Imaginez l’horreur et la détresse d’une femme enceinte, en plein travail, se voyant refuser l’accès aux urgences de l’hôpital. C’est pourtant le cauchemar qu’a vécu une jeune maman à Dijon le 1er novembre dernier, contrainte de mettre au monde son bébé dans des conditions indignes sur le parking de l’établissement.
Un accouchement en urgence absolue refusé
Selon le témoignage bouleversant rapporté par une source proche du dossier, la future mère, qui présentait tous les signes d’un accouchement imminent, s’est vu refouler des urgences au motif que sa situation ne serait pas assez critique. Les équipes lui auraient conseillé de se rendre à la maternité la plus proche, ignorant sa détresse et son incapacité à se déplacer.
Je hurlais de douleur, mon mari tempêtait à l’interphone pour qu’on me laisse entrer […] mais la dame de l’accueil refusait d’ouvrir car nous n’étions pas au bon endroit.
Témoignage de la mère
Résultat : allongée sur un banc du parking, assistée par un inconnu et sous les yeux impuissants de son mari et de sa fille de 4 ans, l’infortunée a été contrainte d’accoucher dans des conditions effroyables. Un calvaire vécu comme un immense traumatisme par toute la famille.
Un bébé en danger, des parents choqués
Le nourrisson, né en plein air dans le froid de novembre, présentait à la naissance des signes inquiétants. «Il avait les lèvres bleues et a fait deux heures de couveuse», confie la maman éprouvée. Un placement en observation rendu nécessaire par les conditions extrêmes de sa venue au monde, qui aurait pourtant pu être évitée.
Car si une équipe médicale a fini par intervenir en urgence sur le parking, le mal était déjà fait. Les jeunes parents, sous le choc, ne décolèrent pas :
J’ai la sensation qu’on nous a volés ce moment. Si on nous avait ouverts, mon fils serait né au chaud, pas dehors.
Le père de famille
L’hôpital reconnait un « dysfonctionnement »
Face à ce drame, la direction de l’établissement, contactée par notre rédaction, évoque une situation « exceptionnelle » et un regrettable « dysfonctionnement ». L’accouchement n’aurait pas été identifié comme imminent par l’hôtesse d’accueil, qui aurait appliqué le protocole standard de réorientation vers la maternité.
Des explications qui peinent à convaincre le couple, déterminé à porter plainte pour faire reconnaître le préjudice subi. Au-delà de leur cas personnel, ils espèrent faire bouger les lignes et éviter que d’autres parents aient à vivre un tel enfer.
Repenser l’accueil des urgences obstétriques
Car derrière ce fait divers choc, c’est bien la question de la prise en charge des urgences obstétriques qui se pose. Comment un accouchement en cours peut-il être considéré comme non prioritaire ? Quelles sont les procédures pour évaluer le degré d’urgence d’une parturiente ?
Autant de questions qui méritent des réponses claires et des mesures concrètes. Les futurs parents doivent pouvoir se sentir en sécurité et entourés dans ces moments critiques. Il en va de la santé des mères et des nouveau-nés.
Un électrochoc pour faire évoluer les pratiques ?
Espérons que ce terrible incident serve au moins d’électrochoc pour repenser l’accueil des femmes enceintes aux urgences. Un travail de fond sur les procédures, la formation des personnels et la sensibilisation aux signes d’un accouchement imminent semble indispensable.
Car chaque naissance devrait rester un moment magique et sécurisé. Aucun parent ne devrait avoir à revivre le cauchemar de Dijon. Les regards sont désormais tournés vers l’hôpital mis en cause et plus largement vers les institutions de santé pour que des mesures soient prises. Vite.