Les négociations sur l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, qui traînent depuis des années, ont récemment repris de l’élan sous l’impulsion de certains États membres comme l’Allemagne et l’Espagne. Cependant, la France maintient une position ferme, rappelant que les conditions qu’elle a fixées ne sont pas encore remplies.
La France campe sur ses positions
Sophie Primas, ministre déléguée au Commerce extérieur, a clairement exprimé la position française lors d’une visite au Brésil cette semaine. Elle a souligné que Paris a établi des exigences strictes en matière d’environnement et de respect des normes, qui ne sont actuellement pas satisfaites par les pays du Mercosur.
Mon message au Brésil était clair : la France a fixé des conditions exigeantes en matière d’environnement et de respect des normes, et aujourd’hui celles-ci ne sont pas satisfaites.
Sophie Primas, ministre déléguée au Commerce extérieur
La ministre a assuré que la France continuerait à se battre sans relâche sur ces points auprès de tous ses interlocuteurs.
Des signaux positifs malgré les obstacles
Malgré la position intransigeante de la France, certains dirigeants européens se montrent optimistes quant à la conclusion prochaine de l’accord. Lors d’un récent sommet européen à Bruxelles, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a affirmé que l’UE était “très près de conclure”. Il a évoqué deux échéances clés :
- Le sommet du G20 en novembre à Rio de Janeiro
- Le sommet du Mercosur en décembre
Côté brésilien, on se veut également optimiste sur l’avancée des discussions. Selon des sources proches du ministère de l’Industrie et du Commerce, on s’attend à ce que l’accord soit conclu d’ici la fin de l’année.
Les points de blocage français
Le président Emmanuel Macron a récemment réaffirmé que l’accord n’était “pas acceptable en l’état” pour la France. Parmi les points d’achoppement :
- Le respect substantiel des Accords de Paris sur le climat
- La mise en place de clauses miroirs
- La protection des intérêts des industries et des agriculteurs européens
Ces exigences se sont renforcées récemment dans le contexte de la crise agricole qui sévit en Europe. Un accord politique avait pourtant été trouvé en 2019, mais l’opposition française notamment a bloqué son adoption définitive.
Quel avenir pour l’accord ?
Si l’enthousiasme affiché par certains dirigeants européens et brésiliens laisse entrevoir une possible conclusion de l’accord d’ici la fin de l’année, la position française apparaît comme un obstacle majeur. Paris ne semble pas prêt à transiger sur ses exigences environnementales et économiques.
La ministre Sophie Primas a profité du récent G20 Commerce à Brasilia pour rappeler la fermeté de la France sur ce dossier sensible à ses partenaires d’Amérique latine. Un message clair : tant que les conditions posées ne seront pas remplies, Paris ne ratifiera pas l’accord.
Il reste à voir si les prochaines échéances, notamment les sommets du G20 et du Mercosur, permettront de débloquer la situation et de trouver un compromis acceptable pour toutes les parties. L’avenir de cet ambitieux accord de libre-échange, crucial pour les relations commerciales entre l’Europe et l’Amérique du Sud, est plus que jamais suspendu à la capacité des négociateurs à rapprocher les positions.