. D’abord, la dépendance excessive à la confiance personnelle entre fondateurs. Sans contrats intelligents impeccables, les accords verbaux ou informels peuvent être facilement contournés.
Ensuite, l’importance des mécanismes de vesting ou de lock-up pour les tokens des fondateurs et investisseurs précoces. Ces outils empêchent justement les ventes massives précoces qui déstabilisent les projets.
Enfin, le rôle des OTC dans la gestion des grosses positions. Bien utilisés, ils préservent la stabilité ; mal gérés, ils peuvent masquer des intentions problématiques.
Quelles suites possibles ?
À ce stade, plusieurs scénarios sont envisageables. Pasternak pourrait choisir de répondre publiquement, apportant sa version des faits et éventuellement des preuves contraires.
Une action juridique n’est pas à exclure, bien que dans l’écosystème crypto, les différends se règlent souvent en dehors des tribunaux traditionnels.
Pour Kled, l’objectif sera de tourner la page et de se concentrer sur le développement produit, notamment l’application mobile et la collecte de données de qualité.
Quant à Believe, la plateforme continue d’exister, mais cette affaire pourrait refroidir certains créateurs potentiels.
Leçons à tirer pour les investisseurs
Pour les investisseurs dans les tokens liés à l’IA ou aux memecoins, cette histoire rappelle l’importance de la due diligence. Il ne suffit pas de regarder le concept ou l’équipe fondatrice ; il faut aussi examiner les structures de gouvernance et les engagements des gros porteurs.
Les projets solides sont ceux qui prévoient dès le départ des mécanismes anti-dump et une transparence maximale sur les allocations.
Dans un marché où l’émotion domine souvent, rester rationnel et informé reste la meilleure protection.
Cette affaire, encore fraîche, continuera probablement à faire parler d’elle dans les semaines à venir. Elle illustre parfaitement les zones grises qui persistent dans la convergence entre cryptomonnaies et intelligence artificielle. Une convergence prometteuse, mais qui exige une maturité accrue de tous les acteurs.
En attendant des développements supplémentaires, la communauté crypto observe attentivement. Car au-delà des individus, c’est la crédibilité de tout un secteur qui est en jeu.
Note finale : Cette affaire montre une fois de plus que derrière les chiffres et les graphiques, il y a des relations humaines complexes. La crypto évolue, mais les fondamentaux de la confiance restent inchangés.
(Article rédigé sur la base des informations publiques disponibles au 16 décembre 2025. Les accusations restent à ce stade unilatérales et n’ont pas été commentées par toutes les parties.)









