Trois ans et un jour après la décision officielle de doter le monde d’un texte pour mieux prévenir et gérer les futures pandémies, les négociateurs des 194 États membres de l’OMS se retrouvent cette semaine à Genève. L’objectif : tenter de lever les derniers obstacles à un accord crucial pour éviter de répéter les erreurs du Covid-19.
Malgré les enjeux, les détails restent épineux et divisent encore les pays. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exhorté les négociateurs à finaliser les questions en suspens avant la fin de l’année. « Je pense que vous pouvez finaliser les questions en suspens avant la fin de cette année », a-t-il lancé, estimant que « la fin est plus proche que vous ne le pensez ».
Les bases d’une prévention et réponse solides
Pour le patron de l’OMS, un accord utile doit poser « les bases d’une prévention solide, de préparation continue et de réponse robuste, résiliente et équitable ». Il a mis en garde : « Un accord sur la pandémie déséquilibré n’est pas un accord ». Les discussions se concentrent notamment sur la recherche, le financement durable, le transfert de technologie, la prévention, la surveillance et le cœur du texte : l’accès aux agents pathogènes et le partage des bénéfices de la recherche.
Le spectre du retour de Trump
Un obstacle de taille plane sur les négociations : le possible retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2025. Pendant son premier mandat, le président américain, très critique envers l’OMS, avait entamé le retrait des États-Unis de l’organisation, les accusant d’être une marionnette de la Chine. Une nouvelle présidence Trump pourrait sérieusement compliquer la mise en œuvre d’un éventuel accord.
Une semaine « cruciale » pour un sujet « urgent »
L’ambassadrice de France pour la santé mondiale et coprésidente des négociations, Anne-Claire Amprou, a qualifié cette semaine de « cruciale ». Elle a appelé les pays à travailler de manière « pragmatique, flexible et réaliste parce que cela devient urgent ». Vendredi, les négociateurs feront le point et décideront s’ils ont suffisamment progressé pour convoquer une session extraordinaire de l’Assemblée mondiale de la santé afin d’adopter un accord finalisé.
La pandémie de Covid-19 a mis en lumière les failles de la coopération mondiale face aux crises sanitaires. Malgré les difficultés, un accord ambitieux et équilibré est plus que jamais nécessaire pour protéger l’humanité des pandémies futures. Les prochains jours seront décisifs pour savoir si la communauté internationale est capable de tirer les leçons du passé et de s’unir face à ce défi commun.
